Entretien avec Hino Akira senseï (15): le combat vous apporterait-il encore aujourd'hui ?
Cet entretien est issu d'une conversation entre Hino senseï, Y., un pratiquant, et moi-même.
(Y.) Vous avez pratiqué durant une période le combat sous diverses formes. Ce type de travail vous apporterait-il encore aujourd'hui ?
Non, je pense que ce n'est plus utile.
Hino senseï a eu de nombreuses expériences de combat, avec ou sans règles, sur les tatamis et dans la rue, avec ou sans armes. Il est même sans aucun doute le maître que je connais qui a la plus grande expérience pratique du combat, sous ses formes les plus variées. Mais si ce travail lui a sans aucun doute apporté beaucoup, il semble qu'il en ait retiré tout ce qui lui était nécessaire, et sa pratique est aujourd'hui centrée sur ce qu'il considère être l'essence du Budo. Un travail qui peut paraître anodin, et même futile à un regard non averti.
La question de savoir s'il est nécessaire qu'un enseignant d'art martial ait l'expérience du combat est sujette à débat. Mon sentiment personnel est que le strict minimum est d'avoir pratiqué en situation de très grand stress. Et il n'y a pas besoin pour cela d'être dans la rue, une cage ou sur un champ de bataille. Faire face à un expert qui sait vous attaquer avec une très forte intensité peut être suffisant. Mais je ne parle évidemment pas là d'un pratiquant qui attaque en grimaçant, les muscles tendus et en poussant des cris.
J'ai eu l'occasion de me battre dans la rue, mais mes plus grandes peurs ont été celles que j'ai ressenties face à un maître qui me sortait de ma zone de confort…
Attention, fin des préinscriptions le 10 janvier !