Nishiyama Hidetaka, disparition d'un géant du Budo
Nishiyama Hidetaka, 9ème dan de Shotokan Karaté est décédé il y a quelques jours le 8 novembre. C'est à nouveau un géant des arts martiaux qui disparaît.
Elève direct de Funakoshi Gichin, fondateur du Shotokan, Nishiyama senseï a inlassablement transmis son art jusqu'à ses derniers jours à l'âge de 80 ans. Il fut l'un des co-fondateurs de la JKA puis le fondateur de l'ITKF, fédération internationale de Karaté traditionnel.
Il y a longtemps que je pensais à aller rencontrer Nishiyama senseï lors d'un de ses nombreux séjours à Paris. Malheureusement j'ai toujours repoussé ma visite pour une raison ou une autre et il est aujourd'hui disparu. Ne pas remettre à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui, c'est la seule leçon que je recevrais finalement de lui. Leçon amère que j'ai déjà eu tant de fois l'occasion d'apprendre.
Il est fréquent de se tourner avec nostalgie vers le passé et de se dire qu'il s'agissait d'un âge d'or, que l'herbe était plus verte à l'époque. Malheureusement, dans le monde des arts martiaux traditionnels je crois qu'il s'agit d'un fait objectif. Combien de pratiquants de Judo rêvent-ils aujourd'hui du Kodokan? De l'Aïkikaï pour les pratiquants d'Aïkido, de la JKA pour ceux de Karaté? Il reste bien sûr des experts de valeur dans ces institutions mais il est indéniable que l'on ne peut comparer le niveau de ces écoles à celui qu'elles avaient dans les années 70 lorsque les maîtres Nakayama, Kanazawa, Kase, Asai enseignaient à la JKA, et les maîtres Toheï, Yamaguchi, Tada, Arikawa, Saotome, Chiba enseignaient à l'Aïkikaï…
Aujourd'hui les maîtres historiques, disciples des fondateurs des Budo, ne sont plus qu'une poignée. Je crois qu'il est important que les pratiquants passionnés luttent contre leur fainéantise et fassent le pas pour aller recevoir leur enseignement. Trop loin, trop cher, autre chose à faire, trop fatigué, trop de monde, la prochaine fois… Une fois les maîtres disparus il ne restera que la tristesse de s'être écouté.
Bien entendu le simple fait d'avoir côtoyé Ueshiba Moriheï ou Funakoshi Gichin ne suffit pas, loin de là, à faire un maître. En revanche ceux qui les ont côtoyés et sont devenus des maîtres ont vécu une expérience unique qu'ils peuvent, au moins partiellement, transmettre. C'est pourquoi je crois que chacun, s'il a la chance d'avoir l'un de ces géants dans sa discipline, doit faire les efforts nécessaires afin de recevoir son enseignement. Peut-être pas de façon exclusive si on suit déjà l'enseignement d'un maître plus jeune qui nous satisfait. Mais au moins occasionnellement. Je suis persuadé que lorsque ces maîtres seront depuis longtemps disparus c'est une chose que l'on ne regrettera pas d'avoir fait.
Elève direct de Funakoshi Gichin, fondateur du Shotokan, Nishiyama senseï a inlassablement transmis son art jusqu'à ses derniers jours à l'âge de 80 ans. Il fut l'un des co-fondateurs de la JKA puis le fondateur de l'ITKF, fédération internationale de Karaté traditionnel.
Nishiyama Hidetaka (1928 - 2008)
Il y a longtemps que je pensais à aller rencontrer Nishiyama senseï lors d'un de ses nombreux séjours à Paris. Malheureusement j'ai toujours repoussé ma visite pour une raison ou une autre et il est aujourd'hui disparu. Ne pas remettre à demain ce que l'on peut faire aujourd'hui, c'est la seule leçon que je recevrais finalement de lui. Leçon amère que j'ai déjà eu tant de fois l'occasion d'apprendre.
Maître Nishiyama
Nishiyama senseï
Il est fréquent de se tourner avec nostalgie vers le passé et de se dire qu'il s'agissait d'un âge d'or, que l'herbe était plus verte à l'époque. Malheureusement, dans le monde des arts martiaux traditionnels je crois qu'il s'agit d'un fait objectif. Combien de pratiquants de Judo rêvent-ils aujourd'hui du Kodokan? De l'Aïkikaï pour les pratiquants d'Aïkido, de la JKA pour ceux de Karaté? Il reste bien sûr des experts de valeur dans ces institutions mais il est indéniable que l'on ne peut comparer le niveau de ces écoles à celui qu'elles avaient dans les années 70 lorsque les maîtres Nakayama, Kanazawa, Kase, Asai enseignaient à la JKA, et les maîtres Toheï, Yamaguchi, Tada, Arikawa, Saotome, Chiba enseignaient à l'Aïkikaï…
Aujourd'hui les maîtres historiques, disciples des fondateurs des Budo, ne sont plus qu'une poignée. Je crois qu'il est important que les pratiquants passionnés luttent contre leur fainéantise et fassent le pas pour aller recevoir leur enseignement. Trop loin, trop cher, autre chose à faire, trop fatigué, trop de monde, la prochaine fois… Une fois les maîtres disparus il ne restera que la tristesse de s'être écouté.
Saotome Mitsugi
Bien entendu le simple fait d'avoir côtoyé Ueshiba Moriheï ou Funakoshi Gichin ne suffit pas, loin de là, à faire un maître. En revanche ceux qui les ont côtoyés et sont devenus des maîtres ont vécu une expérience unique qu'ils peuvent, au moins partiellement, transmettre. C'est pourquoi je crois que chacun, s'il a la chance d'avoir l'un de ces géants dans sa discipline, doit faire les efforts nécessaires afin de recevoir son enseignement. Peut-être pas de façon exclusive si on suit déjà l'enseignement d'un maître plus jeune qui nous satisfait. Mais au moins occasionnellement. Je suis persuadé que lorsque ces maîtres seront depuis longtemps disparus c'est une chose que l'on ne regrettera pas d'avoir fait.
Kanazawa Hirokazu
Tamura Nobuyoshi
Nishiyama senseï
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