Budo no Nayami

Brahim Si Guesmi à la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 07

6 Mai 2008 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #Mai 2008

J'ai regardé à Paris le DVD de la NAMT07. Malheureusement accompagnant Kuroda senseï je n'ai pas pu assister à la majeure partie de l'évènement et je l'ai réellement découvert en vidéo.


(photo Pierre Sivisay)


C'est mon ami Brahim qui a eu la lourde tâche d'ouvrir cette soirée de démonstrations. Epreuve redoutable à plus d'un titre parce qu'il précédait certains des plus grands noms des arts martiaux, qu'il était le plus jeune, le moins gradé, le moins connu…
J'ai eu le plaisir de voir en live la toute dernière partie de sa démonstration en tanin zugake où il a excellé comme d'habitude, mais j'étais impatient de voir ce qu'il avait présenté avant.

Je dois dire sincèrement que j'ai été bluffé.


(photo Jérôme Amzallag)


Il existe plusieurs opinions concernant les démonstrations. Certains pensent qu'il faut simplement présenter son travail habituel sans faire de préparatifs spéciaux. D'autres sont d'avis qu'il faut au contraire préparer la démonstration. Les deux choix se défendent bien entendu. Personnellement je suis généralement d'avis de préparer ce qui sera présenté car un évènement, surtout de l'ampleur de la NAMT, amène une pression qui est un peu diffusée lorsqu'on sait ce que l'on va faire.
Brahim a choisi la première solution, la plus difficile. Il s'est élancé sans filets au cœur du tatami et a présenté avec une humilité stupéfiante sa pratique de l'Aïkido. Sans chercher à impressionner en faisant étalage de sa rapidité ou sa dextérité il a démontré l'Aïkido dans sa pureté et sa simplicité, sans recourir à l'esbrouffe de techniques spectaculaires ou rarement présentées. Première technique… suwari waza shomen uchi ikkyo!


(photo Pierre Sivisay)


Classicisme, élégance et simplicité, dans la droite ligne des démonsrations sans préparation de Tamura senseï. Le type d'embu qui démontre un esprit humble et sincère. Celui que tout pratiquant serai heureux d'être capable d'effectuer un jour.


(photo Jérôme Amzallag)


Par ailleurs j'ai appris par la suite que l'un de ses uke, l'excellent Jean-Louis (ci-dessous), qui est le premier à l'attaquer en tachi waza sur ryote dori puis notamment au jo, a fait la démonstration avec un bras cassé.


(photo Jérôme Amzallag)


(photo Pierre Sivisay)


(photo Pierre Sivisay)




Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Je n'ai vu que la "demo Champerret" concernant les vidéos de Brahim Si Guesmi.     Ce que j'ai bien aimé c'est que l'on voit y une rapidité, qui me semble être non pas de l'accéleration nerveuse (comme c'est le cas parfois de pas mal de gens), mais plutôt une maitrise du timing, une capacité à "être dans le temps" de son attaquant telle que l'on se dit que c'est très rapide, ce qui donne quelque chose d'instantané et de calme, pour celui qui regarde,  un aikido agreable a mon sens. Eneffet celui qui accelere ne me semblant jamais pouvoir arriver plus "a point" que celui qui est "instantané" ..Je ne trouve pas que l'on rencontre souvent des gens maitrisant bien cela, certains maitrisent si bien le timing qu'ils donnent une fausse impression de lenteur et d'autres une impression de rapidité, mais au fond n'est ce pas la même maitrise du timing?  choses que je trouve rares et que je différencie de l'acceleration nerveuse.  J'ai deja subi des tori qui faisaient de l'acceleration nerveuse, un peu comme si d'un seule coup en cours de route ils petaient un cable et se transformaient en hulk pour gagner leur sprint menant uke a la chute....  Instinctivement ca m a toujours plutot "bloqué",  ca me donnait plutot envie de ne pas les suivre, de refuser leur mouvement, ou alors d accepter leur mouvement , mais  alors uniquement a contrecoeur pour pas les vexer ou pour pas etre blessé par eux,(mais en me disant"mais qu'est ce qui lui prend??? qu est ce que j'ai fait pour meriter ca?? "), Donc globalement ca m a toujours   donné un peu  l'impression que ces tori la devenaient plus des attaquants qu autre chose,  ne m'induisant que des reactions de blocage, de crispation , du moins pour moi... Alors soit j'ai eu raison de reagir comme ca , soit j'ai rien compris et j'ai perdu avec eux une occasion d'apprendre.     Je parle bien sur d'acceleration du tori disproportionelle à l'attaque du uke qui lui attaquait tranquille...  du tori qui vous tape  un 250 à l'heure alors que votre attaque était calme et pas très rapide (voire meme une attaque donnée avec un pietre timing)..  Mais je ne nie pas que certains  autres types d'accelerations doivent sans doute parfois etre interessants...    En tous cas je trouve ca assez rare des tori qui sont vraiment dans le temps....    corrigez moi si je me trompe... j arrete la a ce sujet car je ne suis pas un expert des parametres maai/deai et dans cette pâge j'ai donc du dire certaines choses fausses, imprecises ou subjectives.....La ou il doit y avoir du mérite à faire une démo affichant clairement le label traditionnel, c'est sans doute la probable difficulté de l'exercice visant à montrer au spectateur ( oeil averti qui vient exprès pour pas voir du spectaculaire? ) un travail ne misant pas sur le spectaculaire, mais sur quelque chose de plus caché... J'imagine que dans ces demos la le nombre de spectateurs doit être assez peu nombreux et moins "grand spectacle", que ce doit etre bien plus difficile à faire qu'une démo misant sur le spectaculaire.  La différence est elle que dans les demos "spectaculaires/commerciales" le public aplaudit et  "juge"  et dans les démos "tradi" le public n'est pas assis confortablement en position de juge, et que la rien n'est livré au spectateur sur un beau plateau,  mais plutot que le spectateur doit alors  chercher par lui meme sous peine de ne pas comprendre ce qui est démontré???? Est ce ca la difference entre ces deux types de demo?? (les demos tradis on en voit pas souvent aussi ....dommage car a mon gout c'est bien souvent celles la  les plus interessantes )    piour finir je vais me permettre uen question sur une chose que j'ai jamais clairement reussi à savoir: Le concept d'embu en japonais est il une sorte de compétition amicale sous forme de demos ou alors la notion de comparaison ou de rivalité sont elles strictement exclues de la notion d embu? (la dessus j'ai jamais trouvé personne qui a été parfaitement clair en explications) Voila mes impressions, à vous de me les confirmer ou infirmer... et merci a ceux qui donneront des débuts de réponses à ces questions... amicalementBenoit
Répondre
L
<br /> <br /> Je crois en effet que Brahim a commencé depuis quelques années à faire évoluer son travail de sorte qu'il ne s'agit pas de quelque chose<br /> reposant sur des qualités physiques. Chose d'autant plus louable qu'il possède un physique stupéfiant sur lequel il aurait pu se reposer. Il était espoir en football et s'est notamment entraîné<br /> avec des gens comme Thierry Henry.<br /> <br /> <br /> Je suis tout à fait d'accord avec toi, la véritable rapidité est rare et donne parfois une impression de lenteur et de "facilité". Peu de gens<br /> la maîtrisent… Comme disait Shioda Gozo, ceux qui ont l'air rapide sont lents! (ou quelque chose comme ça :D)<br /> <br /> <br /> Les gens qui se reposent sur une accélération en puissance viennent en effet "heurter" en force et je pense aussi que cela a tendance à<br /> stabiliser le partenaire. Les pratiquants de ce type se renforcent donc encore plus dans un travail de puissance, rentrant dans un cercle vicieux sans fin.<br /> <br /> <br /> Quand aux démonstrations "traditionelles" je crois qu'elles seront de plus en plus rares. J'emploie ici traditionelle mais j'entends plutôt dans<br /> le sens dédié aux passionnés, professionnels et amateurs éclairés car les démonstrations "spectaculaires" pour grand public ont aussi existées de tous temps.<br /> <br /> <br /> Finalement concernant les embu il y a toujours le souci de démontrer l'excellence de son école tout en sachant que vos confrères feront de<br /> même…<br /> <br /> <br /> Mais il n'y a ni médailles ni coupes ;-)<br /> <br /> <br /> Léo<br /> <br /> <br /> <br />
M
Nous avions visionné au Dojo la vidéo en groupe, quelques jours après la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels, et depuis, je ne me lasse plus de revoir certaines démonstrations. Evidemment, celle de Maître Si Guesmi et le travail du Ken de Kuroda Senseï restent mes préférées.
Répondre
L
<br /> <br /> Elles font aussi clairement partie de mes préférées ;-)<br /> <br /> <br /> Léo<br /> <br /> <br /> <br />
S
Je n'ai pas pu me déplacer à la première Nuit des Arts Martiaux Traditionnel, j'espère sincèrement qu'une deuxième sera organisée avec un florilège d'expert que je tenterai de ne pas manquer cette fois-ci.C'est sincèrement une très belle initiative pour les passionnés comme moi et pour le grand public qui peut se rendre compte réellement ce qu'est le monde du Budo en dehors de toute frime et exhibition.Vivement le n°2!!!!Amicalement
Répondre
L
<br /> <br /> Cher Shotokan,<br /> <br /> <br /> J'ai discuté avec Pierre-Yves Bénoliel, rédacteur en chef de Dragon, et il semble acquis qu'une seconde Nuit des Arts Martiaux Traditionnels<br /> aura lieu à l'automne.<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> Léo<br /> <br /> <br /> <br />
Y
NB: c'est avec son bras cassé que Jean-Louis va frapper le tatamis sur la photo jo-nage !! 
Répondre