Pourquoi je quitte la FFAB (Fédération Française d'Aïkido et de Budo), version abrégée
Ceci est une version abrégée du texte que vous pouvez lire ici.
Il arrive dans la vie de tout adepte qui enseigne, un moment où il lui faut prendre la décision de la façon dont il souhaite transmettre, et de la structure qui le lui permettra. Il y a longtemps que j'avais fait ce choix mais, plongé dans de multiples projets, j'ai laissé le temps passer sans agir. Les récentes actions de la fédération m'ont amené à acter ma décision. Je quitte la FFAB.
Si les récents agissements de la FFAB ont un lien avec mon départ, ils ne sont que la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Ma décision est motivée par deux raisons essentielles. La première est que les fédérations agréées ont accepté un système que j'estime incompatible avec la nature et la transmission de l'Aïkido. Cela s'exprime essentiellement dans le fonctionnement des passages de grades, et le contenu des diplômes d'enseignement. La seconde est que la FFAB fonctionnait essentiellement comme une école au service de maître Tamura. Un état de fait que j'acceptai volontiers de son vivant, mais qui n'a plus de raison d'être depuis sa disparition.
Un système inadapté
La FFAB comme la FFAAA sont basées sur un système qui me semble inadapté à la pratique martiale traditionnelle japonaise. L'Aïkido n'est pas un sport. Il est pourtant régi, en France, par le ministère des Sports. Ses grades et ses diplômes d'enseignement sont soumis à une réglementation qui appauvrit son essence et le relègue au rang de lutte anachronique ou self-défense inefficace.
Les grades
En France la délivrance des dan est contrôlée par l'état. En Aïkido l'autorisation de délivrer ces grades est dévolue aux fédérations agréées, FFAAA et FFAB.
Les rédacteurs du règlement de la CSDGE (commission en charge des grades) ont fait de leur mieux, je n'en doute pas. Ils se sont simplement heurtés au fait que l'Aïkido est une discipline extrêmement riche, aux expressions techniques multiples.
Un des problèmes du règlement est qu'il est faussement objectif. Il ne contient à aucun moment autre chose que de vagues généralités, pour la simple raison que, même à l'intérieur des fédérations qui ne regroupent qu'un nombre limité de courants chez les décisionnaires, il y en a déjà trop pour qu'ils se mettent d'accord. Il met en outre de côté toutes les spécificités qui font généralement la richesse des écoles.
A l'heure actuelle l'Aïkido a des expressions si diverses, que ce qui est juste chez l'un, est faux chez l'autre. Le plus petit dénominateur commun ne représente donc plus rien de tangible.
La reconnaissance d'un chemin parcouru
Je considère par ailleurs le système actuel injuste et inintéressant, notamment dans la mesure où il est partiel, laissant de côté l'évolution du pratiquant en tant qu'homme.
Un dan est, pour moi, la reconnaissance d'un chemin parcouru. Sur la voie de la maîtrise technique, mais aussi et surtout sur celle du développement de son humanité. Seule une personne connaissant personnellement l'élève est à même de mesurer ce cheminement.
"Le brevet d'état, c'est la mort de l'Aïkido." Tamura Nobuyoshi
Le second problème concerne les diplômes d'enseignement. J'ai été interviewé en mai dernier par Horst Schwickerath et Isabelle Belly pour Aïkidojournal. Une question portait sur ce sujet. Je me permets de reproduire un bref extrait ici avec l'accord de la rédaction:
"La pédagogie occidentale n'est pas adaptée à la transmission des arts martiaux japonais. L'idée n'est pas de chercher à faire entrer les informations dans quelqu’un, on cherche à développer ses capacités de jugement, d’adaptation, à saisir les choses. Il y a des écoles où on montre un kata tous les dix ans. On le montre une fois. Tu ne l’as pas vu ? A dans dix ans. Le combat c’est le chaos, l’attaque n’aura pas lieu trois fois. Il faut être capable de saisir instantanément, tout de suite. Ça commence par l’enseignement.
Tu peux très rapidement amener des gens à mimer ce que tu fais mais tu ne vas pas ainsi leur donner la capacité à évoluer tout seuls.
Le problème est que la façon dont les maîtres du passé ont appris n’a rien à voir avec la façon dont les cadres actuels veulent éduquer. Ils font comme si les maîtres avaient enseigné comme cela parce qu’ils n’avaient pas le choix, qu’ils ne savaient pas faire autrement ou qu’ils n’y avaient pas pensé. Je pense au contraire que c'était un choix délibéré et très important.
