Entretien avec Kono senseï (1): la saisie du sabre
Comment doit-on saisir le sabre?
La saisie doit être très légère. Il ne faut pas serrer la tsuka. Pendant des années j'ai tenu mon sabre les mains écartées comme on le voit généralement. Mais il y a quelques semaines j'ai changé la façon de faire que j'avais depuis trente ans en quinze minutes. Aujourd'hui je pratique les deux mains collées l'une à l'autre près de la tsuba. (note: la conversation date de l'été 2008)
En réalité cette façon de faire était la plus répandue jusqu'à l'ère Meïji. Elle permet une rapidité bien plus importante et oblige à utiliser le corps et non les bras pour manier le sabre.
Le secret du maniement du sabre est de générer le mouvement par l'utilisation de l'ensemble du corps. Pour cela il n'y a que deux solutions. Soit garder les bras en extension comme dans le Shinbukan Kuroda ryugi, soit avoir les mains rapprochées. Sorti de cela tout le monde à tendance à frapper et manier le sabre en utilisant un mouvement d'extension des bras comme dans le Kendo ou le Iaïdo moderne ainsi qu'en Aïkido.
Comment en êtes-vous venu à cette façon de faire?
J'avais connaissance de cette façon de faire depuis des années à travers les densho de plusieurs écoles mais je ne sentais pas comment le faire dans mon corps. Par la suite j'ai pu observer cette façon de tenir le sabre sur de nombreuses estampes. Au mois de mai j'ai réétudié certains densho et j'ai enfin compris. En quinze minutes j'ai modifié trente ans de travail.
(N.d.a. -Densho: écrit transmettant les enseignements dans les écoles traditionnelles et se présentant généralement sous la forme de rouleaux.)
Aujourd'hui Kono senseï a conservé cette saisie si rare de nos jours. Pour avoir pratiqué à plusieurs reprises face à lui avant et après la modification de sa saisie, je peux témoigner qu'il a acquis encore plus de rapidité sans avoir perdu le moindre contrôle. J'ai brièvement essayé de pratiquer ainsi mais j'ai été incapable de contrôler mon sabre de façon satisfaisante.
A la suite de cet entretien avec Kono senseï j'ai parlé de sa façon de saisir à maître Kuroda. Voici ce qu'il m'a répondu.
Kono senseï est un chercheur. Il est normal qu'il mette en application ce qu'il découvre dans les traditions passées. Ce que chacun croit aujourd'hui traditionnel est souvent très récent.
Au Shinbukan la façon la plus ancienne de saisir était aussi différente de celle que nous avons aujourd'hui. Les mains étaient plus proches l'une de l'autre et on conservait toujours une partie de la tsuka libre sous la main gauche.
Kono senseï sera en stage exceptionnel à Paris le 10 mai.
Notes: Au fil de mes rencontres avec les maîtres mes notes se sont accumulées. La plupart sont issues d'entretiens privés mais certaines viennent aussi de cours. Je n'ai pas enregistré ces entretiens et les écris généralement de mémoire ou sur la base de brèves notes. Il est donc possible que des erreurs se soient glissées dans ces retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes erreurs. Je prie toutefois les lecteurs de ne prendre cela que comme une conversation rapportée qui pourrait nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
La saisie doit être très légère. Il ne faut pas serrer la tsuka. Pendant des années j'ai tenu mon sabre les mains écartées comme on le voit généralement. Mais il y a quelques semaines j'ai changé la façon de faire que j'avais depuis trente ans en quinze minutes. Aujourd'hui je pratique les deux mains collées l'une à l'autre près de la tsuba. (note: la conversation date de l'été 2008)
En réalité cette façon de faire était la plus répandue jusqu'à l'ère Meïji. Elle permet une rapidité bien plus importante et oblige à utiliser le corps et non les bras pour manier le sabre.
Le secret du maniement du sabre est de générer le mouvement par l'utilisation de l'ensemble du corps. Pour cela il n'y a que deux solutions. Soit garder les bras en extension comme dans le Shinbukan Kuroda ryugi, soit avoir les mains rapprochées. Sorti de cela tout le monde à tendance à frapper et manier le sabre en utilisant un mouvement d'extension des bras comme dans le Kendo ou le Iaïdo moderne ainsi qu'en Aïkido.
Kono senseï et son ancienne saisie
Comment en êtes-vous venu à cette façon de faire?
J'avais connaissance de cette façon de faire depuis des années à travers les densho de plusieurs écoles mais je ne sentais pas comment le faire dans mon corps. Par la suite j'ai pu observer cette façon de tenir le sabre sur de nombreuses estampes. Au mois de mai j'ai réétudié certains densho et j'ai enfin compris. En quinze minutes j'ai modifié trente ans de travail.
(N.d.a. -Densho: écrit transmettant les enseignements dans les écoles traditionnelles et se présentant généralement sous la forme de rouleaux.)
Aujourd'hui Kono senseï a conservé cette saisie si rare de nos jours. Pour avoir pratiqué à plusieurs reprises face à lui avant et après la modification de sa saisie, je peux témoigner qu'il a acquis encore plus de rapidité sans avoir perdu le moindre contrôle. J'ai brièvement essayé de pratiquer ainsi mais j'ai été incapable de contrôler mon sabre de façon satisfaisante.
A la suite de cet entretien avec Kono senseï j'ai parlé de sa façon de saisir à maître Kuroda. Voici ce qu'il m'a répondu.
Kono senseï est un chercheur. Il est normal qu'il mette en application ce qu'il découvre dans les traditions passées. Ce que chacun croit aujourd'hui traditionnel est souvent très récent.
Au Shinbukan la façon la plus ancienne de saisir était aussi différente de celle que nous avons aujourd'hui. Les mains étaient plus proches l'une de l'autre et on conservait toujours une partie de la tsuka libre sous la main gauche.
Kono senseï sera en stage exceptionnel à Paris le 10 mai.
Notes: Au fil de mes rencontres avec les maîtres mes notes se sont accumulées. La plupart sont issues d'entretiens privés mais certaines viennent aussi de cours. Je n'ai pas enregistré ces entretiens et les écris généralement de mémoire ou sur la base de brèves notes. Il est donc possible que des erreurs se soient glissées dans ces retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes erreurs. Je prie toutefois les lecteurs de ne prendre cela que comme une conversation rapportée qui pourrait nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
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