Ueshiba Moriheï au jo
Le jo est, avec le sabre, l'une des deux armes les plus utilisées en Aïkido. Osenseï l'utilisait tour à tour comme un jo, une yari (lance), un juken (baïonette), et même… un bokken (sabre).
Comme une brume…
J'aime beaucoup cette photo de Ueshiba Moriheï, et particulièrement la légèreté qui s'en dégage. Il y a, bien sûr, celle évidente de ses mains dans lesquelles le jo n'est pas saisi mais posé. Mais il y a aussi le sentiment de légèreté qui émane de son corps. La posture ramassée d'Osenseï ne m'évoque pas quelqu'un qui se compacte, s'enracine, mais un effacement, une disparition qui nous laisse face au jo.
Maître Kuroda mentionnait dans son interview le maître de Shodo qui le percevait caché derrière son jo. Mais oserai-je dire, c'est quelque chose de plus subtil encore que je perçois lorsque je regarde cette image. Une autre étape dont Kuroda senseï lui-même parle à l'occasion, lorsqu'il explique qu'un des buts de la pratique est de devenir une ligne, puis un point, pour enfin… disparaître. Et c'est cette disparition que je ressens lorsque je regarde cette photo d'Osenseï. Celle qui fait que l'on peut être face à un adepte et être incapable de l'attaquer. Non parce que sa défense est impénétrable, mais... parce qu'il n'est plus là. Sans doute est-ce une manifestation du fait de ne faire qu'un avec l'univers.