Tamura senseï à Paris (2) ou l'Esprit du sabre
L'importance de la pratique des armes en Aïkido est un sujet régulièrement débattu entre pratiquants. Les maîtres ont généralement un avis tranché sur ce point, les considérant indispensables comme Nisho, Saïto ou Tamura, ou totalement optionnelles comme Shimizu, Asaï ou Tissier.
Personnellement je n'ai pas d'avis aussi tranché, sans doute en raison de ma jeunesse, sans doute parce que j'ai vu que les deux façon de faire permettent d'atteindre un niveau exceptionnel. Par goût personnel je pratique et apprécie les armes, bien que je n'ai jamais été très doué contrairement à Isseï.
Le travail de maître Tamura est particulier, mais comme l'est finalement celui de tous les maîtres dont pas deux ne partagent la même pratique, quand bien même eussent-ils étudié exactement au même moment avec le même maître. Une des spécificités de la pratique de Tamura senseï est l'importance qu'il accorde au travail du sabre. Une importance qui transparraît dans le moindre de ses gestes, transformant chacun de ses mouvements en coupe.
Cette emphase sur le sabre me semble unique, même chez les maîtres qui accordent beaucoup d'importance aux armes. C'est au point que sa pratique à mains nues semble finalement être une extension ou une préparation à sa pratique du ken qui serait la véritable essence de sa recherche.
Une expérience aussi éprouvante qu'enrichissante
Si je trouve la pratique à mains nues de maître Tamura fantastique, je crois qu'il ne donne sa véritable mesure qu'avec un sabre entre les mains.
Le dimanche il me demanda: "Tu as bokken?". Paniqué je regardais à droite et à gauche car comme souvent dans les stages de masse j'avais négligé de les emmener, sachant qu'il était peu probable que nous les pratiquions. Heureusement Jacques était à mes côtés et me prêta son ken.
Faire face à Tamura senseï au sabre est une expérience redoutable. C'est à la fois un concentré d'enseignement mais aussi un moment extrèmement éprouvant. J'apprécie énormément ce qu'il transmet lorsque je pratique avec lui à mains nues. Mais j'ai le sentiment de toucher au cœur de son art lorsque je lui fais face, bokken en main…
Lorsqu'il prend un sabre Tamura senseï rentre dans un autre univers et le changement qui s'opère en lui est radical. Sa pratique prend une dimension infiniment plus martiale et son regard vous transperce. La pression que je ressens dans ces moments est tout bonnement insoutenable. Qu'il m'écrase sur place ou me fasse traverser le tatami en avançant simplement sur moi comme il le fit à Lesneven.
Inondé de sueur
Juste après lui avoir fait face quelques minutes sabre en mains Brahim et Isseï m'ont fait remarquer que j'étais inondé de sueur. Ils me dirent à quel point ça avait été impressionnant de me voir commencer à suer instantanément. J'avais noté le même effet dans un post précédent au sujet de Kuroda senseï.
Ce qui est assez étrange est que j'ai l'impression de ressentir ce phénomène de façon de plus en plus aigue… bien que je n'en comprenne pas encore réellement la signification.
Quoi qu'il en soit vivre la pratique épurée et à la spontanéité fantastique de Tamura senseï fut une fois de plus riche d'enseignements et ces quelques minutes valurent à elles seules mon retour du Japon.
Personnellement je n'ai pas d'avis aussi tranché, sans doute en raison de ma jeunesse, sans doute parce que j'ai vu que les deux façon de faire permettent d'atteindre un niveau exceptionnel. Par goût personnel je pratique et apprécie les armes, bien que je n'ai jamais été très doué contrairement à Isseï.
Le travail de maître Tamura est particulier, mais comme l'est finalement celui de tous les maîtres dont pas deux ne partagent la même pratique, quand bien même eussent-ils étudié exactement au même moment avec le même maître. Une des spécificités de la pratique de Tamura senseï est l'importance qu'il accorde au travail du sabre. Une importance qui transparraît dans le moindre de ses gestes, transformant chacun de ses mouvements en coupe.
Cette emphase sur le sabre me semble unique, même chez les maîtres qui accordent beaucoup d'importance aux armes. C'est au point que sa pratique à mains nues semble finalement être une extension ou une préparation à sa pratique du ken qui serait la véritable essence de sa recherche.
Une expérience aussi éprouvante qu'enrichissante
Si je trouve la pratique à mains nues de maître Tamura fantastique, je crois qu'il ne donne sa véritable mesure qu'avec un sabre entre les mains.
Le dimanche il me demanda: "Tu as bokken?". Paniqué je regardais à droite et à gauche car comme souvent dans les stages de masse j'avais négligé de les emmener, sachant qu'il était peu probable que nous les pratiquions. Heureusement Jacques était à mes côtés et me prêta son ken.
Faire face à Tamura senseï au sabre est une expérience redoutable. C'est à la fois un concentré d'enseignement mais aussi un moment extrèmement éprouvant. J'apprécie énormément ce qu'il transmet lorsque je pratique avec lui à mains nues. Mais j'ai le sentiment de toucher au cœur de son art lorsque je lui fais face, bokken en main…
Lorsqu'il prend un sabre Tamura senseï rentre dans un autre univers et le changement qui s'opère en lui est radical. Sa pratique prend une dimension infiniment plus martiale et son regard vous transperce. La pression que je ressens dans ces moments est tout bonnement insoutenable. Qu'il m'écrase sur place ou me fasse traverser le tatami en avançant simplement sur moi comme il le fit à Lesneven.
Inondé de sueur
Juste après lui avoir fait face quelques minutes sabre en mains Brahim et Isseï m'ont fait remarquer que j'étais inondé de sueur. Ils me dirent à quel point ça avait été impressionnant de me voir commencer à suer instantanément. J'avais noté le même effet dans un post précédent au sujet de Kuroda senseï.
Ce qui est assez étrange est que j'ai l'impression de ressentir ce phénomène de façon de plus en plus aigue… bien que je n'en comprenne pas encore réellement la signification.
Quoi qu'il en soit vivre la pratique épurée et à la spontanéité fantastique de Tamura senseï fut une fois de plus riche d'enseignements et ces quelques minutes valurent à elles seules mon retour du Japon.
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