Budo no Nayami

Atemi, le problème commun de l'Aïki; Hors série Aïkido 8

26 Février 2015 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #Budo - Bujutsu

Le 8ème Hors série vient de sortir. Son thème, "Atemi", s'est transformé en "Atemi, la frape et le corps" sur la couverture… Voici l'édito que j'ai écrit pour cette édition :

 

 

"L'Aïkido est irimi et atemi" disait Ueshiba Moriheï. Si la notion d'irimi est une des spécificités de l'Aïkido, l'importance de l'atemi est partagée non seulement avec les autres arts de l'Aïki, mais aussi la très large majorité des pratiques martiales. Pour autant, si la majorité des aïkidokas s'accordent sur le fait que l'atemi est un fondement de la pratique, bien peu en ont une connaissance correcte, et encore moins la maîtrise.

Cela s'est notamment traduit par un nombre de réponses élevé d'experts déclinant leur participation, à l'inverse de thèmes tels que awase ou uke/tori. Leurs réponses très similaires disaient quelque chose comme "Désolé Léo, c'est un point fondamental mais je n'ai pas grand-chose à dire sur le sujet. Mais avec plaisir pour le prochain numéro.".

Mon sentiment est que ces réponses embarrassées trahissent une connaissance superficielle de l'atemi, et je crois que cela est un véritable problème pour l'Aïkido. Les atemis sont un des fondements de notre discipline, et la base de son potentiel martial. Savoir qu'ils sont importants ne suffit malheureusement pas, et leur manque de maîtrise se traduit tant dans la pratique que dans l'enseignement, tant dans le rôle de uke que tori. Il en résulte un manque d'efficacité qui entraîne le dédain des autres pratiques martiales mais aussi, bien plus important que ce signe, l'impossibilité de dépasser le stade primaire de l'efficacité martiale pour atteindre des niveaux de recherche plus subtils et passionnants de l'Aïkido. Si ce Hors série peut, ne serait-ce que dans une infime mesure, inviter les pratiquants et enseignants à explorer et travailler cette notion, alors mon but sera atteint. A ce titre, les contributions éclairées sur le sujet sont la preuve que malgré tout, un nombre non négligeable d'experts préservent et transmettent le travail des atemis. Nul doute que leurs écrits seront un élément de réflexion pour tous les pratiquants désirant approfondir le sujet.

 

Vous découvrirez aussi dans ce numéro les parcours d'Anne Ducouret et Pierre Simon. A travers Anne Ducouret, c'est l'enseignement de Chiba senseï qu'elle suit et transmet dont vous aurez un aperçu. Une voie exigeante qui a marqué de nombreux experts de l'hexagone.

 

Pierre Simon enfin.

Il est un terme polémique par excellence dans la transmission martiale, celui de kage shihan, maître de l'ombre… Si à titre personnel je n'adhère pas à ce que cette expression recouvre généralement, Pierre Simon représente à mes yeux un véritable kage shihan. Il a consacré sa vie à la pratique avec une intensité d'un autre temps, un investissement que l'on ne rencontre généralement que dans les lignes des romans d'aventures. Son engagement hors du commun lui a permis d'atteindre les plus hauts niveaux de plusieurs koryus, et d'en obtenir la certification par ses maîtres. Après avoir vécu des années au Japon, son épouse et lui ont fondé discrètement l'Oshinkan, l'un des très rares dojos traditionnels hors de l'archipel. C'est là, à l'ombre des projecteurs, qu'il transmet depuis plus de vingt ans avec patience et exigence son enseignement. Refusant généralement les sollicitations, il a accordé un entretien fleuve à Germain Chamot. Ne manquez pas cette leçon exceptionnelle.

