Démonstration Léo Tamaki à la NAMT10
C'est presque dix jours après le Taïkaï et la NAMT que je trouve véritablement le temps de me remettre devant le clavier. Dix jours très actifs durant lesquels j'ai donné un stage à Valence chez mon ami Cesar De La Cal mais aussi mis au point les détails de stages d'été, notamment des Master Class d'une semaine qui s'y dérouleront et sur lesquelles je reviendrai bientôt.
Démonstration à la NAMT
Le Taïkaï et la NAMT ont été de grands succès et je reparlerai aussi tranquillement des détails et des évènements qui eurent lieu en coulisses. Je voudrai aujourd'hui revenir sur la démonstration que j'ai effectuée qui a été une intéressante leçon et une des raisons indirectes, hormis mes occupations et ma fainéantise, de mon manque d'activité sur le net ces derniers jours.
Cette année un grand nombre de démonstrations ont été filmées par des spectateurs. Ce fut notamment le cas de la mienne par Istep.
Comme je le supposais je n'ai pas eu le temps de faire de véritable répétition et nous nous sommes simplement retrouvé à la fin du cours le samedi avec Julien Coup, Yannick Le Fournis et Antoine Chatry, puis un peu avant de faire la démonstration le dimanche avec Isseï qui nous rejoignit.
Je tiens ici encore à les remercier pour leur présence car si l'expert effectuant la démonstration est celui à qui l'on pense généralement, celle-ci ne peut être considérée comme réussie que s'il a pu exprimer pleinement ce qu'il désirait. C'est un rôle ingrat et très demandeur, à fortiori lorsqu'il n'y a pas de véritable préparation et que l'on est fatigué comme les quatre l'étaient après une journée à pratiquer ou à assurer l'organisation des évènements.
Une vague de douleur
Bien que je n'ai encore jamais pris le temps de préparer une démonstration il s'agit d'un exercice que je prends au sérieux. Comme je l'expliquais dans cet article lors de la NAMT09 j'avais voulu créer une tension palpable, montrer l'intensité qui peut se dégager de la pratique. Et c'est la même chose que j'avais décidé de faire cette année.
C'est ainsi que débuta la démonstration jusqu'à ce que je sente une vive douleur dans l'annulaire gauche. Je profitais alors d'une immobilisation pour voir que ce doigt faisait un angle à 45° et était de plus vrillé. Dès lors la tension augmenta d'un cran supplémentaire car je ne voulais à aucun prix que cela influe d'aucune manière que ce soit sur la démonstration.
Bien que j'ai regardé la vidéo plusieurs fois j'ai été incapable de voir à quel moment je m'étais tordu le doigt. Grâce à l'adrénaline il fonctionnait encore vaguement mais on voit par exemple à 3,27 que je ne peux pas utiliser ma main gauche correctement pour faire la technique. On voit par ailleurs à 3,51 lorsque je tire dessus pour que tout se remette en place correctement.
Une fois la démonstration terminée les secouristes m'ont examiné mais malgré leur gentillesse je fus désagréablement surpris qu'ils m'avouent ne pas avoir de quoi faire une attelle. D'autant plus lorsque j'appris qu'ils étaient bénévoles et que les 1 000€ que leur présence coûtait à l'organisation ne couvraient que les frais de matériel.
Aujourd'hui je suis loin d'avoir récupéré et il semble que je me sois fait un arrachement ligamentaire. Mon doigt a toutefois récupéré beaucoup de sa mobilité et je ne souffre presque plus.
Les démonstrations sont des occasions d'évoluer car elles nous mettent face à nous-mêmes. Sans présenter le danger d'une confrontation elles n'en restent pas moins des situations de stress et sont des leçons précieuses. Dimanche dernier j'ai noté avec satisfaction que j'ai pu gérer la douleur sans perdre ma concentration et sans que cela se remarque. J'ai aussi pu apprécier le niveau de mes quatre ukes qui se sont adaptés dans l'instant aux techniques que j'ai effectuées et m'ont permis de pratiquer librement. Encore merci et bravo à eux.
Photos Thierry Romero