Pourquoi je reviens à la FFAB
Il y a quelques mois j'ai annoncé mon départ de la FFAB. Cette décision qui avait longuement mûrie, n'était pas la bonne.
Le récent courrier produit par la FFAB m'a fait changer d'avis. Bien entendu au départ j'ai été assez surpris de voir qu'il n'était pas signé. J'ai vite compris qu'il ne s'agissait en fait que d'u signe d'humilité supplémentaire, et non pas d'un manque de courage ou de solidarité. Personne ne voulant se réserver la gloire d'un texte aussi lumineux, il a été décidé de le laisser anonyme, dans la lignée des plus beaux courriers que l'histoire ait connue.
Tout d'abord, un historique est présenté afin de mieux resituer les débats. En effet, cela ne m'était pas apparu clairement, mais les décisions actuelles de la FFAB sont justifiées à l'éclairage de ces évènements qui ont eu lieu il n'y a qu'une trentaine d'années.
Il y a par ailleurs deux merveilleux passages que je ne peux m'empêcher de citer:
"Difficile période qui montre que le Loi est importante et que l'on peut être tenté de l'utiliser contre ceux qui ont lutté pour la liberté de l'aïkido."
La LOI. Malheureusement je n'ai pas compris pourquoi seul le L était majuscule. Quoi qu'il en soit, ce passage laisse entendre que la FFAB n'intentera pas de procédure à l'encontre des groupes indépendants qui n'ont pas encore compris qu'elle luttait pour la liberté de tous les groupes, en souvenir de ce qu'elle a subi lorsqu'elle n'était pas reconnue. Cette grandeur m'a profondément ému.
Le second passage m'a paru moins clair, mais je ne peux résister à le citer:
"Précision, l'ancienne habilitation devenue maintenant la délégation de pouvoir n'est possible que pour une seule fédération représentant un seul sport.
Nous le voyons encore avec le judo et le prestige de notre nouveau champion olympique."
J'étais un peu peiné que l'Aïkido soit de facto considéré comme un sport, mais la mention fort à propos de NOTRE champion olympique m'a rappelé à quel point nous étions finalement proches. J'ai été surpris qu'il ne soit fait mention de Lucie Décosse, mais je me suis rappelé que nous pratiquions un art d'origine japonaise. Un pays où une épouse est okusan, la personne de l'arrière, l'intérieur. C'est alors que j'ai compris que c'est par respect pour leur désir de discrétion que l'on ne mentionne pas les femmes, qu'elles ne sont pas mises en valeur et qu'elles sont si rares chez les cadres et les dirigeants.
La partie suivante présente la structure de la FFAB. C'est un autre élément essentiel qui m'a convaincu de revenir dans le groupe. Il y a d'abord l'humilité de la formulation. "Elle représente dans l'essentiel de ses cadres "l'Aïkikaï de France", l'école de maître TAMURA".
Déjà, les majuscules à maître TAMURA m'ont ému. Quand tant de mécréants se permettent d'écrire son nom avec une seule majuscule, il était temps de remettre les choses à leur place. C'est simple, ceux qui n'écrivent pas TAMURA en majuscules sont des moutons noirs qui ne l'ont jamais connu et ne le respectent pas. C'est avec honte que je me suis rendu compte que je ne mettais qu'un T majuscule. Je vais de ce pas corriger les deux ou trois articles où je mentionne son nom, par respect pour sa mémoire. J'espère que les véritables fidèles en feront autant.
Il y a, aussi, ce nouvel élan d'humilité. En effet, dire que les cadres de l'Aïkikaï de France (quel nom magnifique), représentent la totalité des chargés d'enseignement nationaux, aurait été la preuve flagrante de leur supériorité technique. Malgré leurs manquements techniques, il est normal de ne pas humilier les cadres des nombreux autres groupes de la FFAB. En effet par le passé, quelques maladresses ont fait que le groupe de Gérard Blaize et celui des élèves de maître Saïto ont quitté la fédération. Il est vrai qu'avec toute la bonne volonté du monde, il était difficile de ne pas éclipser techniquement des pratiquants, même volontaires comme Gérard Blaize et Daniel Toutain, dont la légitimité prête pour le moins à discussion… Probablement gênés, honteux de la place qui leur était faite et qu'ils ne méritaient pas, ils ont préféré s'éclipser discrètement et voir leur groupe disparaître à petit feu.
Il reste heureusement de nombreuses autres écoles comme le GHAAN et… Ah oui, le Shodokan, représenté en France par maître Tsuchiya. Il semble qu'il a été question de promouvoir ce courant malheureusement il s'agit d'un expert au niveau très très discutable qui n'a pas suivi l'enseignement de MAITRE TAMURA (oui, je crois que les majuscules à son nom ne sont pas suffisantes en fin de compte). De plus le fondateur de cette école a aussi malheureusement une légitimité qui prête aussi à discussion. Enfin heureusement il y a les autres groupes qui témoignent de la volonté de fédérer et promouvoir TOUTES les formes de l'Aïkido. (Oui avec les majuscules il devient difficile de s'arrêter.)
