Kato Hiroshi shihan à Paris
C'est en 1954, à l'âge de 19 ans que Kato Hiroshi débute la pratique de l'Aïkido. Sans devenir uchi-deshi car il avait un emploi par ailleurs, il devient un des piliers du hombu dojo de l'Aïkikaï. Noro senseï m'expliquait récemment que Kato senseï passait son temps avec lui et les autres uchi-deshis, tant sur les tatamis que dans leurs chambres.
Kato senseï fut un élève des plus dévoués et, en plus de suivre ses cours, il eut l'honneur de pouvoir accompagner Osenseï et le servir en maintes occasions.
Kono senseï m'expliqua un jour que par le passé maître Kato était réputé pour la puissance et l'efficacité de son travail. Les années passant sa pratique s'est adoucie et son Aïkido est apprécié de nombreux pratiquants dans le monde entier.
Suga Toshiro considère Kato senseï comme l'un de ses enseignants et a toujours un souvenir vivace de son travail. Il profitera de sa venue en France pour aller voir son sempaï. J'invite les pratiquants d'Aïkido de tous courants à faire de même et à ne pas manquer cette occasion exceptionnelle. Voici quelques lignes que j'écrivis à la mort de Nishiyama senseï:
"Aujourd'hui les maîtres historiques, disciples des fondateurs des Budo, ne sont plus qu'une poignée. Je crois qu'il est important que les pratiquants passionnés luttent contre leur fainéantise et fassent le pas pour aller recevoir leur enseignement. Trop loin, trop cher, autre chose à faire, trop fatigué, trop de monde, la prochaine fois… Une fois les maîtres disparus il ne restera que la tristesse de s'être écouté.
Bien entendu le simple fait d'avoir côtoyé Ueshiba Moriheï ou Funakoshi Gichin ne suffit pas, loin de là, à faire un maître. En revanche ceux qui les ont côtoyés et sont devenus des maîtres ont vécu une expérience unique qu'ils peuvent, au moins partiellement, transmettre. C'est pourquoi je crois que chacun, s'il a la chance d'avoir l'un de ces géants dans sa discipline, doit faire les efforts nécessaires afin de recevoir son enseignement. Peut-être pas de façon exclusive si on suit déjà l'enseignement d'un maître plus jeune qui nous satisfait. Mais au moins occasionnellement. Je suis persuadé que lorsque ces maîtres seront depuis longtemps disparus c'est une chose que l'on ne regrettera pas d'avoir fait."