Jean-Yves Le Vour'ch
J'ai hésité avant de reparler de Jean-Yves tant je savais que je tomberai dans le verbiage. Je ne peux toutefois m'empêcher de partager quelques pensées à son sujet.
Les obsèques de Jean-Yves Le Vour'ch ont eu lieu hier, dans la petite ville de Gouesnou.
Mon avion ayant eu une heure de retard ce n'est que quelques minutes avant le début de la cérémonie que je suis arrivé à l'église de Gouesnou. Là je vis près d'une centaine de personnes venues lui rendre hommage attendant dans le cimetière entourant le bâtiment. Ce n'est qu'en m'approchant que je compris que tout ce monde attendait à l'extérieur car ils ne pouvaient entrer et que c'est probablement un millier de personnes qui s'étaient déplacées des quatre coins de France.
Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur les têtes connues du monde de l'Aïkido se mélangeaient à celles de sa famille ainsi qu'à ses collègues en uniformes. Un vieillard se surprit à remarquer qu'en plus de soixante-dix ans, jamais il n'avait vu tel rassemblement en cette église.
J'appréciais Jean-Yves et j'ai eu le plaisir de partager quelques moments avec lui, mais je n'ai jamais fait partie de ses proches. Nous n'avions pas le même âge, n'habitions pas la même région et souvent pas le même pays, n'avions pas les mêmes responsabilités, le même statut… et pourtant jamais Jean-Yves ne m'a fait sentir cela. Jamais n'a-t-il mis en avant quelque supériorité, réelle ou supposée, comme tant se plaisent à le faire. Il donnait au contraire l'impression de vous parler comme si vous étiez un de ses proches et que vous comptiez pour lui. Et je suis certain que cette impression était tout simplement l'expression de la réalité.
Je dois avouer que le décès de Jean-Yves m'a touché bien plus que je ne l'imaginais. Il ya, bien sûr, la tristesse, mais surtout l'exemple qu'il a donné. Moi qui tente vainement de vivre plusieurs vies en courant d'un continent à l'autre, j'ai souvent l'impression de brasser du vent. Jean-Yves lui, réussit à vivre pleinement tant de vies de façon profonde. Sa vie familiale d'abord, sa vie de budoka, sa carrière professionnelle, mais aussi, et je ne l'appris qu'hier, sa très grande implication dans une œuvre caritative qui l'amenait à se déplacer régulièrement en Afrique afin d'apporter son temps, son énergie et ses compétences à ceux qui en avaient besoin. Une œuvre dans laquelle il s'investissait avec autant d'énergie que de discrétion.
L'affluence aux obsèques de Jean-Yves était le témoignage de son humanité, sa capacité à toucher le cœur des gens par son attitude simple et humble, même ceux qui l'affrontèrent sur tel ou tel sujet. N'est-ce pas aussi la marque d'un grand homme que d'avoir le respect de ses adversaires.
Beaucoup hier découvrirent stupéfaits qu'il avait dans plusieurs autres domaines le même investissement que dans celui qu'ils partageaient avec lui. Plusieurs vies vécues de façon aussi accomplie les unes que les autres.
Il est souvent de bon ton lorsqu'une personne disparaît de l'encenser afin de se donner bonne conscience et/ou de se mettre dans les bonnes grâces de tel ou tel qui reste. Avec Jean-Yves chacun a découvert qu'il était plus encore qu'on ne l'imaginait. Sa disparition laisse un vide qui je l'espère nous amènera à vivre mieux. Il m'en a donné l'envie.
Je cherchais quelle était la plus grande qualité de Jean-Yves lorsque je me suis remémoré celles que l'on associe au Bushido, Gi, la droiture, Yuu, le courage, Jin, la bienveillance, Rei, le respect, Makoto, la sincérité, Yo, l'honneur, Chuu, la loyauté. Jean-Yves manifestait chacune d'elles avec l'élégance du cœur. Tout simplement.
