"Rebellion" de Kobayashi Masaki avec Mifune Toshiro et Nakadai Tatsuya
Rebellion ne m’a pas déçu et j’ai passé un excellent moment. J’en ai fait une critique que je mettrai bientôt dans Tsubakijournal.
Mifune Toshiro et Nakadai Tatsuya
Regarder des jidaïgeki (films d’époque), est un de mes plus grands plaisirs. Seppuku (Harakiri), Yojimbo (le garde du corps), Sanjuro, Akahige (Barberousse) et Shichinin no samuraï (les Sept samouraïs) entre autres sont clairement dans la liste de mes films favoris.
Petit je m’imaginais dans la peau de ces samouraïs sans peurs et sans reproches. Et si aujourd’hui encore je me réjouis toujours autant de leurs exploits, je les apprécie aussi pour de nombreuses autres raisons. D’abord il s’agit de films au rythme généralement plus posé que celui des productions actuelles. C’est bien entendu lié à l’époque mais c’est aussi quelque part un des codes du genre. Ensuite j’apprécie énormément d’y observer les reconstitutions de la vie d’une autre époque qui éclairent parfois ma pratique d’un jour pragmatique.
Jidaïgeki
Dans Rebéllion on peut par exemple voir la façon dont les personnages saluent, différemment selon leur statut et celui de leurs interlocuteurs. Je suis toujours surpris de voir que ce geste est très souvent éxécuté à la légère par les pratiquants. Je crois qu’un véritable maître voit à travers vous en un instant. C’est peut-être le sens du proverbe qui dit que les maîtres peuvent vous juger à votre salut.
Je n’aime pas bien sûr les singeries et les poses. Il n’est pas nécessaire d’entrer en méditation à chaque fois que l’on entre et ressort du tatami. Mais le contraire n’est pas acceptable non plus. J’aimerai que les gens se saluent aussi de manière plus posée, qu’un débutant s’incline plus profondément et plus longtemps envers l’ancien qui lui a consacré du temps. Cela peut sembler futile mais c’est un moyen simple et évident de montrer sa reconnaissance et son respect.
Seul contre tous...
Ce qu’un salut révèle ne se limite d’ailleurs pas à la vie au dojo…
Je me rends compte que la façon dont on vous serre la main est aussi très révélatrice. De ceux qui vous broient la main à ceux qui ont une poigne molle et fuyante, chacun de nous se révèle un peu dans ce geste. Je crois aussi qu’en essayant de transposer notre recherche dans la vie quotidienne cela apportera un changement. Essayer d’être souple sans être mou, présent sans être dur. Et cela aura sûrement des répercussions sur notre cœur.
Pour revenir à Rebellion on voit aussi le personnage de Mifune chez lui avec son wakisashi à la ceinture. Ca m’a redonné envie de travailler les techniques au kodachi. C’est toujours une question de temps...
Chambara
On voit aussi dans une scène de dîner une cuisine traditionnelle qui me rappelle énormément celle d’une résidence de riches marchands que j’ai visitée à Kurashiki, les Ohashi.
La relation des personnages entre eux était aussi extrèmement intéressante. Je repense notamment à la position de déférence du fils dans une scène lorsque son père l’entretient de la charge qu’il va assumer.
Pour finir sur le film il y a une expression qui m’a beaucoup plue :
Hi no ame, chi no ame ga futte mo…
Même s’il pleut du feu ou du sang...
Mifune Toshiro