Ken / taï no riaï, les liens du sabre et des techniques à mains nues
Bien qu'il reste quelques zones d'ombre sur les origines de l'Aïkido, celles du Daïto ryu sont encore plus confuses. S'il ne fait aucun doute aujourd'hui pour les chercheurs sérieux que cette dernière fut inventée par Takeda Sokaku, il est aussi évident que la discipline s'appuie sur des bases anciennes et variées.
Photo Marc Le Tissier
L'Aïkido, art du sabre ou pas…
La place des armes, et de l'emblématique sabre en particulier, fait polémique dans le monde de l'Aïkido. Pour certains il ne s'agit que d'un outil annexe, quand d'autres y voient l'essence de la pratique. Ma position sur le sujet a évoluée dans le temps. J'ai d'abord fait miennes les paroles du courant où je m'entrainais, "L'Aïkido vient des armes.". Puis j'ai pratiqué et étudié des koryu spécialisés dans le travail des armes, et considéré que ce qui était présenté en Aïkido était sans grand intérêt, que la discipline était fondamentalement une pratique à mains nues.
Aujourd'hui ma position est plus nuancée. Le Daïto ryu et l'Aïkido sont pour moi essentiellement des pratiques à mains nues… issues de traditions nées à une époque où tout le monde était armé. Ces deux disciplines ne prennent ainsi sens que si l'on envisage à minima que aïte est armé, mais aussi qu'il est possible que l'on ait une arme courte en main, et SURTOUT, que notre façon de bouger et penser a été formée par la pratique des armes.
Je conçois donc l'Aïkido comme l'héritière de pratiques à mains nues de guerriers habitués aux armes, et vivant dans un monde où elles étaient omniprésentes.
Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 2010 (NAMT)
Photo Sébastien Chaventon
Le sabre dans le Kishinkaï
Il ne fait aucun doute à mes yeux, que l'Aïkido peut être pratiqué en ne laissant aux armes qu'une place anecdotique. C'est par exemple le cas avec Yamada senseï ou Shimizu senseï qui sont deux des experts à la pratique la plus fine que j'ai rencontrés.
Mais il me semble aussi que les armes sont un outil très efficace dont il est dommage de se passer.
Les koryu étaient généralement centrés sur une spécialité, et incluaient une variété de pratiques annexes qui donnaient des bases dans d'autres domaines du combat. Ainsi le Katori shinto ryu incluait des mouvements de Jujutsu, des écoles de Kenjutsu incluaient des bases au jutte ou naginata, etc… C'est la réflexion qui a mené au développement du travail aux armes dans le Kishinkaï. Ken, jo, tanto et mouvements de Iaï sont ainsi utilisés en complément du travail à mains nues. Les bases sont solides et utilisent les mêmes stratégies et principes d'utilisation du corps qu'à mains nues, formant un tout cohérent où chaque élément permet de mieux comprendre l'autre. Ce riaï, cette transversalité, est un des éléments sur lesquels j'axe particulièrement mon enseignement à l'heure actuelle.
Ce sera notamment le cas ce week-end à Nantes :
Léo Tamaki à Nantes, 12 et 13 septembre
Horaires
Samedi 14, de 10h00 à 12h30, et de 15h00 à 17h00
Dimanche 15, 10h00 à 12h30
Lieu
Complexe Sportif Barboire
45 rue de la Bourgeonnière
44300 Nantes
Tarifs
Stage complet 55€
2 cours 40€
1 cours 25€
Contact
Stage ouvert à tous les pratiquants d'arts martiaux, tous groupes, et tous niveaux.