S'initier à l'Aïkido au Japon
Je suis tombé récemment sur cette vidéo présentant une initiation à l'Aïkido au Japon chez un enseignant nommé Kobayashi Ken.
Rien de transcendant techniquement, et une nonchalance exagérée des "invités" que je trouve déplacée. Je ne peux m'empêcher de penser qu'un adepte tel que Noro senseï n'aurait jamais toléré un tel comportement.
En creusant un peu j'ai aussi découvert qu'il s'agissait d'une sorte de publicité pour un site proposant cours d'initiation et visites divers.
Initiation à l'Aïkido et au… Bushido
Outre ce "crash course" en Aïkido, une brève exploration du site m'a permis de tomber sur un cours avec un maître de… Bushido ! Un enseignant de Mugaï ryu semble-t-il.
Je n'ai naturellement rien contre le fait de proposer aux visiteurs du Japon des initiations à la culture du pays. Il me semble toutefois qu'en ce qui concerne la pratique martiale, et en particulier l'Aïkido, on peut faire mieux et pour beaucoup moins cher. A titre de comparaison, les 11 000 yens que coûte l'initiation sont le prix d'une inscription au mois au Hombu dojo de l'Aïkikaï, ou mieux encore pour une expérience d'un authentique dojo familial, au Tendokan de Shimizu senseï.
L'initiation laisse naturellement deviner qu'il ne s'agit que d'une brève introduction. Je crois qu'il est toutefois bon de rappeler qu'au Japon la recommandation, shokaï, est essentielle. Sans elle les relations peuvent être cordiales, voire même sembler amicales, mais resteront probablement superficielles comme l'explique Christian Tissier. Ne manquez donc pas si vous allez pratiquer au Japon de vous faire recommander si cela est possible. Votre expérience y gagnera indéniablement en profondeur :-)
Extrait de l'interview de Christian Tissier
Est-ce que vous pensez qu’il est nécessaire d’aller étudier au Japon?
C’est une question un peu difficile. Je pense que maintenant ce n’est plus nécessaire dans certains pays comme la France, où il y a un bon niveau technique. Mais ça peut être intéressant d’y aller à partir d’un certain niveau, dans la mesure où vous avez quelqu’un qui s’occupe de vous. (…)
J’en connais qui sont restés vingt ans au Japon, avec qui c’est agréable de bosser, mais qui ne sont pas structurés, ni dans leur corps ni dans leur technique. C’est là le risque d’aller au Japon sans introduction. C’est un peu dur à dire, mais si on n’a pas d’introduction on est un touriste. Ca se passe bien, les senseïs sont sympas, ils vous prennent comme uke, mais ils ne vous considèrent pas comme quelqu’un qui va les représenter un jour, et ne vous forment pas profondément.