Le port du hakama
Un lecteur m'a posé récemment une question sur le port du hakama. Voici quelques réflexions en vrac sur le sujet.
Le hakama
Le hakama est un élément très important de la tenue de pratique dans les arts martiaux traditionnels japonais. Bien qu'il soit utilisé par nombre de pratiquants de par le monde, beaucoup de conceptions erronées circulent à son sujet, telles que le fait qu'il ait été utilisé afin de cacher les mouvements de pieds ou que ses plis soient liés à des valeurs ou vertus. Ces erreurs sont si courantes que des experts du plus haut niveau s'y trompent encore, de la même façon que sur les origines paysannes du Karaté ou autres sujets historiques.
Actuellement le hakama est l'un des éléments qui permettent de faire subsister un rituel traditionnel. Son port, aujourd'hui plus qu'hier, permet par son exotisme, dans le Japon moderne comme en Occident, au pratiquant de plonger plus profondément dans la pratique et de s'imprégner d'une attitude digne. La façon de le mettre, le porter, le plier, l'entretenir, comme au final chaque geste de notre vie, en disent beaucoup plus sur le pratiquant que n'importe quelle parole qu'il pourrait prononcer.
Port du hakama
Traditionnellement le hakama se porte différemment selon le sexe. Les hommes le portent normalement très bas, sous le nombril, les brins passant dans le creux des hanches. Les femmes en raison de leur physionomie le portent au dessus des hanches, serré à la taille. Certaines écoles et enseignants exigent ou conseillent des façons très précises de porter le hakama. Ce n'est généralement pas le cas en Aïkido où les pratiquants restent très libres.
Etre débraillé, une erreur de pratique?
A mes débuts en Aïkido je me retrouvais très fréquemment débraillé, finissant les cours comme un Judoka termine ses combats, veste sortie, en sueur, etc… Mon premier enseignant, Jacques Bardet, me raconta que maître Tamura l'avait réprimandé parce que cela lui arrivait en lui disant que c'était dû à une mauvaise façon de pratiquer. A l'époque c'est une chose qui lui arrivait encore occasionnellement mais qui a aujourd'hui totalement disparu.
Sur le moment j'avoue que je n'ai pas fait très attention à cette anecdote et je me suis penché sur les différentes façon d'attacher le hakama et de porter le obi. Au bout de deux ans j'avais développé une technique qui me permettait de rester emmailloté quels que soient mes gestes. Pourtant c'était une erreur fondamentale. J'agissais sur les symptômes au lieu de travailler sur la cause.
Un des buts de la pratique martiale consiste à être efficace en faisant le moins de mouvements et d'efforts possibles. Plus le geste est restreint plus il est invisible. Il semblerait que le petit-fils du fondateur du Katori Shinto ryu raconte que son grand-père, Iizasa Ienao, n'écartait jamais ses mains de plus de 15cm de son seïka tanden lorsqu'il pratiquait le sabre. Bien que cela soit probablement une légende, cela illustre le fait que la pratique des maîtres est très économe, à l'opposé des gestes amples que l'on voit trop souvent aujourd'hui. L'amplitude, lorsqu'elle est nécessaire, est le fait du travail simultané de l'ensemble du corps, par l'addition de mouvements de petite amplitude. Il s'agit bien sûr d'un principe théorique et il ne faut pas être obsédé à le prendre au pied de la lettre.
Le port des maîtres
Les plus grands experts que j'ai rencontrés portaient toujours leur hakama de façon très légère sans même le serrer fortement. Il est tout simplement posé. Leur façon de pratiquer, calme et mesurée, est telle que leur tenue reste correcte quelle que soit la durée de leur pratique. Et s'il arrive occasionnellement que leur veste soit dérangée il s'agit du fait d'uke maladroits.
