Budo no Nayami

Economie, "La revanche du samouraï"

14 Novembre 2008 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #Novembre 2008

Je ne suis pas les informations économiques. Manque de temps, manque d'intérêt. La crise actuelle est telle que j'ai quand même lu, ici et là, des articles tentant d'expliquer le pourquoi du comment et essayant de faire des prévisions qui, au plus haut de la crise, étaient généralement obsolètes alors que l'encre qui les imprimait n'était pas encore sèche.

Un article du Monde intitulé "La revanche du samouraï" écrit par Pierre-Antoine Delhommais à bien entendu, grâce à son titre retenu mon attention. Il expliquait que la banque japonaise Mitsubishi UFJ, où j'ai mes comptes!, venait de racheter 21% de la banque américaine Morgan Stanley, que Sumitomo Mitsui allait entrer dans le capital de Goldman Sachs et que Nomura venait de racheter les activités de Lehman Brothers en Asie. Revanche inespérée expliquait le journaliste après l'éclatement de la bulle financière à la fin des années 80.
D'après l'analyse les banques nippones seraient épargnées car elles seraient quasiment les seules au monde à ne pas avoir versé dans les subprimes. Informations probablement intéressantes pour tout initié mais qui ne me frappèrent pas particulièrement bien que je fasse les frais d'un yen fort, l'argent que je gagne en euro ayant perdu en quelques jours près du tiers de sa valeur.

L'information qui m'a frappé se trouvait au bas de l'article. Delhommais y expliquait qu'aujourd'hui la mode était de s'intéresser à la Chine et son miracle économique, mais que l'économie nippone restait la seconde économie mondiale, et de très loin, la plus puissante d'Asie. L'économie japonaise est en effet équivalente au triple de la chinoise et 128 millions de japonais produisent plus que les 2,4 milliards de chinois et d'indiens réunis. Chiffres ahurissants et qui m'ont surpris par leur ampleur. Preuve indéniable que les efforts de tous ces salarymen produisent leurs effets…


Produire autant à 128 millions qu'à 2,4 milliards ça fatigue...


