Tada Hiroshi
Il y a de plus en plus de vidéos de Tada senseï disponibles sur le net. En voici une que j'apprécie.
Il n'y a pas d'indication mais il me semble qu'elle a été prise lors de la célébration des 40 ans de l'association culturelle suisse d'Aïkido en 2009.
Le salut d'un maître
Tamura senseï m'a dit un jour que l'on pouvait connaître le niveau d'un adepte à son salut. J'aime beaucoup la maîtrise qui se dégage de celui de Tada senseï. Simple, profond sans être démonstratif, on devine une vie de pratique dans son élégance austère.
La légende du hakama qui cache les déplacements
Notez dès les premiers instants le geste de maître Tada qui replie son hakama dans ses brins. Les hakamas n'ont en effet JAMAIS servis à cacher les déplacements des guerriers. Ils étaient au contraire repliés si le temps le permettait, pour pouvoir combattre dans les meilleures conditions.
Certains avancent qu'il est impoli de faire ce geste. Là encore il s'agit d'une légende de dojo. Issu d'une famille noble, Tada senseï connaît mieux que quiconque l'étiquette.
Un homme de 80 ans
Une chose que j'apprécie chez maître Tada est la légèreté de ses déplacements. Elle est particulièrement notable dans ses premiers pas à partir de 0,20s.
La vitalité de Tada Hiroshi senseï est stupéfiante, et inégalée parmi les maîtres de l'Aïkido que j'ai pu rencontrer. A aucun instant on ne peut imaginer en l'observant qu'il s'agit d'un pratiquant ayant passé plus de 70 ans sur les tatamis. Sa posture digne, hautaine presque, ne semble pas sensible au passage des années. S'il ne fait aucun doute que sa pratique s'est affinée, son apparence aujourd'hui est la même que lorsque je l'ai rencontré pour la première fois il y a 15 ans maintenant.
Un pratiquant qui ne perd pas de temps
Les démonstrations sont souvent révélatrices de la personnalité d'un adepte. Chez Tada senseï il y a ce mouvement permanent dès lors qu'il est en action. Ne restant pas immobile à attendre que son partenaire l'attaque après une technique, il va au contraire le chercher. Contrairement à d'autres maîtres, il lui laisse par contre le temps de développer son attaque bien qu'il ait tout le temps de l' "étouffer". Sans doute afin de présenter une forme inaltérée à l'assistance.
Ce souci de ne pas perdre de temps lui ressemble vraiment. Je me souviens l'avoir souvent rencontré aux abords de l'Aïkikaï. "Autiste" presque, comme le décrit Nakazono Jiro. Maître Tada ne reconnaissait personne dans la rue. Marchant d'un pas rapide et léger, il lui arrivait en revanche de faire des techniques et déplacements dans le vide en plein Tokyo. Un maître habité par la pratique…