Je me suis demandé un bref instant, pourquoi les nombreux autres groupes n'étaient pas mis en valeur dans la passionnante publication fédérale. Mais une phrase m'a éclairé. "des écoles qui jouissent d'une grande liberté", eh oui, c'est afin de ne pas empiéter sur leur liberté que l'on ne parle pas des autres (de l'autre actuellement mais ce n'est qu'un détail).
Le texte présente par la suite les rapports de maître Tamura et de la FFAB. Il m'a aussi donné de nombreuses réponses.
Tout d'abord le statut de SON EPOUSE. Comme dans chaque fédération, lorsqu'un directeur technique disparaît, il convient de prendre en charge sa veuve. Il aurait été question de subvenir aux besoins de ses enfants, et même petits-enfants, après tout nous sommes l' AIKIKAI DE France! Mais il est apparu que cela serait un peu compliqué à expliquer aux autorités. Il est vrai qu'elles témoignent déjà de leur incompréhension en ne donnant pas suite aux contacts répétés, comme indiqué dans le rapport de la dernière réunion CEN CER.
"l'originalité de la FFAB est que certains techniciens ont accepté d'assumer des tâches administratives pour la collectivité". C'est une autre raison qui m'a fait changer d'opinion. Avoir le courage d'aller à l'encontre des textes en étant salarié et dirigeant pour le bien de LA COLLECTIVITE, est tout de même le signe d'une grande hauteur d'âme, qui mérite qu'on s'incline devant elle! Ceux qui, comme René Trognon s'étonne du verrouillage ont un besoin urgent d'être rééduqués! Enfin euh… qu'on leur explique quoi.
"d'aucuns avaient fondé leur politique sur l'attente et parié après son départ sur le délitement et l'effritement de la FFAB." J'avoue avoir fait de mauvais calculs. En effet, j'aurai dû faire comme tant d'anciens qui montraient la VOIE depuis si longtemps. Attendre dans l'ombre du maître afin de capter la lumière après sa disparition. Pourquoi tenter démontrer une légitimité technique et une capacité d'autonomie quand le simple fait d'avoir été LA suffit. Malheureusement des gens comme Stéphane Benedetti ou Nébi Vural ne l'ont pas compris. Quel dommage pour eux. Mais il n'est probablement pas trop tard pour que, comme moi, ils se décident à revenir. Les titres et les grades coulent à flot pour ceux qui ont l'échine souple, qualité indispensable de tout AIKIDOKA qui se respecte.
J'ai aussi adoré le passage sur le dojo de Tamura senseï. Il serait trop long d'exposer ici tous les mensonges que j'ai entendus de tant d'interlocuteurs à ce sujet, les projets votés puis torpillés, etc… Qu'il suffise de savoir que SHUMEIKAN était le rêve de Tamura senseï, et que c'est pour cela qu'il y était tous les jours du matin au soir, préférant s'y entraîner plutôt que chez lui.
"TAMURA Senseï ne voulait surtout pas que son dojo puisse être, en quelque manière que ce soit, assimilé à une secte."
TAMURA SENSEI était un directeur technique comme n'importe quel autre, de n'importe quelle autre fédération sportive, au même titre que Raymond Domenech. Il n'est pas question d'INVOQUER SA MEMOIRE pour légitimer quoi que ce soit, de la survie de Bras au choix des cadres techniques. Après tout, nous ne sommes pas des fidèles obéissant au doigt et à l'oeil!
"Répétons-le les désirs de Sensei puis de sa famille au grand complet, ont été réalisés selon leurs vœux les plus stricts."
S'ensuit un paragraphe sur le Brevet d'Etat et ses successeurs. Il y est écrit "Ainsi en interne, chaque fédération pourra choisir des modules pour mieux définir son identité et sa spécificité." Bon, cela vaut surtout pour les ennemis, car à la FFAB l'identité est celle léguée par MAIIIITRE TAMURAAAA. Il est vrai qu'il n'est pas évident de l'expliciter même pour des personnes l'ayant côtoyé une quarantaine d'années, mais je n'ai aucun doute sur le fait que l'on parviendra à figer l'AIKIDO DE MAITRE TAMURA.
J'ai aussi aimé le passage sur le "plus petit commun dénominateur" qui m'a rappelé les questionnements de quelqu'un. Heureusement j'ai été rassuré:
"Pourtant c'est bien à nous de donner vie aux pratiques qui constituent le monde de l'aïkido en évitant deux maux graves: la pure démagogie comme l'émiettement par dispersion excessive."
Enfin j'ai été rassuré, bien entendu au départ, comme tout lecteur doté d'un QI banal, j'ai été surpris de la réponse si vague et qui aurait pu, paradoxalement, sembler démagogique et illogique. Mais c'est là que j'ai compris que nous allions en fait préserver l'enseignement traditionnel japonais en nous exprimant par des koans! (Koan: courte phrase ou anecdote absurde ne sollicitant pas la logique ordinaire. Ce qui est d'ailleurs intéressant, est que le terme vient de gong'àn, et est emprunté au vocabulaire juridique de la China ancienne, où il désignait les décisions des bureaux gouvernementaux qui faisaient force de loi!)
