Enseignement, combat, démonstration…
Une lectrice du blog pratiquant l'Aïkido m'a posé la question suivante:
"J'en profite pour te poser une petite question sur un truc que je ne comprends pas dans un des articles de ton blog: tu réponds à un lecteur en lui disant que ta vidéo de La Rochelle est plus proche de ta recherche que celle de la NAMT ou que celle de la démonstration à la Maison de la Culture du Japon. Pourquoi?
Peut-être que la question est idiote mais je t'assure qu'il y a quelque chose qui pour moi n'est pas clair.
Une démonstration, ce n'est pas le meilleur moment pour montrer son travail, sa recherche? Parce que si tu ne montres qu'un ou plusieurs aspects de ce que tu fais, ce n'est pas complètement représentatif de ce que tu es, ce n'est pas tout à fait juste d'une certaine façon parce que c'est partiel...
Bon, je n'ai pas l'habitude des démonstrations et pour moi ce n'est pas comme un spectacle où là, je comprends que l'on montre le meilleur de soi, mais peut-être que je me trompe ! :-)"
Des situations différentes
Il existe de nombreuses situations de pratique martiale que l'on peut généraliser en cinq catégories:
- le combat
- la compétition
- l'enseignement
- l'étude
- la démonstration.
Ces cinq situations de pratique se multiplient par deux selon la présence ou l'absence de public. Selon la catégorie dans laquelle on se trouve l'état d'esprit sera évidemment différent, parfois de façon radicale. Un homme engagé dans un duel à mort sans témoins pratiquera ainsi d'une toute autre façon que s'il était en train d'enseigner en public. Tout au moins peut-on l'espérer pour sa survie ou celle de ses élèves.
Communication
Toutes les situations de pratique peuvent être considérées comme incluant un processus de communication, de l'étude solitaire dans laquelle on peut estimer que l'on renforce, modifie ou construit une image de soi et où il y a une sorte de dialogue avec soi-même, au duel, forme ultime de relation. Je me contenterai toutefois d'aborder les situations de démonstrations et d'enseignement.
Toute communication a un objectif. Lorsque l'on enseigne il s'agit de transmettre des connaissances mais aussi, surtout dans la pratique martiale, de faire accéder l'élève à un savoir-faire. Lorsqu'il s'agit de démonstrations les objectifs sont plus divers et varient selon le public.
Démonstrations
Dans la tradition martiale le lien avec le sacré est un élément fondamental de la pratique. A ce titre des démonstrations à l'intention des dieux ont eu lieues depuis la nuit des temps. Qu'il y ait ou pas selon les écoles de formes particulières à démontrer dans ce type de situation, il faut garder à l'esprit que la pratique est adressée aux dieux. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter concernant la compréhension du public s'il y en a un.
Lors d'une manifestation destinée à des spectateurs les choses sont très différentes. Le pratiquant qui effectue une démonstration a un objectif particulier, que ce soit de faire connaître sa discipline, son école, sa pratique personnelle, un mélange de tout cela ou encore autre chose. Il est donc important qu'il prenne en considération le type de public car il est évident que le travail démontré ne peut être le même selon les personnes qui lui font face.
Démonstration à la Maison de la Culture et du Japon à Paris (MCJP)
Lors de la démonstration de la MCJP le public était très varié. Il était composé de nombreuses personnalités du monde des arts martiaux tels que Awazu Shozo, Tamura Nobuyoshi, Alain Floquet, Gérard Blaize… ainsi que d'invités n'ayant souvent aucune connaissance martiale. Ma position était toutefois très simple dans la mesure où j'accompagnais Antoine Soares et que personne n'attendait rien de particulier de moi excepté de montrer un travail propre pendant cinq minutes. J'étais de très loin le moins remarquable des démonstrateurs puisque l'on pouvait noter parmi eux Yoshimura Kenichi, 8° dan de Kendo, Aosaka Hiroshi, 8° dan de Shorinji Kempo, Christian Tissier, 7° dan d'Aïkido, Inaba Minoru, expert de Kashima Shin ryu et le Doshu Ueshiba Moriteru.
J'ai présenté un travail relativement "neutre" et la démonstration semble avoir été appréciée car de nombreux spectateurs mais aussi plusieurs maîtres parmi lesquels Tamura senseï, Tissier senseï, Aosaka senseï et même le Doshu sont venus me féliciter en particulier lors de la réception qui suivait l'évènement. L'un d'entre eux me fit même l'honneur de me dire que c'était celle qu'il avait le plus appréciée de la soirée. Bien entendu il convient de bien comprendre ce que cela signifiait. Non pas, et très très loin de cela, "Bienvenue parmi nous", mais plutôt quelque chose comme "Tu as bien travaillé", "Tu as fais ce que l'on attendait de toi", "Tu as progressé", "Bon courage" ou même "Je pensais que tu étais nettement plus mauvais ;-)".