Jean-Yves étudiant avec Tamura senseï sous le regard de maître Ueshiba (photo Bruno Germain)
Les obsèques de Jean-Yves Le Vour'ch ont eu lieu hier, dans la petite ville de Gouesnou.
Mon avion ayant eu une heure de retard ce n'est que quelques minutes avant le début de la cérémonie que je suis arrivé à l'église de Gouesnou. Là je vis près d'une centaine de personnes venues lui rendre hommage attendant dans le cimetière entourant le bâtiment. Ce n'est qu'en m'approchant que je compris que tout ce monde attendait à l'extérieur car ils ne pouvaient entrer et que c'est probablement un millier de personnes qui s'étaient déplacées des quatre coins de France.
Aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur les têtes connues du monde de l'Aïkido se mélangeaient à celles de sa famille ainsi qu'à ses collègues en uniformes. Un vieillard se surprit à remarquer qu'en plus de soixante-dix ans, jamais il n'avait vu tel rassemblement en cette église.
L'église de Gouesnou
J'appréciais Jean-Yves et j'ai eu le plaisir de partager quelques moments avec lui, mais je n'ai jamais fait partie de ses proches. Nous n'avions pas le même âge, n'habitions pas la même région et souvent pas le même pays, n'avions pas les mêmes responsabilités, le même statut… et pourtant jamais Jean-Yves ne m'a fait sentir cela. Jamais n'a-t-il mis en avant quelque supériorité, réelle ou supposée, comme tant se plaisent à le faire. Il donnait au contraire l'impression de vous parler comme si vous étiez un de ses proches et que vous comptiez pour lui. Et je suis certain que cette impression était tout simplement l'expression de la réalité.
Je dois avouer que le décès de Jean-Yves m'a touché bien plus que je ne l'imaginais. Il ya, bien sûr, la tristesse, mais surtout l'exemple qu'il a donné. Moi qui tente vainement de vivre plusieurs vies en courant d'un continent à l'autre, j'ai souvent l'impression de brasser du vent. Jean-Yves lui, réussit à vivre pleinement tant de vies de façon profonde. Sa vie familiale d'abord, sa vie de budoka, sa carrière professionnelle, mais aussi, et je ne l'appris qu'hier, sa très grande implication dans une œuvre caritative qui l'amenait à se déplacer régulièrement en Afrique afin d'apporter son temps, son énergie et ses compétences à ceux qui en avaient besoin. Une œuvre dans laquelle il s'investissait avec autant d'énergie que de discrétion.
L'affluence aux obsèques de Jean-Yves était le témoignage de son humanité, sa capacité à toucher le cœur des gens par son attitude simple et humble, même ceux qui l'affrontèrent sur tel ou tel sujet. N'est-ce pas aussi la marque d'un grand homme que d'avoir le respect de ses adversaires.
Beaucoup hier découvrirent stupéfaits qu'il avait dans plusieurs autres domaines le même investissement que dans celui qu'ils partageaient avec lui. Plusieurs vies vécues de façon aussi accomplie les unes que les autres.
Kuroda senseï, Jean-Yves Le Vour'ch, Robert D'Allessandro, Tamaki Léo
Il est souvent de bon ton lorsqu'une personne disparaît de l'encenser afin de se donner bonne conscience et/ou de se mettre dans les bonnes grâces de tel ou tel qui reste. Avec Jean-Yves chacun a découvert qu'il était plus encore qu'on ne l'imaginait. Sa disparition laisse un vide qui je l'espère nous amènera à vivre mieux. Il m'en a donné l'envie.
Je cherchais quelle était la plus grande qualité de Jean-Yves lorsque je me suis remémoré celles que l'on associe au Bushido, Gi, la droiture, Yuu, le courage, Jin, la bienveillance, Rei, le respect, Makoto, la sincérité, Yo, l'honneur, Chuu, la loyauté. Jean-Yves manifestait chacune d'elles avec l'élégance du cœur. Tout simplement.
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
L
T
L
S
L
E
L
S
L