Budo no Nayami

Un 7ème dan qui inspire

8 Avril 2021 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #Budo - Bujutsu

Qu'est-ce qu'un 7ème dan ? En Kendo la réponse est claire, le niveau, bien que variable, est très élevé. Et la compétence en combat évidente. En Karaté et Judo ? Les standards sont à la baisse. Mais leurs détenteurs sont en général passés par un entraînement rugueux, ont fait preuve de combattivité et d'une certaine efficacité. En Aïkido ? Ah ha ha ha ha ha ha ha ha ha!!!

 

Fujiwara Hironobu, Kendo, 7ème dan

(photo Stéphane Remael pour Yashima)

 

Une exception qui devrait inspirer

L'aujourd'hui l'Aïkido est la risée des autres disciplines martiales. Il reste pourtant des exemples qui devraient tous nous inspirer. En voici un.

Il y a quelques années j'ai fait la rencontre de Chris lors de stages où j'accompagnais les maîtres Hino et Kono, lorsqu'un de mes amis me le présenta comme un de ses enseignants. Chris avait entendu parler du travail de Kono senseï et Hino senseï, et il était venu expérimenter par lui-même. Humble, attentif, motivé, il travailla intensément et parti heureux d'avoir découvert de nouvelles pistes.

Quelques années plus tard je fus invité à donner un cours en compagnie d'autres experts pour célébrer les années de pratique d'un ami enseignant. Chris était un professeur invité et il participa à tous les cours de la journée. À ce point je devrais préciser que Chris est un phénomène d'environ 1m90 pour 100kg de muscles, et qu'il aurait pu bloquer sans effort qui que ce soit, comme d'autres tentaient de le faire ce jour-là. Au contraire, alors que les pratiques étaient très variées, il s'adapta toujours et travailla ce qui était demandé. Précisons ici, qu'en plus de sa puissance hors norme, Chris est 5ème dan de Karaté Goju ryu, expert en Niten Ichi ryu, professeur de Ryushin Shouchi ryu, et gradé en Judo.

 

Chris de Jongh, Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 2019

(photo Daniel Molinier)

 

Je revis Chris lors d'un stage que je donnais à quelques centaines de kilomètres de chez lui, où il vint participer avec quelques élèves. Il est bon de noter qu'en plus de sa puissance physique et son vaste bagage martial, Chris était à l'époque 6ème dan d'Aïkido et pratiquait depuis bien plus longtemps que moi dans la lignée de Tamura senseï. Il aurait ainsi pu agir en terrain conquis. Mais au contraire, il participa comme tout un chacun sans corriger ni bloquer quoi que ce soit, essayant des façons de faire inhabituelles, posant des questions et accueillant les conseils avec joie.

 

Un 7ème dan qui a du sens

Chris a une connaissance étendue de la pratique martiale. Sûr de lui et de ses capacités, il n'a pas de problèmes d'égo et n'hésite jamais à aller chercher l'information où qu'elle se trouve. L'âge, l'origine et les titres des personnes qui lui font face ne l'intéresse pas. Simplement le fait de savoir si il y a une information qui pourra le faire avancer.

Sur les tatamis, au lieu de bloquer et distiller des conseils douteux, il travaille, mouillant le kimono et chutant comme un jeune homme de vingt ans. Quand il enseigne il le fait avec générosité et bienveillance. S'il ne fait jamais preuve de brutalité, sa puissance est évidente et impressionnante.

 

Chris de Jongh, Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 2019

(photo Daniel Molinier)

 

Hier Chris de Jongh a reçu le 7ème dan d'Aïkido. À l'heure où la majorité des organisations distribue les grades et titres à des petits paons tragiques, je suis heureux de voir un parcours et une attitude exemplaires récompensés. Bravo Chris, l'Aïkido a besoin de modèles comme toi !

 

 

 

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J
Voilà pour moi un exemple à suivre, malheureusement peu de gens sont comme cela. On emporte rien le jour où l'on meure, que ce que nous sommes réellement au plus profond de nous même.
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