Aujourd’hui dans l’enseignement à la FFAB – à la 2F3A, je ne sais pas – les cadres viennent très souvent de l’Education Nationale. Parce qu’ils ont beaucoup de vacances et des salaires corrects, qui leur permettent d’aller en stage. Tant mieux pour eux, mais le problème est qu'ils ont importé une méthode pour, dans le plus court temps possible, mettre le maximum d’informations dans les têtes. Il faut donc que les choses soient claires, on aide l’élève, on le tire.
Quand Maître Tamura est arrivé en France, il avait 33 ans. Il ne connaissait que le Japon et il a délégué sans pouvoir imaginer les conséquences que cela allait avoir. Un jour il m’a dit "Le brevet d’état, c’est la mort de l’Aïkido.". Sur l'instant j'ai acquiescé sans comprendre. Maintenant les choses m'apparaissent clairement.
On apprend à enseigner au brevet d’état, à ce que les choses soient claires. C’est une très bonne méthode pour faire intégrer des informations, mais ça ne rend pas autonome, ça ne développe pas l'intuition. Tamura senseï ne voulait pas faire intégrer des informations, mais rendre les gens adultes, autonomes, intuitifs."
Pauvreté de la formation des enseignants
A quel moment est-il vérifié que l'examiné connaît un minimum la culture qui a donné naissance à sa discipline? On vérifie qu'il connaisse la composition de la CSDGE, qu'il soit incollable sur le fonctionnement associatif en France et qu'il connaisse la législation du travail. Mais sait-il quelles sont les différentes formes de salut? Ce qu'elles signifient, leurs origines? Que connaît-il de l'histoire de la discipline et de son Fondateur? Sait-il ce que signifie le nom des techniques? Connaît-il leur origine, leur évolution? Les examinateurs ont-ils eux-mêmes ces connaissances? J'en connais beaucoup dont ce n'est malheureusement pas le cas.
La pensée japonaise, véritable richesse de l'Aïkido
La transmission traditionnelle japonaise est basée sur l'intuition, l'utilisation du kata et la répétition. C'est une façon d'enseigner qui n'est ni meilleure ni moins bonne, tout simplement différente. Elle permet donc de développer des qualités différentes et, surtout, de découvrir une autre façon de penser chez ceux qui en font l'expérience. N'est-ce pas un des plus grands avantages que puisse nous offrir l'Aïkido?
Outre le système que perpétuent les fédérations, la seconde raison pour laquelle je quitte la FFAB, est qu'elle a été créée pour maître Tamura. Sans lui elle n'a plus, à mes yeux, de raison d'être. Tout du moins dans son fonctionnement actuel.
FFAB, l'école de maître Tamura
La FFAB est née il y a trente ans, autour de l'enseignement de Tamura Nobuyoshi shihan. C'est autour de lui qu'elle s'est développée, et on peut sans crainte parler d'école de maître Tamura, terme que revendiquent nombre de ses cadres.
Ainsi, du vivant de Tamura senseï, il m'apparaissait naturel d'en faire partie et, par ce moyen supplémentaire, de lui témoigner ma reconnaissance. Grâce à la FFAB, maître Tamura put bénéficier de la sécurité d'un emploi, et de la mise à disposition d'un dojo.
La FFAB était donc l' "Ecole de Tamura senseï", et lui était utile pour dispenser son enseignement. Mais peut-elle pour autant se déclarer "Ecole Tamura" ou, pire encore, seule dépositaire de son enseignement? Obéit-elle ainsi aux désirs de celui dont elle se réclame? A toutes ces questions je réponds sans hésitation, non.
Beaucoup de pratiquants dans le monde se reconnaissent de l'école Tamura. Des gens qui ont pratiqué à ses côtés durant une période plus ou moins longue, il y a plus ou moins longtemps. L'école Tamura n'avait qu'un point de ralliement, c'était maître Tamura lui-même. En effet, s'il utilisait la FFAB pour se plier aux lois française, senseï ne créa jamais d'organisation pour développer et préserver son enseignement, comme le firent tant d'autres maîtres. En revanche, il laissa avec bienveillance ses élèves avancés créer leurs propres groupes, comme le Mutokukaï de Stéphane Benedetti, ou Eurasia de Nébi Vural.
