Sakamoto Ryuji: Aïkido shihan, Kenjutsu Menkyo kaïden
La disparition de géants tels que Sunadomari senseï, Abe senseï, Hikitsuchi senseï ou Saïto senseï est une perte terrible pour le monde du Budo en général, et de l'Aïkido en particulier. La disparition de Tamura senseï qui a aussi eu un impact international, s'est naturellement fait ressentir de façon plus aigue en France où il s'était installé dans les années 60.
Redistribution de cartes
Maître Tamura était à la tête de l'un des deux courants les plus importants de l'Aïkido français, et probablement mondial. Si des maîtres de renom tels que Yamada senseï, Saotome senseï, Sugano senseï ou Chiba senseï venaient dans l'hexagone sur son invitation ou celle de leurs élèves, leur visites étaient plutôt rares et laissaient très peu de place aux experts de moindre renommée.
Aujourd'hui avec la disparitions progressive de ces géants (décès des maîtres Tamura et Sugano, absence de déplacements internationaux de maître Saotome…), une nouvelle génération d'experts fait son entrée en scène. Nul doute que malgré quelques déceptions probables, les pratiquants découvriront parmi eux des adeptes de grande valeur. Sakamoto shihan sera sans doute l'une de ces bonnes surprises. Venant au mois de février en Europe il sera notamment à Lyon (Villeurbanne) les 18 et 19 février, à l'invitation de Farouk Benouali.
Sakamoto Ryuji
Sakamoto Ryuji et l'Aïkido
Sakamoto Ryuji est né le 11 mars 1957 à Kumamoto, dans l'île de Kyushu au sud du Japon. C'est à l'âge de 18 ans qu'il débute la pratique de l'Aïkido sous la direction de maître Suganuma, élève et ami de Tamura senseï. Son diplôme universitaire en poche il partira ensuite travailler cinq ans à Hawaï pour une agence de voyage japonaise. Il pratiquera alors sous la direction de Yamada senseï, ami proche et kohaï de maître Tamura.
Si l'expérience professionnelle de Sakamoto senseï peut paraître anecdotique, je pense au contraire qu'il s'agit d'un élément important de sa biographie. En effet, dans la mesure où beaucoup de japonais ont une relation ambivalente et compliquée à l'égard des étrangers, une expérience internationale, particulièrement vécue jeune, augmente la chance de pouvoir établir des relations simples et claires, ainsi que celle de recevoir un enseignement prenant en compte certaines différences culturelles.
Sakamoto senseï fonde le Dobunkan et commencé à enseigner à son domicile en 1989. Il établit ensuite le Hombu dojo de son école à Imizu en 1996. Il obtient le 6ème dan en 1998. Aujourd'hui son groupe compte une vingtaine de dojos et organise des manifestations telles que le Dobunkan Embu Taïkaï tous les 5 ans.
Sakamoto senseï
Sakamoto Ryuji et les Koryus
Sakamoto senseï débute la pratique du sabre par le Kendo au collège puis au lycée. C'est à 22 ans qu'il intègre la Taïsha-ryu. Il en obtiendra le Menkyo kaïden à 50 ans. Il entrera en parralèle dans la Hosokawa-ke dento heïho Niten-ichi ryu en 1990. Il en recevra le Menkyo kaïden 21 ans plus tard. Aujourd'hui il enseigne ces deux écoles au côté de l'Aïkido dans son dojo.
Pourquoi Sakamoto senseï?
Je n'ai jamais rencontré maître Sakamoto et je me refuse généralement à parler de stages que je n'organise pas afin de ne pas transformer Budo no Nayami en site d'informations. D'autres tels que Stage-Aïkido.fr sont dédiés à cela et le font bien plus efficacement. J'ai fait une exception par amitié pour Farouk, mais surtout parce qu'il me semble que le cursus de Sakamoto senseï est très prometteur pour les pratiquants français.
-Il semble posséder une connaissance approfondie d'un Gendaï Budo, l'Aïkido, ainsi que de Koryus, Taïsha-ryu et Niten-ichi ryu.
-Il est indirectement lié à Tamura senseï, ce qui peut être plus simple pour faire des liens avec l'enseignement reçu par ses élèves.
-Il a une expérience et probablement une ouverture dans ses relations avec les étrangers.
Enfin Sakamoto Ryuji est un professionnel depuis de longues années. Aujourd'hui beaucoup de semi-professionnels japonais sont appelés de par le monde, notamment ceux qui sont à présent retraités. Ils sont souvent les premiers à dire que leur niveau, malgré leur passion et leur investissement, n'est pas comparable à celui des professionnels, notamment les anciens uchi-deshis d'Osenseï. Bien que d'une génération plus jeune, il est probable que Sakamoto senseï n'ait pas à rougir de son niveau face à eux, et puisse même leur être comparé favorablement. Vous m'en direz des nouvelles ;-)
Sakamoto shihan sera aussi à Paris les 25 et 26 février.