Kurashiki, plongée dans le Japon d'hier
Kurashiki est une ville ancienne du sud du Japon. Théâtre des luttes entre les Taïra et les Minamoto à l'époque Heïan (794 - 1185), elle devint un port d'importance directement contrôlé par le shogunat durant l'ère Edo (1603 - 1867). Durant l'ère Meïji (1868 - 1912), elle devint un important pôle industriel de première importance.
Aujourd'hui avec 500 000 habitants, Kurashiki est une ville de taille moyenne au Japon. N'étant pas desservie par le Shinkansen, elle est souvent négligée par les voyageurs. Kurashiki est pourtant l'une des villes que je préfère, avec un long passé, et le charme désuet d'une ville de province du Japon d'hier.
Kurashiki
Bikan
Le principal attrait de Kurashiki est son magnifique quartier historique, Bikan.
Kurashiki signifie littéralement "village des entrepôts". Durant l’ère Edo, Kurashiki était le grenier à riz de la fertile région qui l’entoure. En tant que telle elle revêtait une importance économique stratégique et était donc contrôlée directement par le shogunat.
Des dizaines de "kuras" (entrepôts) ont échappés à la modernisation et à la guerre. Construits le long d’un canal qui servait au transport du riz et des marchandises, ils sont aujourd'hui reconvertis en boutiques, restaurants ou musées.
Le canal bordé de saules et de roseaux abrite de nombreux poissons et cygnes. Il offre une magnifique promenade dans un cadre hors du temps que le Japon réserve à ceux qui savent sortir des sentiers battus.
Le quartier historique est surplombé par une colline où se trouvent plusieurs sanctuaires qui offrent une splendide vue sur la ville et ses maisons aux toits de tuiles anciennes.
Les musées de Kurashiki
Lorsque le Japon sortit de l’ère Edo, la ville de Kurashiki se tourna avec succès vers l’industrie textile. Ohara Keïsaburo (1880 - 1943), propriétaire de l’importante compagnie Kurabo, rassembla à cette époque une importante collection d’art occidental et fonda le musée Ohara qui abrite aujourd’hui encore de nombreuses œuvres importantes d’artistes tels que Picasso, Matisse, Renoir, Cézanne, Gauguin ou Monet.
Plusieurs autres musées se sont établis sur les rives du canal parmi lesquels "le musée du jouet" qui présente une collection de jouets traditionnels japonais, ainsi que quelques pièces étrangères. Des jouets traditionnels sont aussi vendus sur place.
Musée du jouet de Kurashiki
La "maison Ohashi", un peu à l’écart du quartier historique, était la résidence de la plus puissante famille de marchands de Kurashiki, les Ohashi. Parfaitement préservée elle donne un aperçu très intéressant d’une habitation de l’époque Edo. Construite en 1793 elle trahit l’importance croissante de la classe des marchands car son architecture emprunte de nombreux éléments traditionnellement réservés aux maisons de samouraïs.
La ville réserve aussi d'autres "attractions", comme l'Outlet Park situé du côté opposé au quartier historique? On peut y trouver à des prix très attractifs des produits de marques japonaises ou internationales telles qu'Armani, Gap ou Levi's.
La dernière séance
Sur le chemin qui mène à Bikan se trouvait un cinéma passant de nombreux films anciens. Le programme offrait généralement deux films pour le prix d'un, et était l'occasion pour les cinéphiles de voir des films de samouraïs ou yakuzas des années 60 et 70 mettant en scène des acteurs mythiques. La façade du cinéma était recouverte des portraits de Mifune Toshiro, Ichikawa Raizo ou autre Takakura Ken. Il a malheureusement fermé ses portes.
Rurouni Kenshin
Une ville oubliée
En plus de ses nombreux attraits esthétiques, Kurashiki a la "chance" d’être souvent oubliée dans les circuits des voyagistes. Le nombre restreint des touristes lui permet ainsi de conserver un charme qu’ont perdu des lieux plus en vue. Sa visite peut être faite en une demi-journée en la combinant par exemple à celle de Himeji, Miyajima ou Hiroshima.
Informations pratiques
Il est préférable d’éviter Kurashiki le lundi car la majeure partie des magasins et musées sont fermés.
Office du tourisme de Kurashiki.