 

Atemi, le problème commun de l'Aïki; Hors série Aïkido 8

 

Sommaire

"Atemi, héritage martial et tradition : des Bujutsus au Budo", par Alexandre Grzegorczyk

"L'harmonie efficace", par André Cognard

"Rencontre d'un enseignement complet", par Anne Ducouret

"L'importance des atemis en Aïkido", par Daniel Toutain

"L'atemi de l'Aïki", par David Constant

"Pas d'atemi, pas de technique", par Eric Anfrui

"Atemi, la frappe et le corps", par Malcolm Tiki Shewan

"L'atemi dans l'Aïkido de Tamura senseï", par Jean-Paul Moine

"Deux ou trois choses que je sais des atemis", par Erwan Cloarec

"Atemi et conditionnement culturel", par Germain Chamot

"Sushi de sardines", par Laure Kié

"NAMT15", par Léo Tamaki

"Place et rôle des atemis dans la pratique de l'Aïkido", par Marc Bachraty

"L'atemi dans le Budo japonais", par Marco Pinto

"Pierre Simon, le kage shihan de l'Oshinkan", par Germain Chamot

 

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N
A lire
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L
Salutation,<br /> Lameti<br /> <br /> Quand j'ai appris la signification du mot "Cuistre" ça m'a fait sincèrement rigoler. Premièrement parce-que je me sens concerné, et finalement parce-que tout le monde peut s'y sentir.<br /> Profitant de l’hospitalité de ton blog, je me permets encore ce commentaire de cuistre ^^, à l’abris des aboiements des réseaux sociaux et forums.<br /> <br /> Encore un beau numéro que celui-ci. Où les polémiques sont atémisées, où la fuite du sujet semble sans issue sauf peut-être pour les Croyants, comme le suggère Erwan Cloarec. Cependant une petite note d’humour (je l’ai interprété comme tel), après avoir était brassé de l’intérieur par toutes ces réalités martiales, l’ultime atémi arrive direct à l’estomac avec le « Sushi de Sardine ». Là s’en fut fini, K.O. Comme quoi pour franchir l’ouverture d’esprit entre les tatami, les vestiaires et la cuisine il n’y a qu’un plat.<br /> <br /> Cependant, il y a un bémol à la clef qui a été juste survolé, à mon avis. Pour les archétypes de mon genre il semble dangeureux d’apprendre certaines catégories d’atémis, les destructeurs et les déstructurant. Nous n’avons pas tous un contrôle de soi sur développé, et dans ce sens bosser ces atémis pourrait devenir un reflex de survie alors qu’une prise de panique, ou la protection de nos enfants (encore un sujet d’actualité) nous voile l’esprit et le bon jugement d’une situation qui ne demanderait pas tant. Juste un bémol, une œuvre en Fa majeur pour équilibrer l’efficacité et la bienveillance.<br /> <br /> J’ai été étonné de ne pas lire de références à Nishio Shoji. Etudiant le Toho Iado Ryu et les rumeurs courantes que son Aikido est stylisé notament par Irimi-Atémi (rumeurs que je vais tenter de démystifier à l’aide d’un Stage avec Paul Muller) je me pose la question « Pourquoi ne pas avoir aborder ce style ? ». Trop contemporain, conventionné, astreint à la fédération… ?<br /> <br /> Voilà, j’ai usé mon potentiel de « cuistrage » pour aujourd’hui. En souhaitant le weekend bon et beau.<br /> A bientôt
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L
Bonjour Laméti,<br /> <br /> Je suis content que tu aies apprécié ce numéro :-)<br /> <br /> Concernant le bémol que tu évoques, je pense sincèrement que le risque est plus qu'anodin. Parce que ce qui est donné comme information est très limité, et incomparable avec ce qui est déjà accessible sur le net ou dans des ouvrages comme "L'art sublime des points vitaux de Henry Plée". D'autre part parce que leur utilisation efficiente nécessite un travail long et rigoureux.<br /> <br /> Concernant Nishio Shoji, il n'a en effet pas été mentionné par les contributeurs. Je pense que cela est simplement dû au fait que son enseignement n'est pas très développé en France comparativement à d'autres. Mais en effet, il s'agit de l'un des plus grands experts en atémis de l'Aïkido.<br /> <br /> Bonne semaine,<br /> <br /> Léo
D
Atemi Waza, por el Sensei Ishana Pérez <br /> http://www.dojokuubukan.es/aiki_publis_atemi_waza.html
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