Shurikenjutsu par Kono Yoshinori
Kono senseï a acquis la maîtrise des disciplines "classiques" du bujutsu. Parmi elles, celle où il excelle encore plus que les autres est à mon avis le Shurikenjutsu. Kuroda senseï me confia d'ailleurs que selon lui Kono senseï était le meilleur expert du Japon de la discipline.
(N.d.a. -Shuriken jutsu: technique littéralement "technique de la lamée cachée dans la main", technique de lancer de pointes ou lames courtes.)
Voici un extrait de son interview où il aborde le sujet.
Considérez-vous qu'il y a un lien entre le travail aux armes et à mains nues?
Certains disent que l'on va du kenjutsu au taïjutsu, d'autres que c'est l'inverse. Il est en tout cas indéniable que les deux sont intimement liés. Personnellement une autre chose qui m'a beaucoup apporté est la pratique du shuriken jutsu.
Pouvez-vous nous en parler un peu plus?
J'ai débuté par le Negishi ryu puis j'ai petit à petit développé ma propre pratique. Un point fondamental est que le shuriken doit venir se planter à l'horizontale. Mais si on change de distance l'angle varie évidemment. On le voit clairement lorsqu'on passe un tir filmé en vidéo au ralenti. Aujourd'hui les écoles classiques changent alors le sens de saisie du shuriken où sa position dans la main. Dans la réalité il n'y a évidemment pas le temps de changer quoi que ce soit parce que votre adversaire approche ou recule. Il faut être capable de s'adapter naturellement dans l'instant en ne modifiant que le lancer.
J'ai donc développé ma pratique de façon à pouvoir planter le shuriken à l'horizontale sans qu'il tourne sur lui-même en l'air et sans varier ma saisie de quelque façon que ce soit quelle que soit la distance de tir. Résoudre ce problème m'a énormément apporté dans mes autres recherches, notamment au niveau du taïjutsu.
Il y a aussi le fait que lorsqu'on lance un objet on utilise l'ondulation. C'est efficace mais très lent dans le monde du bujutsu. La question du point de vue du bujutsu était d'arriver à utiliser le corps sans ce temps d'ondulation, comme lorsqu'on coupe au sabre. Arriver à le faire m'a ouvert énormément de portes dans ma pratique du sabre.
Enfin, en regardant la trajectoire et la façon de se planter d'un shuriken il est possible de voir la puissance qui a été utilisée. Si aucun geste superflu et aucune force inutile ne sont utilisés il se plante naturellement. Même en lançant légèrement cela pénètre profondément.
J'ai eu très souvent l'occasion de voir Kono senseï pratiquer le Shurikenjutsu. Son niveau est stupéfiant. Lorsque nous sommes allés le voir pendant le Masters tour il a lancé une centaine de shuriken tout en continuant à converser avec nous, en variant la distance, les angles, les façons de lancer et parfois même en n'ayant la cible qu'à la limite de sa vision périphérique. Il n'a raté qu'un lancer!
Le gouffre se mesure lorsqu'on le compare à la démonstration que fit l'école représentant cette discipline durant la 32ème démonstration annuelle de Kobudo au Budokan que je suis allé voir en février. Les démonstrateurs plantaient entre un ou deux shuriken sur six en moyenne. Le tout en prenant leur temps, à courte distance.
Cette vidéo filmée durant un séminaire (sans reprise) montre son incroyable maîtrise.
Kono senseï commença l'étude du Shurikenjutsu au sein de la Negishi ryu. Il développa par la suite son propre style. Ci-dessous l'évolution de sa saisie. Il explique que le shuriken, comme le sabre, ne doit pas être "tenu" ou "saisi".
Lors des stages où j'ai accompagné Kono senseï, de nombreux pratiquants viennent avec leurs propres shuriken. Kono senseï les plante invariablement avec de très rares échecs. Il démontrera la façon de pratiquer le Shurikenjutsu lors des stages qu'il donnera les 10 et 11 mai.
Si la pratique du shuriken a aidé Kono senseï dans son travail au sabre, il me rapporta un jour que Kuroda senseï qu'il initia à cette discipline la maîtrisa immédiatement grâce à sa pratique du sabre. Restant aussi malhabile que jamais au shuriken j'en déduis que ma pratique du sabre est d'un bien piètre niveau!
Note: J'ai demandé à Kono senseï d'amener quelques shuriken faits à la main qu'il commande chez des artisans pour les stagiaires qui seraient intéressés. Ils sont, à prix coûtant, à 100€ l'unité. Kono senseï m'a expliqué qu'on pouvait en faire fabriquer des moins chers mais qu'il préférait ceux-ci qu'ils considérait comme étant les meilleurs.
