Entretien avec Tamura senseï (3): Aïki-jo et Jo-do
Comment doit-on frapper avec le jo?
Le travail du jo en Aïkido vient de la lance. Au départ, bien avant la naissance de l'Aïkido, c'est pour son habileté à la lance qu'Osenseï fut connu et invité à Tokyo. Je ne l'ai jamais vu faire mais on raconte qu'il était capable de déplacer des sacs de riz de soixante kilos avec la pointe de sa lance!
Dans sa jeunesse il utilisait de longues lances mais je l'ai surtout vu travailler avec des te-yari. Osenseï faisait généralement glisser le jo, c'est une façon de frapper très différente du Jodo.
Lorsque je frappe je vrille mes mains dans un sens opposé l'une à l'autre.
(Note: les te-yari sont des lances courtes avec lesquelles Osenseï a souvent été photographié ou filmé.)
Doit-on pratiquer le jo d'un seul côté ou en alternant les gardes à gauche et à droite?
Les deux sont possibles. Mais généralement la garde au jo est l'opposé de celle du ken. Cela permet de développer notre corps de façon équilibrée et harmonieuse.
Sur le même sujet un extrait d'une interview de Suga senseï:
Y a-t-il une différence entre le travail du jo de l’Aïkido et le Jodo ?
Absolument. En Jodo on dit souvent qu’il faut utiliser le jo comme un sabre, en Aïkido on l’utilise comme une lance.
L’étude du Jodo comme celle du Iaïdo ou de tout autre Budo est intéressante. Mais il ne faut pas faire d’amalgammes. Le travail du jo en Aïkido est particulier, comme celui du sabre. Ils sont différents des autres disciplines. Les postures, les déplacements, l’utilisation du corps avec le ken, le jo ou à mains nues en Aïkido sont semblables. Mais ils sont différents du Jodo, du Kendo ou du Iaïdo. Même si ces disciplines sont aussi passionantes.
Pourquoi n’utilise t on pas finalement une lance au lieu du jo ?
(Rires). C’est une question de place ! Le Japon n’est pas si grand et les dojos non plus. Même un grand dojo comme l’Aïkikaï ne fait qu’environ 160m². C’est à peine suffisant pour quatre pratiquants de lance. Le jo est un bon compromis.
Personnellement lorsque je pratique le jo je garde toujours à l’esprit le fait qu’il s’agit à l’origine de techniques de lance. Ca m’oblige à rester vigilant sur l’utilisation du corps.
Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par là ?
Si on ne garde pas cela à l’esprit on peut utiliser le jo comme un bâton léger et le manier en utilisant surtout les bras, de manière très statique. Mais si on prend conscience qu’il s’agit à l’origine d’une lance dont de nombreux types faisaient 3m60 et allaient même jusqu’à plus de 6m, et qu’on imagine son poids, on utilise alors tout son corps et les déplacements pour le manier.
Cela est très important dans l’Aïkido où la mobilité et la rapidité des déplacements sont essentielles.
Note: Je n'ai pas enregistré ces entretiens et les écris de mémoire. Il est donc possible que des erreurs se soient glissées dans ces retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes erreurs. Je prie toutefois les lecteurs de ne prendre cela que comme une conversation rapportée qui pourrait nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
Le travail du jo en Aïkido vient de la lance. Au départ, bien avant la naissance de l'Aïkido, c'est pour son habileté à la lance qu'Osenseï fut connu et invité à Tokyo. Je ne l'ai jamais vu faire mais on raconte qu'il était capable de déplacer des sacs de riz de soixante kilos avec la pointe de sa lance!
Dans sa jeunesse il utilisait de longues lances mais je l'ai surtout vu travailler avec des te-yari. Osenseï faisait généralement glisser le jo, c'est une façon de frapper très différente du Jodo.
Lorsque je frappe je vrille mes mains dans un sens opposé l'une à l'autre.
(Note: les te-yari sont des lances courtes avec lesquelles Osenseï a souvent été photographié ou filmé.)
Tamaki Isseï (photo Pierre Sivisay)
Doit-on pratiquer le jo d'un seul côté ou en alternant les gardes à gauche et à droite?
Les deux sont possibles. Mais généralement la garde au jo est l'opposé de celle du ken. Cela permet de développer notre corps de façon équilibrée et harmonieuse.
Sur le même sujet un extrait d'une interview de Suga senseï:
Y a-t-il une différence entre le travail du jo de l’Aïkido et le Jodo ?
Absolument. En Jodo on dit souvent qu’il faut utiliser le jo comme un sabre, en Aïkido on l’utilise comme une lance.
L’étude du Jodo comme celle du Iaïdo ou de tout autre Budo est intéressante. Mais il ne faut pas faire d’amalgammes. Le travail du jo en Aïkido est particulier, comme celui du sabre. Ils sont différents des autres disciplines. Les postures, les déplacements, l’utilisation du corps avec le ken, le jo ou à mains nues en Aïkido sont semblables. Mais ils sont différents du Jodo, du Kendo ou du Iaïdo. Même si ces disciplines sont aussi passionantes.
Suga Toshiro et Julien Coup (photo Frédérick Carnet)
Pourquoi n’utilise t on pas finalement une lance au lieu du jo ?
(Rires). C’est une question de place ! Le Japon n’est pas si grand et les dojos non plus. Même un grand dojo comme l’Aïkikaï ne fait qu’environ 160m². C’est à peine suffisant pour quatre pratiquants de lance. Le jo est un bon compromis.
Personnellement lorsque je pratique le jo je garde toujours à l’esprit le fait qu’il s’agit à l’origine de techniques de lance. Ca m’oblige à rester vigilant sur l’utilisation du corps.
Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par là ?
Si on ne garde pas cela à l’esprit on peut utiliser le jo comme un bâton léger et le manier en utilisant surtout les bras, de manière très statique. Mais si on prend conscience qu’il s’agit à l’origine d’une lance dont de nombreux types faisaient 3m60 et allaient même jusqu’à plus de 6m, et qu’on imagine son poids, on utilise alors tout son corps et les déplacements pour le manier.
Cela est très important dans l’Aïkido où la mobilité et la rapidité des déplacements sont essentielles.
Ueshiba Moriheï
Note: Je n'ai pas enregistré ces entretiens et les écris de mémoire. Il est donc possible que des erreurs se soient glissées dans ces retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes erreurs. Je prie toutefois les lecteurs de ne prendre cela que comme une conversation rapportée qui pourrait nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
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