Démonstration à la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 2009 (NAMT09)
Lors de la démonstration à la NAMT le public était aussi varié. S'il comptait quelques experts et adeptes la majeure partie était toutefois composée d'amateurs passionnés et de néophytes qui les accompagnaient. Disposant d'une dizaine de minutes et ne représentant aucune école je pouvais me permettre de présenter un travail plus personnel que lors de la MCJP.
J'ai voulu ce soir-là créer une tension palpable, monter l'intensité qui peut se dégager de la pratique. Bien entendu et malgré leurs qualités, il y a une différence de niveau entre Isseï et moi, et plus encore avec Julien, Yannick et Antoine. Mais j'ai effectué la démonstration comme si j'étais en danger, avec toute l'intensité dont j'étais capable. Cela signifiait gommer la marge, même minime, que j'aurai pu avoir face à mes ukes.
Comme lors de la MCJP la démonstration se déroulât tel que je l'espérais et les spectateurs semblèrent apprécier. Pierre Delorme, grand adepte du sabre, me fit l'honneur d'un très gentil commentaire. Là aussi il faut toutefois conserver à l'esprit que la satisfaction était proportionnelle aux attentes. Peu de personnes me connaissant et aucune n'ayant d'attentes à mon égard il était simple de créer une impression positive. La pratique ne pouvait toutefois en aucun cas être comparée à celle des autres maîtres présents tels que Hino senseï, Shimabukuro senseï ou Aosaka senseï.
Stage de La Rochelle 09
Lorsque l'on fait un cours il est aussi nécessaire de s'adapter aux élèves. Que cherchent-ils, quel est leur niveau, etc… La vidéo est faite d'extraits de cours pris pendant les derniers jours du stage de La Rochelle. Les élèves étaient alors familiarisés avec les axes de ma recherche et il m'était possible d'essayer de transmettre ce qui m'intéressait de la façon la plus naturelle. Aurai-je pratiqué comme cela lors des démonstrations que le public se serait ennuyé, n'aurait pas compris et/ou aurait pensé qu'il ne s'agissait que de connivence exagérée.
Les impératifs de la démonstration
Les démonstrations se déroulent dans une situation particulière. En un temps limité il n'est pas possible de faire comprendre et sentir la totalité de ce qu'est la pratique d'une vie. Ce que l'on présente ne peut donc qu'être partiel et nécessite donc des choix. C'est d'ailleurs ce que fit maître Ueshiba lorsqu'il accepta de faire une démonstration à la famille impériale alors qu'il avait commencé par refuser en expliquant que cela ne pourrait être qu'un mensonge.
Lors de sa démonstration Hino senseï a amplifié, exagéré, rendu visible et ralenti son travail. La plupart des spectateurs ont apprécié mais une partie est sûrement restée dubitative. On ne peut qu'imaginer quelle aurait été la réaction s'il avait cherché à "cacher" ses gestes. Son travail aurait été incompréhensible et incompris par le public.
Un des adeptes qui maîtrise le mieux l'art des démonstrations à mes yeux est Christian Tissier. Bien sûr on peut arguer qu'elles sont spectaculaires, chorégraphiées, que l'art martial doit être plus sobre, etc… Mais il faut bien comprendre que sa pratique ne se résume pas aux démonstrations de Bercy. Qu'il y démontre un aspect de son travail de la façon dont le public de l'événement peut le comprendre et l'apprécier. Sa démonstration à la MCJP ne dégageait pas du tout la même ambiance même si l'on retrouvait évidemment sa pratique.
A mon sens une démonstration martiale ne doit pas être l'occasion de démontrer des choses que l'on n'est pas capables de faire grâce à une chorégraphie pré arrangée. En revanche il s'agit d'un spectacle dans le sens où il s'agit d'une représentation donnée devant un public. On peut considérer que la pratique martiale ne devrait pas s'abaisser à ce genre de manifestations ou les sélectionner avec parcimonie. Mais si l'on accepte d'en faire il est normal et nécessaire de prendre en compte les gens auxquels on s'adresse.
Les démonstrations historiques en Aïkido
Dans le monde de l'Aïkido les démonstrations ont toujours existées. La plus célèbre des premières démonstrations est celle de maître Ueshiba devant la famille impériale en 1935. Il en fit de très nombreuses par la suite, qu'elles soient adressées à des adeptes ou au grand public comme durant les cinq jours de démonstrations qui eurent lieu en 1956 sur le toit d'un grand magasin japonais, Takashimaya.
Shioda Gozo et Toheï Koichi furent aussi des démonstrateurs de talent qui contribuèrent à la popularité de l'Aïkido.