Qu'est devenue aujourd'hui l'école Tamura? Perdant son unique point de référence, et sans indications de sa part, l'école n'est plus. Ceux qui en ont fait partie peuvent tous fièrement revendiquer leur héritage mais, en ne désignant pas de successeur, Tamura senseï a interdit a quiconque d'en clamer l'exclusivité.
Maître Tamura et l'avenir de la FFAB?
Tamura senseï vivait dans le moment présent. Il faisait ce qu'il avait à faire, et, la FFAB fut un outil pour cela. Lui parti, quelle nécessité de se préoccuper de sa pérennité? A quoi sert un outil sans artisan?
Maître Tamura eut beaucoup d'élèves et, sans doute, en considéra-t-il quelques uns comme des disciples. Plusieurs, malgré leurs désaccords avec le fonctionnement de la FFAB, restèrent à ses côtés à sa demande, et reprirent leur liberté à sa mort. Je pense ici à Malcolm Tiki Shewan, Nebi Vural, Stéphane Benedetti ou René VDB. D'autres firent le choix de rester à la FFAB. Tamura senseï ne désigna, quoi qu'il en soit, personne pour lui succéder. Et ses actions parlent plus que mille mots. Malgré les demandes et les pressions, maître Tamura refusa d'octroyer les grades et titres que nombre de ses élèves lui demandèrent dans ses derniers jours.
La course aux grades Aïkikaï
Il y a belle lurette que les hauts grades poussent comme des champignons en France. Et il était de bon ton à la FFAB, de déclarer qu'ils avaient été décernés par Tamura senseï, quand il était simplement consulté. Il était en revanche beaucoup moins généreux que la fédération avec les grades japonais. A sa mort de nombreuses personnes se retrouvèrent donc avec des grades fédéraux souvent supérieurs de plusieurs niveaux à ceux de l'Aïkikaï. Beaucoup de justifications ont été avancées pour expliquer cet écart. Mais on peut aussi supposer que, maître Tamura étant seul à décider en ce qui concerne les grades Aïkikaï, ceux-ci reflétaient le niveau auquel il estimait ses élèves.
Quoi qu'il en soit, le corps de Tamura senseï n'était pas encore froid que la FFAB fit des pieds et des mains pour obtenir titres et grades. Par l'intermédiaire de Yamada senseï, directement avec le Hombu, et par je ne sais quel autre canal.
Liste des grades "décernés" par l'Aïkikaï en 2010
Les relations avec l'Aïkikaï
Pour ceux qui connaissent un peu les dessous du monde de l'Aïkido, les tensions entre Tamura senseï et l'Aïkikaï sont un secret de polichinelle. Il en était toutefois resté membre et l'Aïkikaï évitait de marcher sur ses platebandes.
Aujourd'hui, privée de leader, la FFAB se cherche une légitimité et courbe l'échine devant l'Aïkikaï.
Les titres et les grades ne se payant apparemment pas qu'en monnaie sonnante et trébuchante, la FFAB va, semble-t-il, développer encore plus ses relations avec l'Aïkikaï. Comment conjuguer cela à la transmission de la pratique de Tamura senseï, mystère? Aucun des experts actuels du Hombu dojo ne fut son élève, et il n'en conseillait aucun pour la pratique, estimant qu'ils se trompaient sur des points essentiels. Qu'importe, la FFAB n'est plus à un grand écart près.
Le refus de l'union
La FFAB était donc une école. Sans leader naturel, il m'aurait semblé naturel qu'elle devienne une véritable fédération, ouverte à toutes les pratiques, sans en privilégier aucune. Au contraire, le choix a été fait de ne communiquer que sur le fait que la structure préservait l'enseignement de maître Tamura pour empêcher une unification des fédérations d'Aïkido.
Mon sentiment est que cette séparation ne sert que des intérêts personnels. Et si je m'inclinais avec plaisir devant ceux de Tamura senseï, il est hors de question que je le fasse pour d'autres qui n'ont pour seule qualité à mes yeux, que d'avoir été aussi ses élèves.
