Merci Mickaël
Lorsque l'on suit l'enseignement d'un maître, il est naturel d'avoir à cœur de le servir. Si servir est un terme qui a aujourd'hui une connotation négative, c'est pourtant un comportement que je retrouve aussi spontanément chez beaucoup d'élèves français lorsqu'ils sont avec leur maître. Cela passe par le souci d'être un bon élève en intégrant et travaillant ce que le senseï enseigne, de pratiquer selon ses consignes, mais aussi par le désir de le soutenir, de lui faciliter ses tâches et d'améliorer son confort.
Tamura Nobuyoshi shihan
Si j'ai croisé le chemin d'autres grands adeptes, Tamura senseï a toujours été celui que j'ai considéré comme mon maître en Aïkido. Celui dont le parcours, la technique et la vision m'ont guidé et continuent à m'inspirer. Pourtant je suis loin d'avoir fait pour lui autant que je l'aurai pu. Question de caractère, de situation.
Séparé de lui par dix mille kilomètres, le voyant prendre de l'âge et, les derniers mois, suivant l'évolution de sa maladie, je n'ai pourtant jamais eu d'inquiétude quand au fait qu'il était bien entouré, qu'il recevait tous les soins et l'attention qu'il nécessitait. Je savais qu'il y avait bien sûr sa femme, la douce et attentionnée Rumiko, les fidèles Bruno et Jean-Pierre ainsi que tant d'élèves dont la liste serait trop longue à énumérer. Mais, et surtout, je savais qu'il y avait Mickaël.
Tamura Rumiko et Mickaël, toujours disponibles et attentionnés
Ceux qui ont été proches de maître Tamura savent à quel point il était bon mais pouvait aussi être exigeant, dur parfois. Le servir de près ou de loin n'était pas chose aisée et certains ont vécu des moments difficiles.
Mickaël n'a pas été épargné, il n'a pas reçu de traitement de faveur de senseï. Au contraire sans doute, maître Tamura a été extrêmement exigeant envers lui, lui demandant beaucoup et lui montrant peu de gratitude en public. Ce n'était là qu'une preuve de plus de sa confiance. Sachant de quoi était capable Mickaël il lui a demandé beaucoup, sans doute plus qu'à quiconque. En contrepartie il lui a donné beaucoup, sans doute plus qu'à quiconque.
Sachant cela et même séparé par un continent j'ai toujours eu l'esprit en paix. Par son dévouement pour senseï et son amitié pour moi, Mickaël m'a permis de ne pas sentir la distance, de ne pas avoir mauvaise conscience car je savais qu'il ferait pour senseï plus que ce dont j'étais capable. Pour cela et pour tant d'autres choses encore, merci Mickaël.