Sagawa Yukiyoshi, à la source de l'Aïki
La plupart des pratiquants d'Aïkido savent aujourd'hui que leur discipline est en grande partie issue du Daïto ryu. Certains connaissent aussi le nom de Takeda Sokaku, maître du fondateur Ueshiba Moriheï. Bien plus rares sont ceux qui ont entendu parler de son premier successeur, Sagawa Yukiyoshi. Portrait de l'un des plus grands maîtres d'arts martiaux du vingtième siècle.
Sagawa Yukiyoshi
Intéressé par l'histoire et les origines de l'Aïkido j'ai rapidement découvert l'influence majeure du Daïto ryu sur la discipline que je pratiquais. Les années passant et grâce au travail de chercheurs tels que Stanley Pranin je me suis familiarisé avec les grandes figures de cette discipline. De Takeda Sokaku qui fut le fondateur de l'école (ou celui qui la fit renaître, les avis divergent), à Katsuyuki Kondo, son représentant actuel le plus médiatisé, en passant par les géants du ryu, Sagawa Yukiyoshi, Takeda Tokimune, Hisa Takuma ou Horikawa Kodo.
Parmi eux Sagawa Yukiyoshi fut au premier abord l'un de ceux qui m'intéressa le moins. Ses paroles étaient dures, très critiques, et les photos le montrant en action me semblaient irréalistes. J'étais simplement trop jeune et naïf. J'avais encore à l'esprit l'image du maître sage et posé que véhiculent les films et bandes dessinées et ne pouvait imaginer que l'on puisse maîtriser ou projeter quelqu'un avec un infime contact ou même sans le toucher. Le jugeant je ne faisais que démontrer l'étendue de mon ignorance…
Par chance j'ai continué à pratiquer et m'intéresser aux origines de l'Aïkido. C'est ainsi que je suis tombé lors de sa sortie sur le second livre de Kimura Tatsuo, le principal disciple de maître Sagawa. Ayant accumulé un peu d'expérience et déchiré quelques voiles d'illusions j'ai plongé avec passion dans cet ouvrage, enchainant immédiatement la lecture de celui qui l'avait précédé pour découvrir un adepte exceptionnel.
Rencontre précoce avec Takeda Sokaku
Sagawa Yukiyoshi était le fils aîné d'un riche commerçant de Hokkaïdo, l'île la plus septentrionale du Japon. C'est vers l'âge de dix ans qu'il rencontra pour la première fois celui qui allait être son seul et unique maître, Takeda Sokaku.
Takeda senseï est un protagoniste clé de l'histoire des arts martiaux. Il est à l'origine ou influença directement ou indirectement des écoles telles que le Daïto ryu, l'Aïkido, le Hakko ryu, le Shorinji Kempo, l'Aïkibudo, le Yanagi ryu, le Yoseïkan Budo ou le Hapkido. Combattant redoutable issu du fief d'Aïzu il vécut pourtant dans une relative obscurité, ne connaissant réellement la célébrité que longtemps après sa mort grâce à la popularité de l'art créé par un de ses élèves, l'Aïkido. Il passa une grande partie de sa vie à Hokkaïdo où il rencontra ses plus fameux élèves à l'exception notable de Hisa Takuma.
Personnage iconoclaste, Takeda Sokaku ne se départira jamais d'une suspicion maladive. Adepte du plus haut niveau il se révèlera un enseignant méfiant, cachant le secret de son efficacité et ne répétant jamais deux fois la même technique.
Maître Takeda allait de ville en ville, démontrant ses incroyables aptitudes afin de trouver élèves et sponsors. Il donnait alors des séminaires d'une dizaine de jours durant lesquels il logeait généralement chez ses disciples. Sagawa Nenokichi fut l'un de ses élèves et mécènes et c'est ainsi que son fils Yukiyoshi fit sa connaissance. Il semble que très vite Takeda se prit d'affection pour le jeune garçon de cette maison où il était reçu avec les honneurs. Sagawa senseï raconte notamment comment vers dix ans, rassuré par son âge, maître Takeda pratiquait le sabre avec lui et se laissa à lui enseigner le secret de l'école de sabre Jiki Shinkage ryu. Un savoir qu'il n'oublierait en réalité jamais…
Sagawa senseï explique qu'il comprit l'Aïki, le cœur du Daïto ryu à l'âge de dix-sept ans. Il passera dès lors le reste de sa vie à approfondir ce savoir mystérieux.