Stages réservés aux adhérents FFAB
Depuis peu les stages de la FFAB ne sont plus ouverts aux personnes n'étant pas membre de la fédération. Cette décision, outre le fait qu'elle m'apparaît mesquine et clivante, aura par ailleurs pour conséquence un manque à gagner qui devra être supporté par les participants et licenciés. L'image de marque s'en trouve encore plus ternie, et les membres de la FFAB isolés. Aurait-on voulu les couper du reste des pratiquants que l'on n'aurait pas agi autrement.
L'argent des licences
Les licences augmenteront de 2€ la saison prochaine. Mais où vont donc les centaines de milliers d'euros qui sont récoltés annuellement? Actuellement la part consacrée à l'assurance serait de 1,25€ sur 33. Une licence qui, contrairement à celle de la FFAAA, n'assurerait que dans le cadre de la pratique d'évènements de la FFAB. A quoi servent donc les 30€ restants?
Là aussi, c'est avec joie que je payais cette somme du vivant de Tamura senseï. Je savais que cela lui assurait un salaire et un dojo. Mais il n'y a pas d'enseignant dont je souhaite payer le salaire aujourd'hui. Surtout compte tenu des décisions récentes. Je ne comprends pas non plus que le siège fédéral continue à être à Bras.
Je considère qu'une fédération devrait assister ses membres dans leurs projets, promouvoir la discipline qu'ils pratiquent, et aider ceux qui le souhaitent à devenir professionnels. J'estime que ces missions ne sont pas accomplies, et que les sommes versées par l'intermédiaire des licences ne donnent pas lieu à un service qui les justifie.
Une fédération qui ne fédère pas
La fédération remplit-elle sa première mission, fédérer? Non nous disent les chiffres. La FFAB a perdu des licenciés depuis dix ans, et le nombre de femmes et de jeunes pratiquants est en baisse constante. Résultat, les pratiquants de la FFAB sont des hommes de plus en plus âgés, gradés, et de moins en moins nombreux.
Décisions récentes du comité directeur de la FFAB
Les 5 et 6 octobre, le Comité Directeur a pris, entre autres, les décisions suivantes:
-Bloquer l'attribution du 8ème dan à Christian Tissier.
Christian Tissier mérite et obtiendra le 8ème dan. Toutes les manœuvres visant à l'empêcher ou le retarder, ne grandissent pas leurs instigateurs. C'est une erreur tant morale que stratégique, et de communication.
-Retirer de la liste des juges les personnes connues appartenant à Mutokukaï et Eurasia.
Mutokukaï, l'association de Stéphane Benedetti et Tiki Shewan, et Eurasia, celle de Nebi Vural, ont droit à exister, au même titre que toute autre association. Stigmatiser leurs membres est méprisable et mesquin. Sans compter que Yamada senseï est le conseiller technique de Mutokukaï. Mais il n'est pas dupe du double jeu de la FFAB et rigole bien. Il a par exemple obtenu le titre de shihan pour Stéphane Benedetti et Michel Bécart, qui avait malheureusement été "oublié", comme Toshiro Suga, des demandes formulées par la fédération. Dans le même temps les demandes de titres pour la FFAB ont été balayées. L'Aïkikaï était prêt à en accorder trois vierges. Quelle valeur que ces titres distribués par quota et anonymement!
La majorité des experts les plus en vus, René VDB, Tiki Shewan, Stéphane Benedetti et Nebi Vural ont démissionné de leurs postes de CEN. Ils ont fidèlement œuvré au succès de la fédération pour le bien être de leur maître. A sa mort, après avoir rempli leur mission, ils ont repris leur liberté AVEC son accord. Par loyauté, par habitude, ils sont généralement restés membres de la FFAB. Ils n'en attendaient rien et leurs élèves et leurs clubs continuaient à payer leurs licences. Ils n'attendaient en retour qu'un peu de paix. Mais ils ont du succès. Et quand les calendriers de tant de CEN restent désespérément vides, cela semble être inacceptable.
-Nécessité pour les candidats aux examens de 1er et 2ème dan de faire deux stages inscrits au calendrier fédéral dirigés par des CEN
-Nécessité pour les candidats aux examens de 3ème et 4ème dan de faire deux stages inscrits au calendrier fédéral dirigés par des CEN, et un de préparation au passage de 3ème et 4ème dan donné… par un CEN!
Si le but n'est pas de remplir les stages des CEN, pourquoi ne pas demander aux enseignants ayant présenté un certain nombre d'élèves aux examens avec un taux élevé de réussite de donner ces stages? Ne vaut-il pas mieux confier les tâches à ceux qui s'en acquittent le mieux?