Dans la suite est abordée la question des grades, leaders et autres éléments ESSENTIELS. J'y ai appris que TAMURA SENSEI n'a pas voulu désigner de "leader naturel". On reconnaît là sa sagesse, car ce leader n'aurait pas eu l'air naturel. Quelle finesse de jugement!
On y apprend aussi que "son désir, tout aussi naturel et limpidement exprimé, était de voir l'équipe de CEN engager la lutte contre leur propre égo pour pouvoir approfondir ensemble la voie qu'il avait montrée.". Malheureusement des gens comme VDB, Nébi Vural et Tiki Shewan ne l'ont pas compris. Il est vrai que Nébi Vural était par exemple l'un de ceux qui comprenait le moins MAITRE TAMURA. C'est pour cela qu'avec bienveillance TAMURA SENSEI avait explicitement exigé qu'il soit le seul à l'assister dans les stages professeurs. Cela lui permettait de lui expliquer encore et encore.
Quoi qu'il en soit, la lutte ne fut pas vaine. Elle fut d'ailleurs très brève. La mort de MAITRE TAMURA illumina un petit nombre d'élus, les CEN non-démissionnaires, qui découvrirent la vacuité des titres et grade. Et pour démontrer leur non-attachement à ces hochets, il fallait qu'ils les obtiennent d'abord. Chose faite quelques mois après la mort de MAITRE TAMURA pour les grades, et récemment pour les titres de SHIHAN. Jusqu'au-boutiste, ils se sont d'ailleurs réjouis de la mention de SHIHAN FFAB, qui, s'il montre les limites de ce titre selon les mauvaises langues, est pour EUX la PREUVE DE LEUR FIDELITE! (Ce truc des majuscules devient hors de contrôle, DésoLé).
"la FFAB a demandé à ce que ses activités soient réservées à ses pratiquants pour inviter chaque licencié à la réflexion." Réflexion qui fut négative pour certains esprits obtus, puisque le chiffre de 700 licences perdues a été avancé par PIERRE GRIMALDI lors de la dernière réunion CEN CER, avec une prévision d'un millier de pertes, mais qui ne manquera pas à long terme d'être positif, c'est certain. Il est très probable que la majorité des licenciés FFAAA soient en train de préparer une pétition pour obliger leurs dirigeants à s'incliner devant les demandes de la FFAB. En effet, comment pourraient-ils supporter l'insoutenable frustration de ne pas pouvoir participer à un stage de TAKAMIZO SHIHAN!!??
"Nous récusons le qualificatif de sectarisme. Notre position s'expliquant par la volonté de ré-ouvrir à terme la porte et non de la fermer."
Evidemment ce terme est encore éloigné. Mais lorsque les VERITABLES DISCIPLES DE MAITRE TAMURA QUI SONT RESTES ET N'ONT PAS TRAHIS SERONT TOUS MORTS, leurs successeurs naturels désignés réfléchiront à l'ouverture. A terme.
"La FFAB souhaite une structure ouverte (A CEUX QUI SONT D'ACCORD AVEC LES VRAIS DISCIPLES ET S'INCLINENT DEVANT LEUR SUPERIORITE ET LEURS DECISIONS), respectueuse de toutes les démarches (DANS LA MESURE OU ELLES ONT LE BON GOUT D'ETRE DISCRETES VOIRE INVISIBLES COMME CELLE DU SHODOKAN) mais attend en retour le même respect de son identité propre (QUI EST CELLE DE NOTRE MAITRE TAMURA NOBUYOSHI MEME SI ON A DU MAL A L'EXPLICITER AVEC DES MOTS)."
Cette phrase aurait pu être obscure, mais heureusement je parle encore un peu le FFAB :-)
"Il n'y a pas de blocage particulier à l'égard de quiconque." SAUF DE CHRISTIAN TISSIER MAIS C'EST DANS L'IDEE D'UNE OUVERTURE A TERME.
ET AUSSI PARCE QU'IL FAIT RIEN QU'A NOUS EMBETER.
"Une fédération… n'entend pas nier le droit à l'existence des associations mais n'a pas à favoriser leur éclosion".
Bon il est vrai que personne ne demande de l'aide pour créer une association à la FFAB, et qu'il a été demandé par écrit que Mutokukaï soit dissoute, mais ça c'est parce que Stéphane Benedetti n'est pas un véritable élève de Tamura senseï. Qu'il l'ait occasionnellement appelé mon fils, lui ait confié la rédaction de son courrier personnel et la supervision de ses livres n'est qu'une faute qu'IL FAUT LUI PARDONNER, COMME NOUS PARDONNONS...
ALORS VOILA, EN CE JOUR DE FETE JE VOUS INVITE TOUS A VOUS JOINDRE A MOI POUR VENIR OU REVENIR A LA FFAB!
P.S. : Ceci était un poisson d'avril. Pour ceux qui veulent en savoir plus, explication de texte ici ;-)