Takeda Sokaku
Successeur de Takeda senseï
L'enseignement de maître Takeda était extrêmement coûteux et Sagawa senseï raconte ainsi qu' "Il faisait payer 10 yens par semaine alors que les premiers salaires étaient de 8 yens par mois. Il était impossible d'étudier avec lui si vous n'aviez pas d'argent. Quand ma famille l'invitait chez nous nous gardions le bain chaud du matin au soir afin qu'il puisse se baigner quand il le désirait. Nous lui servions trois repas par jour et l'emmenions à l'occasion dans de bons restaurants. En plus de tout cela nous le payions 500 yens par mois. C'était plus que le salaire du gouverneur d'Hokkaïdo de l'époque. Il ne vous enseignait pas à moins que vous ne puissiez vous permettre de payer ce genre d'honoraires." Mais Sagawa Yukiyoshi eut la chance d'avoir un père riche et passionné qui lui permit de poursuivre l'étude du Daïto ryu.
Peu à peu il commença à assister maître Takeda en l'accompagnant dans ses tournées avant d'enseigner à son tour. A sa mort il acceptera de prendre sa succession à la demande de ses deux fils. Il remettra toutefois les rênes de l'école à Takeda Tokimune deux ans plus tard.
La régularité et l'intensité de la pratique de Sagawa senseï sont légendaires. Ne se contentant jamais de ce qu'il avait atteint il continuera ses recherches jusqu'à ses derniers instants, affinant et raffinant l'Aïki qu'il avait découvert auprès de Takeda senseï dans sa jeunesse.
L'inspiration d'un maître sans complaisance
Je n'ai pas pour habitude d'écrire sur les maitres dont je n'ai pu sentir ou au moins voir la technique. Ainsi il est très rare que je parle des maîtres du passé. Il est pourtant des géants dont la réalisation laisse une trace qui inspire les pratiquants. Sagawa senseï est de ceux-là. Ses paroles rapportées par Kimura senseï que je trouvais trop dures, critiques et même impertinentes m'apparaissent aujourd'hui dans leur grandeur. Elles sont l'héritage d'un grand adepte de l'Histoire des arts martiaux. Comme toutes paroles essentielles elles se dévoileront sans aucun doute sous un jour nouveau si je continue à progresser. En voici quelques unes classées par thème et accompagnées de quelques réflexions.
Aïki
L'Aïki est un principe souvent évoqué dans les traditions martiales japonaises. Pourtant il n'est pas deux maîtres qui en donnent la même définition et peu sont capables d'en faire une démonstration convaincante. L'Aïki était au cœur des recherches de Sagawa senseï et il fait indéniablement partie de ceux qui surent le faire vivre.
L'Aïki est un principe supérieur. LE principe majeur Daïto ryu. Il semble impossible à décrire et expliquer par le verbe même par ceux qui l'ont senti ou même maîtrisé mais les paroles de maître Sagawa permettent d'affiner la recherche en précisant ce qu'il n'est pas...
"Ce n'est pas la force physique."
Si ce point semble évident et est souvent utilisé par les pratiquants pour décrire leur pratique, les actions sont malheureusement rarement en accord avec les paroles. Le tanren, la forge du corps par des exercices était au cœur de l'entraînement personnel de Sagawa senseï. Mais il semble clair qu'il ne s'agissait pas simplement de renforcement musculaire et/ou d'assouplissement mais d'exercices permettant de modifier le corps en profondeur.
"Le kuzushi, déséquilibrer l'adversaire, est une partie de l'Aïki, mais ce n'est pas la totalité."
Le déséquilibre est un point recherché par la majorité des arts martiaux. Un être humain perdant l'équilibre cherche à le rétablir de façon réflexe. Ce faisant il est vulnérable et ne peut réaliser d'autres actions efficacement. Il est à noter que Sagawa senseï insiste sur le fait qu'il ne s'agit là que d'une partie de l'Aïki.
L'Aïki de Sagawa senseï
"Vous pouvez instantanément effacer la puissance de votre adversaire."
Si le kuzushi est un principe connu dans le monde des arts martiaux, la capacité à effacer la puissance de l'adversaire est extrêmement rare. Il semble d'après les témoignages qu'elle soit sinon l'essence du moins une partie essentielle de l'Aïki. Une personne subissant simultanément le kuzushi et l'effacement de sa puissance sera alors à la merci de son adversaire, la synergie de ces deux principes en multipliant les effets.
"Si vous n'apprenez pas à neutraliser la force adverse, alors toute différence en puissance physique signifie que le faible sera toujours vaincu."
"L'Aïki est une technique. Etant une technique, vous pouvez vous améliorer à mesure que vous prenez de l'âge."
C'est un point très important à comprendre car l'imagination aidant on peut aisément penser qu'il s'agit d'une capacité physique inconnue qui pourrait être développée telle la force musculaire.
"Comme personne ne peut réaliser une telle chose cela deviendra probablement une légende et personne ne croira que ce soit possible."
