Une légende du Judo… invisible
J'ai participé lors d'un de mes retours à Paris à une démonstration d'arts martiaux qui s'est déroulée à la Maison de la Culture et du Japon devant l'ambassadeur japonais et un parterre de personnalités du monde de l'art, de la finance, de la politique et… des arts martiaux.
La démonstration faisait partie d'un ensemble de manifestations célébrant les 150 ans des relations franco-japonaises. Malheureusement étant donné l'exigüité du lieu, seules quelques centaines de personnes invitées purent assister à cette démonstration qui bénéficiait de prestigieux sponsors. Cinq disciplines étaient représentées, le Shorinji Kempo, le naginata d'un ancien ryu dont malheureusement j'ai oublié le nom, le Kendo, le Kashima shin ryu et l'Aïkido.
La démonstration faisait partie d'un ensemble de manifestations célébrant les 150 ans des relations franco-japonaises. Malheureusement étant donné l'exigüité du lieu, seules quelques centaines de personnes invitées purent assister à cette démonstration qui bénéficiait de prestigieux sponsors. Cinq disciplines étaient représentées, le Shorinji Kempo, le naginata d'un ancien ryu dont malheureusement j'ai oublié le nom, le Kendo, le Kashima shin ryu et l'Aïkido.
Inaba senseï, Kashima shin ryu
Aosaka senseï démontra le Shorinji Kempo. Il fut ensuite suivit de la démonstration de naginata. Puis Yoshimura senseï pour le Kendo et Inaba senseï pour le Kashima. L'Aïkido enfin fut représenté par Antoine Soares et moi-même pour la FFAB, Christian Tissier pour la FFAAA et le Doshu qui, comme Inaba senseï, était venu spécialement du Japon (moi aussi mais mon billet ne m'a pas été payé, oubli administratif sans doute :D).
L'exercice était intéressant pour moi dans la mesure où cela faisait plusieurs années que je n'avais pas effectué de démonstrations et je ne savais pas comment ma pratique actuelle serait reçue. En outre j'étais curieux de voir comment je gèrerai la pression de pratiquer devant un parterre de personnalités mais aussi de maîtres célèbres tels qu'Alain Floquet ou… Tamura Nobuyoshi.
Finalement la démonstration se passa très bien et je dois dire que je réussis à ma grande satisfaction à être aussi calme que d'habitude. Tout se passa très naturellement et simplement.
Une réception était donnée après les démonstrations et j'eus l'agréable surprise de constater que mon travail fut apprécié car plusieurs maîtres vinrent gentiment m'en toucher un mot. Savourant en silence la satisfaction puérile d'avoir été remarqué, c'est par le plus grand hasard que j'ai vu un vieil homme traverser la réception, seul et invisible aux centaines d'invités qui roucoulaient du plaisir de se retrouver entre privilégiés. Appuyé sur une canne il fendait la foule d'un pas lent et incertain, mais porté par une dignité et une sérénité qui me frappèrent. Je venais de croiser Awazu Shozo.
Awazu senseï est une des dernières légendes du Budo. Débutant le Judo à 10 ans il devient ceinture noire à 13 et 6ème dan à… 26. Il est aujourd'hui âgé de 85 ans.
Comme la réception me parut encore plus futile, comme je me sentis encore plus puéril. Passant sans être reconnu entre les groupes de hauts gradés de toutes disciplines qui lui tournaient le dos, Awazu senseï, impassible, ne se souciait aucunement de ne pas être reconnu. Au milieu de ce ballet de pantins il avait l'élégance du cœur des véritables budoka.
Vaguement honteux et mélancolique je me suis demandé quand, et si, je serai un jour aussi apaisé, indifférent aux mirages du monde et de la notoriété…
Aosaka senseï démontra le Shorinji Kempo. Il fut ensuite suivit de la démonstration de naginata. Puis Yoshimura senseï pour le Kendo et Inaba senseï pour le Kashima. L'Aïkido enfin fut représenté par Antoine Soares et moi-même pour la FFAB, Christian Tissier pour la FFAAA et le Doshu qui, comme Inaba senseï, était venu spécialement du Japon (moi aussi mais mon billet ne m'a pas été payé, oubli administratif sans doute :D).
Ueshiba Moriteru, Aïkido Doshu
L'exercice était intéressant pour moi dans la mesure où cela faisait plusieurs années que je n'avais pas effectué de démonstrations et je ne savais pas comment ma pratique actuelle serait reçue. En outre j'étais curieux de voir comment je gèrerai la pression de pratiquer devant un parterre de personnalités mais aussi de maîtres célèbres tels qu'Alain Floquet ou… Tamura Nobuyoshi.
Finalement la démonstration se passa très bien et je dois dire que je réussis à ma grande satisfaction à être aussi calme que d'habitude. Tout se passa très naturellement et simplement.
Une réception était donnée après les démonstrations et j'eus l'agréable surprise de constater que mon travail fut apprécié car plusieurs maîtres vinrent gentiment m'en toucher un mot. Savourant en silence la satisfaction puérile d'avoir été remarqué, c'est par le plus grand hasard que j'ai vu un vieil homme traverser la réception, seul et invisible aux centaines d'invités qui roucoulaient du plaisir de se retrouver entre privilégiés. Appuyé sur une canne il fendait la foule d'un pas lent et incertain, mais porté par une dignité et une sérénité qui me frappèrent. Je venais de croiser Awazu Shozo.
Awazu Shozo
Awazu senseï est une des dernières légendes du Budo. Débutant le Judo à 10 ans il devient ceinture noire à 13 et 6ème dan à… 26. Il est aujourd'hui âgé de 85 ans.
Comme la réception me parut encore plus futile, comme je me sentis encore plus puéril. Passant sans être reconnu entre les groupes de hauts gradés de toutes disciplines qui lui tournaient le dos, Awazu senseï, impassible, ne se souciait aucunement de ne pas être reconnu. Au milieu de ce ballet de pantins il avait l'élégance du cœur des véritables budoka.
Vaguement honteux et mélancolique je me suis demandé quand, et si, je serai un jour aussi apaisé, indifférent aux mirages du monde et de la notoriété…
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
R
L
S
L
S
L
S
L
I
L
S
L
F
L
S
L
S
L