Depuis que j'ai changé ma façon de pratiquer j'ai abandonné la savante méthode d'harnachement que j'avais mis deux ans à élaborer et il est extrêmement rare que j'ai besoin de réajuster ma tenue…
(photo Sébastien Chaventon)
Le hakama
Le hakama est un élément très important de la tenue de pratique dans les arts martiaux traditionnels japonais. Bien qu'il soit utilisé par nombre de pratiquants de par le monde, beaucoup de conceptions erronées circulent à son sujet, telles que le fait qu'il ait été utilisé afin de cacher les mouvements de pieds ou que ses plis soient liés à des valeurs ou vertus. Ces erreurs sont si courantes que des experts du plus haut niveau s'y trompent encore, de la même façon que sur les origines paysannes du Karaté ou autres sujets historiques.
Actuellement le hakama est l'un des éléments qui permettent de faire subsister un rituel traditionnel. Son port, aujourd'hui plus qu'hier, permet par son exotisme, dans le Japon moderne comme en Occident, au pratiquant de plonger plus profondément dans la pratique et de s'imprégner d'une attitude digne. La façon de le mettre, le porter, le plier, l'entretenir, comme au final chaque geste de notre vie, en disent beaucoup plus sur le pratiquant que n'importe quelle parole qu'il pourrait prononcer.
Tamaki Isseï (photo Sébastien Chaventon)
Port du hakama
Traditionnellement le hakama se porte différemment selon le sexe. Les hommes le portent normalement très bas, sous le nombril, les brins passant dans le creux des hanches. Les femmes en raison de leur physionomie le portent au dessus des hanches, serré à la taille. Certaines écoles et enseignants exigent ou conseillent des façons très précises de porter le hakama. Ce n'est généralement pas le cas en Aïkido où les pratiquants restent très libres.
Etre débraillé, une erreur de pratique?
A mes débuts en Aïkido je me retrouvais très fréquemment débraillé, finissant les cours comme un Judoka termine ses combats, veste sortie, en sueur, etc… Mon premier enseignant, Jacques Bardet, me raconta que maître Tamura l'avait réprimandé parce que cela lui arrivait en lui disant que c'était dû à une mauvaise façon de pratiquer. A l'époque c'est une chose qui lui arrivait encore occasionnellement mais qui a aujourd'hui totalement disparu.
Sur le moment j'avoue que je n'ai pas fait très attention à cette anecdote et je me suis penché sur les différentes façon d'attacher le hakama et de porter le obi. Au bout de deux ans j'avais développé une technique qui me permettait de rester emmailloté quels que soient mes gestes. Pourtant c'était une erreur fondamentale. J'agissais sur les symptômes au lieu de travailler sur la cause.
Tamura Nobuyoshi
Un des buts de la pratique martiale consiste à être efficace en faisant le moins de mouvements et d'efforts possibles. Plus le geste est restreint plus il est invisible. Il semblerait que le petit-fils du fondateur du Katori Shinto ryu raconte que son grand-père, Iizasa Ienao, n'écartait jamais ses mains de plus de 15cm de son seïka tanden lorsqu'il pratiquait le sabre. Bien que cela soit probablement une légende, cela illustre le fait que la pratique des maîtres est très économe, à l'opposé des gestes amples que l'on voit trop souvent aujourd'hui. L'amplitude, lorsqu'elle est nécessaire, est le fait du travail simultané de l'ensemble du corps, par l'addition de mouvements de petite amplitude. Il s'agit bien sûr d'un principe théorique et il ne faut pas être obsédé à le prendre au pied de la lettre.
Le port des maîtres
Les plus grands experts que j'ai rencontrés portaient toujours leur hakama de façon très légère sans même le serrer fortement. Il est tout simplement posé. Leur façon de pratiquer, calme et mesurée, est telle que leur tenue reste correcte quelle que soit la durée de leur pratique. Et s'il arrive occasionnellement que leur veste soit dérangée il s'agit du fait d'uke maladroits.
Depuis que j'ai changé ma façon de pratiquer j'ai abandonné la savante méthode d'harnachement que j'avais mis deux ans à élaborer et il est extrêmement rare que j'ai besoin de réajuster ma tenue…
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