"J'en profite pour te poser une petite question sur un truc que je ne comprends pas dans un des articles de ton blog: tu réponds à un lecteur en lui disant que ta vidéo de La Rochelle est plus proche de ta recherche que celle de la NAMT ou que celle de la démonstration à la Maison de la Culture du Japon. Pourquoi?
Peut-être que la question est idiote mais je t'assure qu'il y a quelque chose qui pour moi n'est pas clair.
Une démonstration, ce n'est pas le meilleur moment pour montrer son travail, sa recherche? Parce que si tu ne montres qu'un ou plusieurs aspects de ce que tu fais, ce n'est pas complètement représentatif de ce que tu es, ce n'est pas tout à fait juste d'une certaine façon parce que c'est partiel...
Bon, je n'ai pas l'habitude des démonstrations et pour moi ce n'est pas comme un spectacle où là, je comprends que l'on montre le meilleur de soi, mais peut-être que je me trompe ! :-)"
Des situations différentes
Il existe de nombreuses situations de pratique martiale que l'on peut généraliser en cinq catégories:
- le combat
- la compétition
- l'enseignement
- l'étude
- la démonstration.
Ces cinq situations de pratique se multiplient par deux selon la présence ou l'absence de public. Selon la catégorie dans laquelle on se trouve l'état d'esprit sera évidemment différent, parfois de façon radicale. Un homme engagé dans un duel à mort sans témoins pratiquera ainsi d'une toute autre façon que s'il était en train d'enseigner en public. Tout au moins peut-on l'espérer pour sa survie ou celle de ses élèves.
Communication
Toutes les situations de pratique peuvent être considérées comme incluant un processus de communication, de l'étude solitaire dans laquelle on peut estimer que l'on renforce, modifie ou construit une image de soi et où il y a une sorte de dialogue avec soi-même, au duel, forme ultime de relation. Je me contenterai toutefois d'aborder les situations de démonstrations et d'enseignement.
Toute communication a un objectif. Lorsque l'on enseigne il s'agit de transmettre des connaissances mais aussi, surtout dans la pratique martiale, de faire accéder l'élève à un savoir-faire. Lorsqu'il s'agit de démonstrations les objectifs sont plus divers et varient selon le public.
Démonstrations
Dans la tradition martiale le lien avec le sacré est un élément fondamental de la pratique. A ce titre des démonstrations à l'intention des dieux ont eu lieues depuis la nuit des temps. Qu'il y ait ou pas selon les écoles de formes particulières à démontrer dans ce type de situation, il faut garder à l'esprit que la pratique est adressée aux dieux. Il n'y a donc pas lieu de s'inquiéter concernant la compréhension du public s'il y en a un.
Lors d'une manifestation destinée à des spectateurs les choses sont très différentes. Le pratiquant qui effectue une démonstration a un objectif particulier, que ce soit de faire connaître sa discipline, son école, sa pratique personnelle, un mélange de tout cela ou encore autre chose. Il est donc important qu'il prenne en considération le type de public car il est évident que le travail démontré ne peut être le même selon les personnes qui lui font face.
Démonstration à la Maison de la Culture et du Japon à Paris (MCJP)
Lors de la démonstration de la MCJP le public était très varié. Il était composé de nombreuses personnalités du monde des arts martiaux tels que Awazu Shozo, Tamura Nobuyoshi, Alain Floquet, Gérard Blaize… ainsi que d'invités n'ayant souvent aucune connaissance martiale. Ma position était toutefois très simple dans la mesure où j'accompagnais Antoine Soares et que personne n'attendait rien de particulier de moi excepté de montrer un travail propre pendant cinq minutes. J'étais de très loin le moins remarquable des démonstrateurs puisque l'on pouvait noter parmi eux Yoshimura Kenichi, 8° dan de Kendo, Aosaka Hiroshi, 8° dan de Shorinji Kempo, Christian Tissier, 7° dan d'Aïkido, Inaba Minoru, expert de Kashima Shin ryu et le Doshu Ueshiba Moriteru.
J'ai présenté un travail relativement "neutre" et la démonstration semble avoir été appréciée car de nombreux spectateurs mais aussi plusieurs maîtres parmi lesquels Tamura senseï, Tissier senseï, Aosaka senseï et même le Doshu sont venus me féliciter en particulier lors de la réception qui suivait l'évènement. L'un d'entre eux me fit même l'honneur de me dire que c'était celle qu'il avait le plus appréciée de la soirée. Bien entendu il convient de bien comprendre ce que cela signifiait. Non pas, et très très loin de cela, "Bienvenue parmi nous", mais plutôt quelque chose comme "Tu as bien travaillé", "Tu as fais ce que l'on attendait de toi", "Tu as progressé", "Bon courage" ou même "Je pensais que tu étais nettement plus mauvais ;-)".
