Taijutsu par Kono Yoshinori
Avant de s'intéresser aux ryu traditionnels Kono senseï a débuté l'étude des arts martiaux par l'Aïkido. Alors qu'il s'est depuis longtemps affranchi du carcan des formes, aujourd'hui encore sa pratique à mains nues reste fortement teintée par cette discipline, bien qu'il en exprime parfois les principes d'une manière personnelle.
Ce que j'ai trouvé de plus intéressant chez lui n'est finalement pas sa façon de faire Kote gaeshi, Shiho nage ou Sankyo, bien qu'il le fasse de manière plus que convaincante, mais la façon dont il utilise son corps. Il y a malheureusement très peu de vidéos de son travail à mains nues disponibles sur le net. Dans celle ci-dessous, le travail le plus intéressant est celui de Nami no shita ("le dessous de la vague") à 2:40. Toutefois l'essentiel dans ce travail, la façon dont il bouge à l'intérieur, est comme toujours, invisible.
C'est par cet exercice que Kono senseï me fit sentir le changement de sensation et la perte de contrôle dans ma saisie par le changement de ses appuis. Sans bouger le moindre segment de son corps Kono senseï changeait totalement la situation. La suite, bien que difficile, notamment dans le fait de solliciter le corps dans une simultanéité comme il l'explique, semble un jeu d'enfant à côté de la résolution de ce problème…
On le voit à la fin de la vidéo marcher avec des Ipponba geta. Leur utilisation en soi n'est pas réellement difficile. Là encore l'essentiel est dans la façon de faire. Je fus surpris la première fois que je rencontrai Kono senseï par le simple son sourd de chacun de ses pas, alors que les frêles japonaises font un vacarme en martelant le sol lorsqu'elles marchent avec des getas. Il m'expliqua qu'il fallait "retirer son pied" au moment du contact avec le sol. Il ne s'agit bien sûr que d'une image mais elle me fut particulièrement utile.
La recherche d'authenticité
Une chose intéressante avec Kono senseï est sa constante recherche d'authenticité. Lorsqu'il démontre un principe ou une technique, il le fait en recherchant la situation la plus difficile possible. Il ne cherche pas à appliquer son travail sur des partenaires consentants mais sur les spécialistes des techniques qu'il cherche à contrer.
Lorsqu'il veut vérifier si sa façon de faire un coup de poing est efficace, il le fait face à un vice-champion du monde de boxe (qui dira par la suite qu'il n'avait jamais vu de coup de poing si difficile à esquiver). Lorsqu'il veut tester sa manière de venir saisir il le fait face à des champions de Judo. La liste est longue mais elle permet de comprendre pourquoi des champions et maîtres des disciplines les plus variées viennent chercher auprès de lui un moyen d'améliorer leur pratique. Avec des résultats plus que probants.
Un des extraits de son interview où il aborde la pratique de l'Aïkido. A noter que l'un des premiers à lui avoir apporté son soutien dans sa démarche fut Stanley Pranin, célèbre éditeur d'AïkiNews et AïkidoJournal.
Avez-vous créé des katas?
Dans une certaine mesure. Mais j'insiste surtout sur la façon de pratiquer. Par exemple au point de vue de l'Aïkido le travail consiste à mon sens à ce que les deux pratiquants aient dans l'idée de prendre le dessus. Il faut pouvoir terrasser aïte même s'il attaque avec toute sa puissance. C'est dans cet esprit que la pratique peut se développer.
Tout cela dépend finalement de l'utilisation du corps. Si on l'utilise correctement dans sa globalité les techniques fonctionnent naturellement. Il faut bouger en retirant la force dans chaque geste mais cela ne peut être étudié qu'auprès de quelqu'un qui a un sens aigu de ce type de travail. C'est très difficile.
C'est une façon de pratiquer extrêmement exigeante.
Lorsqu'on s'entraîne il arrive évidemment que l'on se retrouve face à des personnes fortes. Mais lorsque la technique ne fonctionne pas dans ces situations il est très important de ne pas tricher et d'intégrer au fond de nous cette sensation. En Aïkido les gens qui trichent sont très nombreux et il ne faut en aucun cas rentrer dans ce système si l'on veut progresser. Il faut graver profondément en nous nos échecs pour les dépasser. Si l'on ne fait pas cela, si l'on ne travaille pas en acceptant qu'aïte se dégage, etc… il n'y a pas de réelle évolution possible dans le monde du bujutsu.
