Champions sans états d'âme et maîtres infaillibles...
J'ai lu ce matin un article dans Le Monde intitulé "Laure Manaudou et le facteur humain". L'auteur, Geneviève Brisac, commence par y décrire une scène pathétique où un père donne une leçon de vie à son fils en critiquant de façon acerbe Laure Manaudou. Elle analyse ensuite les travers de notre société contemporaine qui brûle sans vergogne ce qu'elle a adulé la veille. L'article se termine sur une phrase particulièrement juste: "C'est très bizarre, une époque qui demande à ses champions, qui sont aussi ses héros, d'être sans états d'âme, ce qui signifie sans âme, évidemment."
Je ne suis pas fan de sport. Si j'apprécie la pratique de disciplines telles que la course ou la natation, je ne prends aucun plaisir à les regarder en spectateur. Je n'ai jamais non plus connu, si tant est qu'elle ait existé, l'époque où le sport, particulièrement de haut niveau, était sain et facteur d'éducation.
Si Zidane est l'un des sportifs que j'ai réellement apprécié je n'ai pas été touché par Laure Manaudou à l'époque où elle était la petite sirène de la France. Mais je compatis maintenant à sa situation en me disant que c'est sans doute aujourd'hui qu'elle vit les moments qui la feront le plus grandir.
Un travers français?
Si le monde entier est prompt à brûler ses idoles, c'est un travers particulièrement français de se réjouir de la déchéance de ses champions. Pour cacher une déception sans doute? Je me souviens de la sorte de joie malsaine qui avait accueilli les défaites des Bleus à la Coupe du Monde en Corée ou plus récemment en Coupe d'Europe. "Ca leur apprendra!" Pourtant lorsque leurs champions gagnent on trouve difficilement plus chauvins que les français et dans ces moments il est bien mal venu de les critiquer. Etrange…
Des maîtres infaillibles
Il y a dans le monde des arts martiaux un phénomène un peu similaire. Lorsqu'on parle d'arts martiaux chacun à en tête l'image d'un maître impassible et invincible, mélange de Yoda de la Guerre des étoiles et Miyagi de Karaté Kid. Cette image idéalisée est parfois si forte que les pratiquants sont abasourdis lorsqu'ils découvrent que le maître qu'ils suivent n'est pas infaillible. Qu'il est un maître d'arts martiaux mais pas obligatoirement un saint. Qu'il lui arrive de trébucher ou de rater une technique. Et ceux qui cachent le moins leur face humaine sont souvent les plus critiqués…
Je fréquente certains des plus grands maîtres contemporains. Je n'en ai pas connu un seul qui n'ait pas de faiblesses ou de travers. Mais c'est dans leur acceptation de leurs faiblesses, de leur nature d'homme qu'ils sont réellement beaux.
Sur un sujet proche "Kuroda, Tamura, Okamoto...maîtres et gentlemen."
Laure Manaudou
Je ne suis pas fan de sport. Si j'apprécie la pratique de disciplines telles que la course ou la natation, je ne prends aucun plaisir à les regarder en spectateur. Je n'ai jamais non plus connu, si tant est qu'elle ait existé, l'époque où le sport, particulièrement de haut niveau, était sain et facteur d'éducation.
Si Zidane est l'un des sportifs que j'ai réellement apprécié je n'ai pas été touché par Laure Manaudou à l'époque où elle était la petite sirène de la France. Mais je compatis maintenant à sa situation en me disant que c'est sans doute aujourd'hui qu'elle vit les moments qui la feront le plus grandir.
Un travers français?
Si le monde entier est prompt à brûler ses idoles, c'est un travers particulièrement français de se réjouir de la déchéance de ses champions. Pour cacher une déception sans doute? Je me souviens de la sorte de joie malsaine qui avait accueilli les défaites des Bleus à la Coupe du Monde en Corée ou plus récemment en Coupe d'Europe. "Ca leur apprendra!" Pourtant lorsque leurs champions gagnent on trouve difficilement plus chauvins que les français et dans ces moments il est bien mal venu de les critiquer. Etrange…
Des maîtres infaillibles
Maître Yoda
Il y a dans le monde des arts martiaux un phénomène un peu similaire. Lorsqu'on parle d'arts martiaux chacun à en tête l'image d'un maître impassible et invincible, mélange de Yoda de la Guerre des étoiles et Miyagi de Karaté Kid. Cette image idéalisée est parfois si forte que les pratiquants sont abasourdis lorsqu'ils découvrent que le maître qu'ils suivent n'est pas infaillible. Qu'il est un maître d'arts martiaux mais pas obligatoirement un saint. Qu'il lui arrive de trébucher ou de rater une technique. Et ceux qui cachent le moins leur face humaine sont souvent les plus critiqués…
Je fréquente certains des plus grands maîtres contemporains. Je n'en ai pas connu un seul qui n'ait pas de faiblesses ou de travers. Mais c'est dans leur acceptation de leurs faiblesses, de leur nature d'homme qu'ils sont réellement beaux.
Sur un sujet proche "Kuroda, Tamura, Okamoto...maîtres et gentlemen."
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