Il n'existe à ma connaissance aucun film de Sagawa senseï. Et s'il en existe je comprends que leurs propriétaires ne veuillent les partager. J'ai appris par l'expérience que le plus haut niveau de pratique est tout simplement littéralement incroyable. J'ai subi des techniques dont le récit est inutile car seule l'expérience permet d'en saisir la réalité. A l'inverse j'ai malheureusement rencontré des personnes se targuant de maîtriser l'Aïki dont le travail me laissa au mieux dubitatif…
"Je déséquilibre avec un principe totalement différent de ce qui est généralement connu, comme tirer, pousser et tourner. Il n'y a rien que vous puissiez voir dans la forme extérieure."
Aujourd'hui chacun veut analyser, savoir avant de sentir, travailler. Mais comment comprendre quelque chose que l'on n'a pas expérimenté et que l'on ne peut voir?
"L'Aïki a probablement l'air mystique parce qu'il transcende complètement le sens commun."
J'ai l'intime conviction que la réaction de la très large majorité des pratiquants qui verraient Sagawa senseï en vidéo croiraient à une mise en scène. Je crois qu'il est indispensable d'aller expérimenter par soi-même lorsqu'on est incrédules. Les déceptions seront généralement au rendez-vous mais une seule découverte est un trésor sans prix.
"Le véritable Aïki projette une personne lentement et tranquillement. Ainsi il est possible d'immobiliser son partenaire. Les projections bruyantes et spectaculaires sont uniquement pour impressionner les gens de l'extérieur."
Sans aucun doute un point supplémentaire qui va à l'encontre des conceptions et croyances de la plupart des pratiquants.
"L'Aïki est essentiellement offensif. Une défense pourra invariablement être passée."
Le Daïto ryu forme la base principale de l'Aïkido. S'il est difficile de savoir à quel point les formes ont été modifiées, l'affirmation de Sagawa senseï contredit le discours consistant à présenter l'Aïkido comme une technique de défense autrement que dans l'intention. Je crois que c'est une phrase qui devrait amener les Aïkidokas à envisager leur pratique sous un autre angle.
"Généralement les gens pensent que les niveaux des pratiquants d'arts martiaux sont très variables. Mais à mes yeux leur bujutsu est quasiment le même. Il n'y a pas de réelle différence entre le maître et les élèves. Dans mon cas la cause du fossé entre les étudiants et moi est que j'ai l'Aïki. Il y a une différence monumentale entre avoir et ne pas avoir l'Aïki."
La pensée de maître Sagawa rejoint ici celle de Kono senseï lorsqu'il dit:
"Dans le passé une différence d'un niveau d'enseignement dans les mokurokus marquait un changement majeur. L'enseignement amenait l'adepte à modifier en profondeur l'utilisation de son corps."
Kono Yoshinori senseï
Etude et pratique
Alors que beaucoup de "maîtres" tendent à vouloir formater leurs élèves et leur pratique, Sagawa senseï affirme clairement que:
"Faire seulement ce que ce qu'un maître vous a dit ne vous mènera pas loin."
L'exemple des adeptes du passé ne fait qu'appuyer ses paroles. Aujourd'hui plus que jamais il est nécessaire d'aller à la rencontre de ces maîtres qui cherchent… et qui trouvent afin de nourrir sa propre recherche.
"Si vous vous conformez uniquement à ce que l'on vous a enseigné cela signifie que vous ne vous approprierez jamais l'art, il ne prendra jamais vie."
Dépassant les limites de l'enseignement de son maître l'adepte ne fera en réalité rien d'autre que suivre le processus d'étude japonais traditionnel, shu, ha, ri que décrit ainsi Tamura senseï:
"Shu est l’étape où l’on suit scrupuleusement l’enseignement de son maître jusqu’à arriver à reproduire exactement les techniques. Une fois arrivé à ce niveau on essaye de voir ce que tel ou tel changement implique. On sort du moule pour continuer son étude. C’est Ha. Finalement on dépasse les contradictions et le technique devient sienne. C’est Ri."
"Comment est-il possible de devenir compétent si vous ne faites que répéter ce que vous avez appris et n'évoluez pas vous-mêmes? Aujourd'hui les gens sont sans espoirs car ils veulent devenir bons en étudiant passivement."
"Le fait qu'une chose soit traditionnelle ne signifie pas que vous devez simplement l'exécuter de la façon dont elle a été transmise. Vous devez continuer à la modifier et l'améliorer."
"Si vous ne pratiquez qu'en utilisant votre propre méthode vous serez inévitablement limité. Vos jambes seront faibles ou vous aurez une forme ou une autre de faiblesse. Si vous n'étudiez pas les autres arts martiaux en incorporant leurs points forts dans votre système vous échouerez dans votre développement."
A une époque où les pratiques "traditionnelles" sont de plus en plus cloisonnées il est bon de méditer ces paroles de Sagawa senseï et beaucoup de pratiquants se gaussant des sports de combat seraient bien inspirés de prendre exemple sur leur ouverture d'esprit.
