Hino Budo no kata, par Hino Akira
Pèlerin du Budo
Hino Akira est un pèlerin du Budo. A la recherche d’une méthode qui permettrait au faible de vaincre le fort, il a sillonné sans relâche les dojos de l’archipel. Pratiquant koryus et Budos, il a été observer et rencontrer les experts les plus variés. Inspiré par ce riche cheminement, il développera finalement son école, le Hino Budo. S’exprimant à travers les formes techniques les plus variées, cette discipline repose sur un ensemble de principes d’utilisation du corps donnant des résultats étonnants. Hino Akira senseï en est naturellement l’exemple le plus impressionnant, incarnant à 71 ans la capacité du faible à vaincre le fort.
Kata du Hino Budo
Reposant sur un socle technique très large, le Hino Budo ne compte paradoxalement que peu de formes. A titre personnel en douze ans de pratique, je n’ai jamais vu Hino senseï pratiquer ou enseigner que deux formes, et toujours avec la plus grande parcimonie. L’une d’entre elles est un très ancien kata issu du Shito ryu, court et axé sur le travail des coudes. L’autre, nettement plus longue, rassemble les multiples influences qui ont nourries le Hino Budo. Voici ce kata :
C’est en 2008, lors de la réalisation du livre Budoka no Kokoro, que j’ai filmé cette vidéo. C’était un simple outil de travail, notamment pour sélectionner les postures à photographier. Je l’ai finalement publiée en mars 2009, il y a dix ans à présent.
J'avoue que le film m'était sorti de l'esprit, et c'est Youtube qui me l'a rappelée à l'occasion de l'anniversaire de sa mise en ligne. J’aime beaucoup cet enchaînement dans lequel on retrouve les principaux éléments de la pratique de Hino senseï, relâchement, souplesse, fluidité, vivacité et légèreté.
Naturellement de nombreux pratiquants venant aux stages de maître Hino s’étonnent de ne pas travailler de katas avec lui. Voici un court extrait d’une interview où il s’en explique :
Dans les Budo/Bujutsu certaines écoles attachent énormément d'importance aux katas tandis que d'autres les considèrent presque comme secondaires. Quelle est votre opinion ?
Les katas sont extrêmement importants. On ne peut pas pratiquer un kata ou une technique de la manière qui nous plaît. Le kata impose un mouvement précis pour une raison précise. Et on doit chercher le sens de ce travail avec son propre corps.
Dans tel kata on va bouger comme cela, en Yagyu on va bouger ainsi… et il faut chercher, avec le corps et non pas la tête, les raisons de tel ou tel mouvement, le sens de ce travail. Ce sont des éléments pédagogiques indispensables. Pratiquer sans ces fondements revient à vouloir écrire sans connaître l'alphabet.
Mais vous n'enseignez pas de katas ?
(Rires) Oui.
C'est assez paradoxal…
La difficulté est que parmi les gens qui viennent étudier avec moi il y en a beaucoup qui arrivent avec des objectifs très divers. Ils cherchent à étudier des principes qu'ils pourront utiliser dans la danse, le Kick-boxing, le combat libre ou d'autres arts martiaux.
Si on pratique les katas il faut le faire scrupuleusement pour que cela ait un sens. Il est plus simple pour moi de leur enseigner le mécanisme d'utilisation du corps avant d'enseigner le kata à ceux qui approfondiront leur pratique. Au départ j'enseigne donc surtout les principes qui sont ensuite pratiqués sous forme de katas par les anciens.
Hino Akira à la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels par Sébastien Chaventon, ExWorld
Pour prolonger la lecture :
Interview Hino Akira, le Tengu de Wakayama
Hino Akira, à la recherche de la quintessence du Budo