Echouer pour avancer, en Aïkido aussi
Sarah, une lectrice du blog, a récemment laissé un commentaire sur l'article ""Learning from failure" par Ueshiba Moriheï". Elle y cite une magnifique citation issue d'un intéressant article.
"Failing better means looking beyond the obvious, beyond what you know and beyond what you know how to do."
Malheureusement le texte de Ueshiba Moriheï que je citais dans mon post n'est pas disponible sur la nouvelle version d'AikidoOnline, Aikidosphere. Ce que j'en avais extrait, le fait que l'on progresse grâce à nos échecs, n'en est pas moins toujours aussi essentiel. Le type d'échec que l'on doit rechercher est toutefois différent selon que l'on est au stade shu ou ha, du processus shu ha ri.
Lorsque l'on est au premier stade, shu, les échecs sont essentiellement ceux de notre incapacité à reproduire, puis à obtenir des résultats à travers la forme. Ce sont des échecs simples, dans la mesure où on peut les surmonter en persévérant et, si possible en augmentant son volume de travail.
Lorsque l'on est au stade ha, celui de l'exploration et la recherche, les choses deviennent plus compliquées. Il faut en effet avoir le courage de se confronter à l'inconnu, de voir nos capacités à réaliser nos mouvements diminuer lorsque l'on essaye d'autres façon de se mouvoir, etc… Il faut en outre assumer le regard des autres lorsque l'on fait les choses différemment. L'opprobre parfois, lorsque l'on touche à des dogmes de la communauté. Mais ce n'est qu'ainsi que l'on peut réellement faire évoluer les choses, seul témoignage véritable de la fidélité car,
"La vraie fidélité n'est pas de copier mais de poursuivre".
François Dagognet
Voici pour terminer deux vidéos.
La première, assez classique, est une liste qui, d'Einstein à Steve Jobs, d'Abraham Lincoln à Michael Jordan, nous présente les échecs que ces géants ont surmontés.
La seconde est une conférence TED de David Damberger, fondateur d'Engineers Without Borders Calgary. Il y aborde l'échec sous un angle très intéressant, dans une problématique très pragmatique. L'idée du Failure report m'a parue très intéressante. Pour un pratiquant, lister ses axes de recherche et leurs résultats, qui sont loin de rencontrer toujours le succès espéré, serait un moyen de garder une trace passionnante de son cheminement. Une trace riche d'enseignements pour ses successeurs.