Kono senseï sera à Paris pour deux stages exceptionnels les 10 et 11 mai.
Ce que j'ai trouvé de plus intéressant chez lui n'est finalement pas sa façon de faire Kote gaeshi, Shiho nage ou Sankyo, bien qu'il le fasse de manière plus que convaincante, mais la façon dont il utilise son corps. Il y a malheureusement très peu de vidéos de son travail à mains nues disponibles sur le net. Dans celle ci-dessous, le travail le plus intéressant est celui de Nami no shita ("le dessous de la vague") à 2:40. Toutefois l'essentiel dans ce travail, la façon dont il bouge à l'intérieur, est comme toujours, invisible.
C'est par cet exercice que Kono senseï me fit sentir le changement de sensation et la perte de contrôle dans ma saisie par le changement de ses appuis. Sans bouger le moindre segment de son corps Kono senseï changeait totalement la situation. La suite, bien que difficile, notamment dans le fait de solliciter le corps dans une simultanéité comme il l'explique, semble un jeu d'enfant à côté de la résolution de ce problème…
On le voit à la fin de la vidéo marcher avec des Ipponba geta. Leur utilisation en soi n'est pas réellement difficile. Là encore l'essentiel est dans la façon de faire. Je fus surpris la première fois que je rencontrai Kono senseï par le simple son sourd de chacun de ses pas, alors que les frêles japonaises font un vacarme en martelant le sol lorsqu'elles marchent avec des getas. Il m'expliqua qu'il fallait "retirer son pied" au moment du contact avec le sol. Il ne s'agit bien sûr que d'une image mais elle me fut particulièrement utile.
La recherche d'authenticité
Une chose intéressante avec Kono senseï est sa constante recherche d'authenticité. Lorsqu'il démontre un principe ou une technique, il le fait en recherchant la situation la plus difficile possible. Il ne cherche pas à appliquer son travail sur des partenaires consentants mais sur les spécialistes des techniques qu'il cherche à contrer.
Lorsqu'il veut vérifier si sa façon de faire un coup de poing est efficace, il le fait face à un vice-champion du monde de boxe (qui dira par la suite qu'il n'avait jamais vu de coup de poing si difficile à esquiver). Lorsqu'il veut tester sa manière de venir saisir il le fait face à des champions de Judo. La liste est longue mais elle permet de comprendre pourquoi des champions et maîtres des disciplines les plus variées viennent chercher auprès de lui un moyen d'améliorer leur pratique. Avec des résultats plus que probants.
Saisie sans complaisance de Brahim Si Guesmi (notez la couleur du poignet :D)
Un des extraits de son interview où il aborde la pratique de l'Aïkido. A noter que l'un des premiers à lui avoir apporté son soutien dans sa démarche fut Stanley Pranin, célèbre éditeur d'AïkiNews et AïkidoJournal.
Avez-vous créé des katas?
Dans une certaine mesure. Mais j'insiste surtout sur la façon de pratiquer. Par exemple au point de vue de l'Aïkido le travail consiste à mon sens à ce que les deux pratiquants aient dans l'idée de prendre le dessus. Il faut pouvoir terrasser aïte même s'il attaque avec toute sa puissance. C'est dans cet esprit que la pratique peut se développer.
Tout cela dépend finalement de l'utilisation du corps. Si on l'utilise correctement dans sa globalité les techniques fonctionnent naturellement. Il faut bouger en retirant la force dans chaque geste mais cela ne peut être étudié qu'auprès de quelqu'un qui a un sens aigu de ce type de travail. C'est très difficile.
C'est une façon de pratiquer extrêmement exigeante.
Lorsqu'on s'entraîne il arrive évidemment que l'on se retrouve face à des personnes fortes. Mais lorsque la technique ne fonctionne pas dans ces situations il est très important de ne pas tricher et d'intégrer au fond de nous cette sensation. En Aïkido les gens qui trichent sont très nombreux et il ne faut en aucun cas rentrer dans ce système si l'on veut progresser. Il faut graver profondément en nous nos échecs pour les dépasser. Si l'on ne fait pas cela, si l'on ne travaille pas en acceptant qu'aïte se dégage, etc… il n'y a pas de réelle évolution possible dans le monde du bujutsu.
Avec Julien Petitfour
Kono senseï sera à Paris pour deux stages exceptionnels les 10 et 11 mai.
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