Dans les pas du gentleman blanc obèse de l’Aïkido
Publier la légende
Nous aimons les belles histoires. C’est ainsi que nous sommes câblés, et que se réalise une part majeure de notre apprentissage. C’est aussi ainsi que se construisent nos identités. En Aïkido il y a ainsi le story-telling des uchi-deshi envoyés à l’étranger par Osenseï dont maître Yamada livra l’amusante réalité :
Vous n'étiez donc pas envoyé par l'Aïkikaï ?
Tout le monde dit "J'ai été envoyé par Osenseï.", ceci, cela. Mais c'est faux. (rires) Bien entendu nous demandions la permission, car à cette époque nous avions fini par recevoir un salaire et nous étions donc aussi engagés envers l'Aïkikaï et il n'aurait pas été correct de juste dire "Au revoir.". Mais la vérité c'est que nous voulions tous simplement aller à l'étranger !
Pourtant aujourd’hui encore nombre des pairs de Yamada senseï laissent se perpétuer la légende, et de nombreux élèves zélés légitiment par cette histoire le courant de leur maître.
Yamada Yoshimitsu
Quand la légende dépasse la réalité, alors on publie la légende.
Les élèves blancs de Ueshiba Moriheï
Ueshiba Moriheï enseigna à des milliers d’élèves à travers sa carrière. Il reçut notamment durant les quinze dernières années de sa vie de nombreux élèves étrangers dont le plus célèbre est André Nocquet. Mais ces pratiquants souffrirent… de leur couleur de peau. S’ils furent bien accueillis à leur retour, les pratiquants japonais venus s’installer dans leurs pays les éclipsèrent brutalement à leur arrivée. Y avait-il un écart de niveau ? Sans doute. Mais cela ne justifiait en aucun cas le fossé de popularité dont ils souffrirent. Sans compter qu’ils avaient la possibilité, de par leur culture, d’être d’intéressants traits d’union. Malheureusement l’expression « Nul n’est prophète en son pays » se vérifie souvent...
De gauche à droite, Alan Ruddock, Henry Kono, Per Winter, Joanne Willard, Joe Deisher, Ueshiba Morihei, Joanne Shimamoto, Kenneth Cottier, inconnu, Norman Miles and Terry Dobson
Le gentleman blanc obèse
Terry Dobson est l’un des élèves de Ueshiba Moriheï qui souffrit d’une maigre reconnaissance. Personnage excentrique, on le voit notamment pratiquer et au côté d’Osenseï dans le documentaire Divine techniques.
Personnage torturé, Terry Dobson eut une vie intense faite de hauts et de bas qui se termina prématurément à 55 ans. Jusqu’à l’an dernier je l’avais connu à travers les films sur le Fondateur, ainsi que grâce aux conversations avec Ellis Amdur qui suivit son enseignement. Le personnage m’intriguait mais, pris dans le tourbillon de mes activités je l’oubliais rapidement. Jusqu’à l’an dernier.
Invité à donner un stage à Burlington au Vermont Aikido, je fus immédiatement touché par l’ambiance particulière qui se dégageait du dojo. Croyant reconnaître Dobson sur plusieurs photos, je demandais alors à l’enseignant, Aaron Ward, s’il s’agissait bien de lui. Il s’avéra qu’il s’agissait non seulement de lui, mais qu’il avait fondé le dojo avec Ken Nisson, et habité sur place durant des années.
Je projette de revenir à l'avenir sur ce pratiquant singulier de l'histoire de l'Aïkido. En attendant Terry Dobson est l’auteur et co-auteur de plusieurs ouvrages que je vous conseille tels que :
« An obese white gentleman in no apparent distress »
« It’s a lot like dancing… an Aikido journey »
Pour poursuivre la lecture :
Yamada Yoshimitsu, l'homme libre de l'Aïkido
Léo Tamaki à Burlington, 30 et 31 mars
Je serai de retour à Burlington avec Isseï pour un stage de deux jours. Je me réjouis d’y retrouver les pratiquants nord-américains, et ce dojo si particulier que j’ai tant apprécié.
Lieu
Vermont Aikido
274 N Winooski Ave
Burlington
Vermont
Horaires
Samedi de 10h00 à 12h00, et de 14h30 à 16h30
Dimanche de 9h00 à 11h00
Tarifs
Week-end 100$
2 cours 70$
1 cours 40$