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F
Ouiiiiiii, mais selon moi, ça n'est pas pertinent de comparer l'économie chinoise à l'économie japonaise en ces termes !
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L
<br /> <br /> Aaaahh ok :D<br /> <br /> Léo<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> http://www.lemonde.fr/la-crise-financiere/article/2008/11/20/touchee-par-la-crise-la-chine-s-inquiete-pour-sa-paix-sociale_1121159_1101386.html<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />
F
hummmm.... à mon avis, Delhommais y va un peu fort...Quand les Chinois auront les mêmes moyens de productions que les Japonais, ils produiront plus... question de (peu) temps.. tu crois pas ?Gros bisous de Manon et moi :-)
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L
<br /> <br /> Coucou ;-)<br /> <br /> Concernant Delhommais je n'ai cité que quelques éléments factuels de son article, notamment concernant la Chine:<br /> "L'information qui m'a frappé se trouvait au bas de l'article. Delhommais y expliquait qu'aujourd'hui la mode était de s'intéresser à la Chine et son miracle économique, mais que l'économie<br /> nippone restait la seconde économie mondiale, et de très loin, la plus puissante d'Asie. L'économie japonaise est en effet équivalente au triple de la chinoise et 128 millions de japonais<br /> produisent plus que les 2,4 milliards de chinois et d'indiens réunis."<br /> <br /> Il ne disait pas que cela était éternel mais pointait un fait indéniable. C'est d'ailleurs en toute logique que les investisseurs se sont repliés en masse sur le yen pendant la crise (et<br /> continuent), faisant augmenter sa valeur d'environ 30%. Le Japon est et reste la valeur refuge en raison de la solidité de son économie (pas exempte de faiblesses comme le note Delhommais, mais<br /> dont les forces semblent bien supérieures).<br /> <br /> Concernant la Chine c'est bien évidemment un pays qui a des atouts. Mais il semble que ses atouts soient très fragiles et si on doit imaginer qu'un pays émergera durablement du continent<br /> asiatique il est très possible qu'il s'agisse finalement de l'Inde.<br /> L'Inde a une progression légèrement inférieure à celle de la Chine mais elle est stable et repose sur une formation d'élite que ne connaît pas la Chine. Problème fondamental car ce sont les<br /> élites qui pourraient, seules, transformer les capacités de production de la Chine. Aujourd'hui la Chine n'a absolument pas moins de capacités de production que le Japon. Elle en a même déjà bien<br /> plus. Mais le rendement chinois est déplorable. Pour chaque dollar produit la Chine utilise 4,7 fois plus d'énergie que les Etats-Unis et… 11,5 fois plus que le Japon! Une des conséquences est<br /> que la Chine est totalement dépendante de ses importations énergétiques, notamment en provenance de la Russie, des pays du Golfe mais aussi de l'Iran ou du Soudan, expliquant son attitude face à<br /> ces pays voyous.<br /> <br /> Aujourd'hui la Chine fonde sa croissance et ses exportations sur une main d'œuvre nombreuse, bon marché et surexploitée dans des secteurs tels que l'industrie textile et les objets manufacturés<br /> de basse qualité. Elle n'a pas, comme l'Inde préparé son avenir. Cela se constate par exemple dans le fait que l'Inde est une nation où l'on crée des logiciels informatiques et la Chine une<br /> nation où on les copie.<br /> Le fait que la croissance repose sur une main d'œuvre bon marché fait aussi que la consommation intérieure est quasiment nulle. La Chine dépend donc totalement des marchés extérieurs,<br /> contrairement par exemple au Japon où la consommation intérieure est gigantesque.<br /> <br /> Actuellement le fossé ne cesse de se creuser en Chine entre 80% de la population pauvre et 20% de riches. Le pays se retrouve face à deux solutions aux conséquences potentiellement désastreuses.<br /> Soit continuer à exploiter la majeure partie de sa population au risque de voir les révoltes se propager encore plus. On ne peut alors qu'imaginer comment réagirait le gouvernement non-élu… Soit<br /> améliorer les conditions de production et les salaires, faisant ainsi perdre énormément de sa compétitivité au pays.<br /> 40% des exportations chinoises sont le fait d'entreprises à 100% étrangères! Lorsque ces multinationales verront les coûts de production et l'instabilité politique augmenter elles transfèreront<br /> simplement leurs activités. Les pays prêts à les accueillir ne manquent pas, Inde donc, Philippines, Indonésie, etc…<br /> La Chine reçoit aujourd'hui douze fois plus de capitaux de l'étranger que l'Inde. Lorsque les profits à court termes se feront de plus en plus rares dans l'empire du milieu l'afflux de capitaux<br /> en Inde devrait donner un coup d'accélérateur à l'économie solide et préparée d'un pays déjà démocratique. Sans compter qu'en plus d'élites intellectuelles les investisseurs trouveront en Inde<br /> une population qui aura dépassé celle de la Chine par sa taille aussi.<br /> <br /> L'augmentation des coûts de production semble d'ailleurs inévitable, non seulement au niveau salarial, mais aussi au niveau des conditions de production. Aujourd'hui la Chine est le premier<br /> pollueur du monde. Et cela a malheureusement pour eux des conséquences directes. Six des dix villes les plus polluées du monde se trouvent sur son territoire. Plus de 30 000 enfants meurent<br /> chaque année en raison des eaux contaminées!<br /> <br /> Bref, l'économie n'est absolument pas un domaine qui me passionne comme tu le sais, mais la Chine est un miracle fragile. Le pays souffre d'une dépendance énergétique et financière ainsi que<br /> d'une faiblesse technologique énorme. Son économie en surchauffe est fondée sur une main d'œuvre exploitée dans un pays totalitaire faisant le grand écart idéologique.<br /> Probablement la position du Japon est-elle temporaire en tant qu'économie la plus puissante d'Asie. Cela dit elle le sera sûrement pendant encore de longues années et il y a au moins autant de<br /> chances que ce soit l'Inde que la Chine qui la dépasse si elle devait perdre son statut.<br /> <br /> Bises à toi et Manon :D<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
B
Effectivement, ces chiffres parlent d'eux-même. Mais j'ai l'impression qu'au pays du soleil levant certains iraient bien se coucher...
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L
<br /> <br /> Ah mais ici les gens ne manquent jamais de voler un instant de sommeil comme le montre la photo. C'est un exercice national que de dormir dans les transports ;-)<br /> <br /> Léo<br /> <br /> <br /> <br />