Les shuriken de maître Kono sont un modèle qu'il a créé sur la base de ceux de son école d'origine, le Negishi ryu.
(N.d.a. -Shuriken jutsu: technique littéralement "technique de la lamée cachée dans la main", technique de lancer de pointes ou lames courtes.)
Voici un extrait de son interview où il aborde le sujet.
Considérez-vous qu'il y a un lien entre le travail aux armes et à mains nues?
Certains disent que l'on va du kenjutsu au taïjutsu, d'autres que c'est l'inverse. Il est en tout cas indéniable que les deux sont intimement liés. Personnellement une autre chose qui m'a beaucoup apporté est la pratique du shuriken jutsu.
Pouvez-vous nous en parler un peu plus?
J'ai débuté par le Negishi ryu puis j'ai petit à petit développé ma propre pratique. Un point fondamental est que le shuriken doit venir se planter à l'horizontale. Mais si on change de distance l'angle varie évidemment. On le voit clairement lorsqu'on passe un tir filmé en vidéo au ralenti. Aujourd'hui les écoles classiques changent alors le sens de saisie du shuriken où sa position dans la main. Dans la réalité il n'y a évidemment pas le temps de changer quoi que ce soit parce que votre adversaire approche ou recule. Il faut être capable de s'adapter naturellement dans l'instant en ne modifiant que le lancer.
J'ai donc développé ma pratique de façon à pouvoir planter le shuriken à l'horizontale sans qu'il tourne sur lui-même en l'air et sans varier ma saisie de quelque façon que ce soit quelle que soit la distance de tir. Résoudre ce problème m'a énormément apporté dans mes autres recherches, notamment au niveau du taïjutsu.
Il y a aussi le fait que lorsqu'on lance un objet on utilise l'ondulation. C'est efficace mais très lent dans le monde du bujutsu. La question du point de vue du bujutsu était d'arriver à utiliser le corps sans ce temps d'ondulation, comme lorsqu'on coupe au sabre. Arriver à le faire m'a ouvert énormément de portes dans ma pratique du sabre.
Enfin, en regardant la trajectoire et la façon de se planter d'un shuriken il est possible de voir la puissance qui a été utilisée. Si aucun geste superflu et aucune force inutile ne sont utilisés il se plante naturellement. Même en lançant légèrement cela pénètre profondément.
J'ai eu très souvent l'occasion de voir Kono senseï pratiquer le Shurikenjutsu. Son niveau est stupéfiant. Lorsque nous sommes allés le voir pendant le Masters tour il a lancé une centaine de shuriken tout en continuant à converser avec nous, en variant la distance, les angles, les façons de lancer et parfois même en n'ayant la cible qu'à la limite de sa vision périphérique. Il n'a raté qu'un lancer!
Le gouffre se mesure lorsqu'on le compare à la démonstration que fit l'école représentant cette discipline durant la 32ème démonstration annuelle de Kobudo au Budokan que je suis allé voir en février. Les démonstrateurs plantaient entre un ou deux shuriken sur six en moyenne. Le tout en prenant leur temps, à courte distance.
Cette vidéo filmée durant un séminaire (sans reprise) montre son incroyable maîtrise.
Kono senseï commença l'étude du Shurikenjutsu au sein de la Negishi ryu. Il développa par la suite son propre style. Ci-dessous l'évolution de sa saisie. Il explique que le shuriken, comme le sabre, ne doit pas être "tenu" ou "saisi".
Lors des stages où j'ai accompagné Kono senseï, de nombreux pratiquants viennent avec leurs propres shuriken. Kono senseï les plante invariablement avec de très rares échecs. Il démontrera la façon de pratiquer le Shurikenjutsu lors des stages qu'il donnera les 10 et 11 mai.
Si la pratique du shuriken a aidé Kono senseï dans son travail au sabre, il me rapporta un jour que Kuroda senseï qu'il initia à cette discipline la maîtrisa immédiatement grâce à sa pratique du sabre. Restant aussi malhabile que jamais au shuriken j'en déduis que ma pratique du sabre est d'un bien piètre niveau!
Note: J'ai demandé à Kono senseï d'amener quelques shuriken faits à la main qu'il commande chez des artisans pour les stagiaires qui seraient intéressés. Ils sont, à prix coûtant, à 100€ l'unité. Kono senseï m'a expliqué qu'on pouvait en faire fabriquer des moins chers mais qu'il préférait ceux-ci qu'ils considérait comme étant les meilleurs.
Les shuriken de maître Kono sont un modèle qu'il a créé sur la base de ceux de son école d'origine, le Negishi ryu.
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