Démonstration à la MCJP
Démonstration à la Nuit des Arts Martiaux Traditionnels 2009 (NAMT09)
Lors de la démonstration à la NAMT le public était aussi varié. S'il comptait quelques experts et adeptes la majeure partie était toutefois composée d'amateurs passionnés et de néophytes qui les accompagnaient. Disposant d'une dizaine de minutes et ne représentant aucune école je pouvais me permettre de présenter un travail plus personnel que lors de la MCJP.
J'ai voulu ce soir-là créer une tension palpable, monter l'intensité qui peut se dégager de la pratique. Bien entendu et malgré leurs qualités, il y a une différence de niveau entre Isseï et moi, et plus encore avec Julien, Yannick et Antoine. Mais j'ai effectué la démonstration comme si j'étais en danger, avec toute l'intensité dont j'étais capable. Cela signifiait gommer la marge, même minime, que j'aurai pu avoir face à mes ukes.
Comme lors de la MCJP la démonstration se déroulât tel que je l'espérais et les spectateurs semblèrent apprécier. Pierre Delorme, grand adepte du sabre, me fit l'honneur d'un très gentil commentaire. Là aussi il faut toutefois conserver à l'esprit que la satisfaction était proportionnelle aux attentes. Peu de personnes me connaissant et aucune n'ayant d'attentes à mon égard il était simple de créer une impression positive. La pratique ne pouvait toutefois en aucun cas être comparée à celle des autres maîtres présents tels que Hino senseï, Shimabukuro senseï ou Aosaka senseï.
Répétition de la démonstration de la NAMT09
Stage de La Rochelle 09
Lorsque l'on fait un cours il est aussi nécessaire de s'adapter aux élèves. Que cherchent-ils, quel est leur niveau, etc… La vidéo est faite d'extraits de cours pris pendant les derniers jours du stage de La Rochelle. Les élèves étaient alors familiarisés avec les axes de ma recherche et il m'était possible d'essayer de transmettre ce qui m'intéressait de la façon la plus naturelle. Aurai-je pratiqué comme cela lors des démonstrations que le public se serait ennuyé, n'aurait pas compris et/ou aurait pensé qu'il ne s'agissait que de connivence exagérée.
Cours à La Rochelle 09
Les impératifs de la démonstration
Les démonstrations se déroulent dans une situation particulière. En un temps limité il n'est pas possible de faire comprendre et sentir la totalité de ce qu'est la pratique d'une vie. Ce que l'on présente ne peut donc qu'être partiel et nécessite donc des choix. C'est d'ailleurs ce que fit maître Ueshiba lorsqu'il accepta de faire une démonstration à la famille impériale alors qu'il avait commencé par refuser en expliquant que cela ne pourrait être qu'un mensonge.
Lors de sa démonstration Hino senseï a amplifié, exagéré, rendu visible et ralenti son travail. La plupart des spectateurs ont apprécié mais une partie est sûrement restée dubitative. On ne peut qu'imaginer quelle aurait été la réaction s'il avait cherché à "cacher" ses gestes. Son travail aurait été incompréhensible et incompris par le public.
Un des adeptes qui maîtrise le mieux l'art des démonstrations à mes yeux est Christian Tissier. Bien sûr on peut arguer qu'elles sont spectaculaires, chorégraphiées, que l'art martial doit être plus sobre, etc… Mais il faut bien comprendre que sa pratique ne se résume pas aux démonstrations de Bercy. Qu'il y démontre un aspect de son travail de la façon dont le public de l'événement peut le comprendre et l'apprécier. Sa démonstration à la MCJP ne dégageait pas du tout la même ambiance même si l'on retrouvait évidemment sa pratique.
A mon sens une démonstration martiale ne doit pas être l'occasion de démontrer des choses que l'on n'est pas capables de faire grâce à une chorégraphie pré arrangée. En revanche il s'agit d'un spectacle dans le sens où il s'agit d'une représentation donnée devant un public. On peut considérer que la pratique martiale ne devrait pas s'abaisser à ce genre de manifestations ou les sélectionner avec parcimonie. Mais si l'on accepte d'en faire il est normal et nécessaire de prendre en compte les gens auxquels on s'adresse.
Les démonstrations historiques en Aïkido
Dans le monde de l'Aïkido les démonstrations ont toujours existées. La plus célèbre des premières démonstrations est celle de maître Ueshiba devant la famille impériale en 1935. Il en fit de très nombreuses par la suite, qu'elles soient adressées à des adeptes ou au grand public comme durant les cinq jours de démonstrations qui eurent lieu en 1956 sur le toit d'un grand magasin japonais, Takashimaya.
Ueshiba Moriheï sur le toit du magasin Takashimaya
Shioda Gozo et Toheï Koichi furent aussi des démonstrateurs de talent qui contribuèrent à la popularité de l'Aïkido.
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