L'héritage de Tamura senseï
La FFAB après maître Tamura aurait pu être un organe fédérateur. Sans leader naturel elle s'est transformée en machine à exclure et diviser. Aujourd'hui la FFAB ne respecte ni le fonctionnement d'une école traditionnelle, ni celui d'une association démocratique. C'est donc sans regrets que je la quitte.
Je garde mon respect et mon amitié à beaucoup de ses membres, même si je regrette que, par leur silence, ils cautionnent des dérives qui seront probablement sans retour.
L'Aïkido de maître Tamura était d'une incroyable richesse. Nul ne l'a probablement saisi dans sa globalité, et il n'a voulu désigner ni individu ni organisation pour lui succéder. Sa pratique continuera à vivre en chacun de ses élèves et, aucun n'a plus que les autres le monopole de son héritage.
Elèves
Pour les élèves d'enseignants qui, comme moi, quittent une fédération agréée, il y a plusieurs conséquences:
La première est qu'ils ne seront probablement plus les bienvenus aux stages fédéraux. Bien entendu leur accès aux stages privés ne devrait pas changer, et l'offre est si riche en France que cela ne devrait pas être une difficulté difficile à surmonter.
La seconde est qu'ils ne pourront plus se présenter aux examens de grades d'état. Cela ne les empêche en aucun cas de passer des grades d'école. Les seuls auxquels j'ai jamais attaché d'importance, sont d'ailleurs ceux que j'ai passés devant Tamura senseï.
Pour ce qui est de se réclamer d'un grade dan d'école, c'est effectivement un risque. Toutefois, les derniers procès ayant été gagnés par des groupes indépendants, les fédérations agréées ne se pressent plus pour attaquer. Par ailleurs, en Aïkido de nombreux groupes autonomes attribuent des grades depuis des années sans être inquiétés.
La troisième concerne l'enseignement rémunéré. Si ce sujet ne concerne que peu de personnes, il reste néanmoins important. Oui, il ne sera pas possible aux personnes désirant enseigner de le faire contre rémunération. En revanche, la loi les autorise à le faire bénévolement, sans qu'il y ait besoin d'aucun diplôme.
Pour les personnes qui désireraient enseigner et être rémunérées, il existe toutefois une grande zone grise dans laquelle se sont engouffrés tous les indépendants. Il y a d'une part ceux qui se déclarent formateurs, ou consultants en Aïkido, et d'autre part ceux qui enseignent bénévolement mais sont rémunérés pour les tâches administratives qu'ils effectuent. Toutes ces solutions ne sont pas idéales, mais elles fonctionnent.
Confédération
De nombreux projets sont discutés en ce moment en coulisses. Le plus avancé est celui d'une confédération qui réunirait des écoles en leur laissant toute autonomie en ce qui concerne les grades et les autorisations d'enseigner. Des moyens de communication et éventuellement d'autres champs à définir seraient mis en commun, mais chaque école serait libre d'appartenir à des organisations nationales et internationales.
Cette confédération me semble être l'avenir qui permettrait à l'Aïkido de se développer sans se perdre. Elle permettrait d'avoir une voix commune face aux institutions et, si un nombre critique était atteint, pourrait sans doute même faire modifier certaines dispositions légales.
Je ne m'étendrai pas plus sur le sujet pour l'instant, rien n'étant fait tout n'est que spéculation.
L'avenir
Mon départ de la FFAB et du système actuel va me permettre d'enseigner ce en quoi je crois, de la façon que j'estime la plus adaptée. Mes élèves et moi-même n'aurons plus à consacrer des dizaines de cours chaque année, à modifier leurs pratiques afin de participer aux passages de grades, et nous pourrons consacrer tout notre temps et notre énergie à ce qui nous intéresse.
J'ai posé depuis un certain temps les bases de mon école avec un certain nombre d'élèves et amis en Espagne, en Belgique et en France. Nous allons formaliser cela dans les endroits où cela n'a pas été fait, et continuer à aller de l'avant.
Il est probable que je perde un certain nombre de stages et d'élèves, mais ce sont des conséquences que je suis prêt à affronter le cœur léger. Un prix peu élevé au regard de la liberté gagnée, et de la sérénité que l'on ressent lorsqu'on agit en son âme et conscience.