"Aussi occupé que vous soyez vous mangez trois fois par jour. Vous devez considérer l'entraînement de la même façon. Changez simplement votre façon de penser."
La société actuelle des pays industrialisés va de plus en plus vite et il est souvent difficile de consacrer du temps à sa pratique. Le fait de la considérer indispensable, vitale même en modifiant sa façon de penser permettrait sans aucun doute aux plus occupés d'entre nous d'y consacrer ne serait-ce qu'une dizaine de minutes par jour. Pour des bénéfices qui seront considérables au regard de l'effort consenti.
"Nous n'irons pas loin si tout ce que nous avons sont les habitudes du corps que nous avons reçu. L'entraînement est la seule façon de corriger toutes ces habitudes innées."
La mode est à l'utilisation du mot naturel. Je doute pourtant que l'Aïki ou d'autres principes soient des capacités innées inhibées qu'il suffirait de réveiller. Je pense que des générations d'adeptes ont développé d'incroyable façon de modifier l'utilisation du corps et que c'est là la véritable richesse des Budos / Bujutsus.
Maître Sagawa Yukiyoshi
"Seul un amateur croit qu'il est inutile de forger son corps parce que l'on utilise une technique sophistiquée. Une telle personne ne comprend rien. La vérité est qu'à moins que vous forgiez votre corps, vous ne pourrez utiliser aucune technique correctement."
"L'entraînement consiste à faire en sorte que votre corps bouge légèrement lorsque vous combattez mais affecte fortement votre adversaire. La nécessité d'utiliser la puissance est la preuve que vous n'êtes pas encore entrainé."
"Ce bujutsu est si difficile que même en mettant votre vie en jeu il est possible que vous ne le saisissiez jamais. Il n'y a aucune chance que vous le maîtrisiez en n'y consacrant que votre temps libre. Ce n'est pas si simple."
"Enseigner que "vous devez faire beaucoup d'ukemis" est contre-productif. L'ukemi et la projection sont dans des directions opposées. Afin de s'approcher d'un but on doit aller dans sa direction. Quel que soit l'intensité de l'étude de quelqu'un qui est projeté en permanence et l'amélioration de ses chutes, il n'y a aucune raison d'assumer qu'il deviendra un jour celui qui projette les autres."
J'ai longtemps cru qu'un bon uke était un bon tori. Je crois aujourd'hui qu'il n'en est rien. Tous les témoignages rapportent d'ailleurs que les maîtres Takeda, Ueshiba ou Sagawa ne chutaient jamais. Etre bon uke est important et apporte des qualités qui peuvent aider à devenir bon tori. Ce n'est simplement pas une obligation.
"La théorie vient après."
Ici encore la parenté de pensée entre les maîtres Sagawa et Kono est évidente car celui-ci dit:
"Paradoxalement une fois que l'on comprend certaines choses les mots peuvent être utiles. Le problème est qu'ils ne servent qu'à ceux qui savent déjà. Ceux qui ne connaissent pas ne peuvent pas se faire une idée juste, simplement par une construction intellectuelle."
Esprit
"Vous pouvez penser que vous pouvez développer le hara (centre) en pratiquant le zazen (méditation assise), mais ce n'est pas le cas. Vous devez crée le hara dans le mouvement."
Au-delà du Zen la question du transfert des qualités développées dans un domaine éloigné de la pratique martiale se pose, les similarités que l'on voit au premier abord se révélant souvent superficielles.
"L'esprit est la base de tout progrès. A la fin cela se résume à la bataille d'une âme contre une autre."
Sagawa Yukiyoshi
"Ken zen ichi, la Voie du sabre et celle du Zen ne font qu'un. C'est acceptable pour les gens du commun mais pour un adepte se reposer sur le Zen signifie qu'il est déjà vaincu dans son cœur. Il n'est pas possible de guérir les faiblesses de son esprit par le Zen. Le Bujutsu aussi entraine l'esprit. L'idée que l'on renforce son esprit par l'étude du Zen me frappe par son étrangeté. Vous devez vous renforcez par la pratique continue du Bujutsu."
De grands adeptes semblent avoir trouvé un complément à leur pratique dans le Zen. Pourtant certains comme Yamaoka Tesshu arrivèrent à la conclusion que le Bujutsu contenait la même chose et qu'il n'était pas nécessaire d'aller la chercher ailleurs. Cela semble indubitablement être le cas de maître Sagawa.
Les réflexions de Sagawa senseï sont souvent abruptes et il semble évident que dans ses paroles comme dans ses actes il privilégiait l'efficacité en allant à l'essentiel. Personnellement elles ont trouvé un écho dans ma recherche et l'enseignement des maîtres que je suis. Je suis certain que leur étude sera source d'enseignements et d'inspiration pour tous les pratiquants sincères indépendamment de la voie qu'ils ont choisie.
Aïki par Sagawa Yukiyoshi senseï