Châtiments corporels au Japon
Sous des dehors policés, le Japon est un pays très violent. La pression sociale y est terrible, et n'a sans doute aucun équivalent dans le monde. Moins connue, la violence physique est aussi très répandue. Pas sous la forme d'agressions physiques qui sont très rares dans l'archipel, mais à l'intérieur du groupe. J'en ai été le témoin lorsque je travaillais sur des chantiers, mais aussi dans la restauration, ou dans des dojos de Karaté.
Voici une vidéo qui scandalise le Japon. On y voit un entraîneur de Volley-ball de Shizuoka mettre treize gifles en seize secondes à un lycéen tout en l'insultant.
Bien entendu les sanctions physiques par les enseignants sont interdites depuis 1947. Et elles se font de plus en plus rares. A l'exception du domaine sportif ou les entraîneurs y ont fréquemment recours. Les conséquences de ces actes sont alors parfois dramatiques, tel le suicide de ce lycéen constamment frappé par son entraîneur de basket. Celui-ci a d'ailleurs, fait rarissime, récemment été condamné à un an de prison avec sursis.
Les morts du Judo
Chaque année, une moyenne de quatre enfants décède lors de la pratique du Judo au Japon. Ce sont ainsi 108 élèves qui sont morts ces 27 dernières années, d'arrêts cardiaque, lésions internes et attaques cérébrales.
Le plus terrible est que ces comportements sont tellement ancrés, qu'ils sont acceptés par la majorité. Dans un sondage, l'Asahi Shimbun révélait ainsi que plus de 60% des athlètes universitaires trouvaient acceptables les châtiments corporels.
Les mentalités sont toutefois sans doute en train de changer, comme le montre la révolte d'athlètes féminines de l'équipe olympique de Judo qui étaient régulièrement battues à coups de shinaïs par leur entraîneur.
Le Sumo n'est pas en reste, comme en témoigne la mort d'un apprenti en 2007. Là aussi, les punitions à coups de shinaïs sont monnaie courante…
Je ne suis pas pour une intrusion supplémentaire de la législation. D'après mon expérience les sanctions physiques sont d'ailleurs de plus en plus rares. Il faut simplement avoir conscience de ce problème qui, comme tant d'autres au Japon, est trop souvent méconnu.