Du Zen au Kinomichi
"Du Zen au Kinomichi" est un livre de Georges Lamarque. Il retrace son parcours dans les arts martiaux, de ses débuts en Aïkido en 1963 au côté de maître Nocquet, jusqu'à sa rencontre avec Noro senseï en 1968, auquel il restera fidèle jusqu'à sa disparition.
"Du Zen au Kinomichi / (1961/2012) / Les six dojos de Noro senseï / Au fil du temps vrai"
Le titre est, comme le livre, très bavard. Mais il résume bien son contenu. Nous suivons donc Georges Lamarque de sa découverte du Zen et de la macrobiotique, au Kinomichi, en passant par l'Aïkido. En parallèle, c'est aussi le cheminement technique, mais aussi géographique de Noro senseï qui est présenté.
Rares sont malheureusement aujourd'hui les pratiquants ayant débuté dans les années soixante. C'est le cas de l'auteur qui débuta les arts martiaux il y a maintenant un demi-siècle. Il rencontre Noro senseï en 1968, juste après sa période héroïque de pionnier de l'Aïkido, et devient un des témoins privilégiés de son évolution. Paradoxalement, alors que je rechigne à parler de technique par écrit, j'ai regretté que le récit n'aborde pas les changements dans la pratique de façon explicite. Je mesure toutefois la difficulté d'un tel exercice, et probablement son inutilité.
Le livre se lit facilement, et mélange habilement la petite et la grande Histoire, évoquant en parallèle de l'Histoire du Kinomichi, celles de son fondateur et de l'auteur.
Les six dojos de Noro senseï
Noro Masamichi a toujours été un être indépendant, fier et libre. A ce titre il était allergique aux "Associations" et autres "Fédérations" comme le rappelle l'auteur, et il a toujours enseigné dans des dojos privés, quels qu'aient été les sacrifices que cela impliquait. Le livre fait ainsi revivre tous les dojos de Noro senseï jusqu'au Korindo, des lieux devenus mythiques pour tant de pratiquants.
Dans l'ombre d'un grand homme… Odyle Noro
On dit souvent que derrière chaque grand homme, il y a une femme. Et il est clair qu'il y en avait une derrière Noro senseï, Odyle Noro Tavel. Dans l'ombre de maître Noro, Odyle a présidé à la création de ses dojos, géré leur fonctionnement, pratiqué et enseigné le Kinomichi, donné naissance à ses six enfants, et bien plus encore. "Du Zen au Kinomichi" est l'un des rares textes qui font mention de son importance, et rendent justice à cette femme énergique qui, aujourd'hui encore, continue à faire vivre maître Noro par sa présence et son enseignement au Korindo. A titre personnel je n'oublierai jamais la confiance qu'elle m'a témoignée tout au long des années en me permettant de rencontrer Noro senseï, puis en me faisant partager son intimité.
Un salut à Takeharu
A plusieurs reprises, Georges Lamarque évoque Noro Takeharu. Je retiens en particulier ce passage:
"Takeharu Noro s'est placé aujourd'hui sur les traces de son père avec une indiscutable sincérité et tous ceux qui ont voué une partie de leur existence à Sensei sont tenus d'aider le fils, s'ils veulent confirmer au père l'indéfectibilité de leur attachement."
Pour les adeptes du Kinomichi, et les passionnés de l'histoire des arts martiaux
Comme je l'ai indiqué précédemment, "Du Zen au Kinomichi" n'est pas un ouvrage technique. Ce n'est pas non plus un ouvrage sur l'esprit du Kinomichi pour ainsi dire, même s'il apparaît en filigrane tout au long de l'ouvrage. "Du Zen au Kinomichi" est le témoignage d'un homme sur son cheminement, et les évènements qu'il a vécus au côté d'un homme auquel il resta loyal durant toute son existence. S'il peut intéresser quelques aïkidokas qui ont connu Noro senseï, ou qui se passionnent pour l'histoire de leur discipline, il est surtout de grand intérêt pour tous les pratiquants de Kinomichi.