Katana et Budo
Le katana dans l'histoire
Le samouraï est le Japon, et le katana son âme. Dans l'imaginaire collectif tout du moins.
Arme mythique par excellence, le sabre japonais est aujourd'hui symbole d'efficacité martiale et de loyauté à travers le monde. Il a pourtant connu une histoire complexe et mouvementée. Outil secondaire sur les champs de bataille où l'arc et la lance avaient la faveur des guerriers, c'est particulièrement durant l'ère Edo que le katana est devenu prépondérant chez les bushis. Ses caractéristiques sont d'ailleurs légèrement différentes de celle de l'arme qui sévissait dans l'archipel durant les guerres féodales.
Dans un Japon reclus à l'époque du sakoku, la fermeture des frontières par le shogunat Tokugawa, le peuple nippon développe une culture tournée vers l'introspection. C'est dans ce contexte que le katana prendra réellement toute sa dimension mythique. Faisant l'objet de toutes les attentions de son propriétaire, il devient un marqueur du statut social, un outil de développement personnel, une arme de survie, etc.
Le katana et les maîtres
Si les néophytes l'associent à la pratique martiale, même les grands adeptes de Budo sont souvent bien moins familiers avec cette arme qu'on ne l'imagine. Tel expert revendiquant le sabre comme base des mouvements de son école m'avoua ainsi un jour où je lui demandai de poser avec un katana qu'il n'en avait jamais tenu un ! Malgré sa grande efficacité, il ne faisait ainsi que reprendre un discours convenu. Force est toutefois de reconnaître que le sabre était sans doute, et même probablement, à l'origine des disciplines qu'il étudia. Et il faut louer ses scrupules à poser avec ce symbole, contrairement à tant d'autres maîtres de premier plan au niveau réel, mais dont les photos où ils furent mis en scène avec un katana tenu gauchement prêtes à sourire.
Si des experts tels Malcolm Tiki Shewan ont une connaissance profonde du sabre, ce dernier étant allé jusqu'à étudier la forge, même les plus grands maîtres de Iaïdo/jutsu et Kendo/jutsu en ont parfois une connaissance approximative. Entendons-nous bien, je ne parle ici que des connaissances historiques, de celles liées à sa fabrication, etc.
Kuroda Tetsuzan est à mon sens l'un, sinon le plus grand expert contemporain de sabre japonais. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je constatais que ses connaissances en matière de katana, bokken et tous types de matériels était plus que sommaire ! Mais je défie quiconque de le prendre en défaut de maîtrise de l'arme. J'ai d'ailleurs maintes fois vu Kuroda senseï lors de cours de Iaïjutsu déambuler sans sa propre arme, et emprunter les iaïtos des pratiquants qu'il corrigeait pour leur montrer un mouvement. Des armes aux longueurs, poids et courbures différents auxquels il s'adaptait instantanément en démontrant une vitesse et une précision diaboliques.
Kuroda Tetsuzan à la NAMT (Nuit des Arts Martiaux Traditionnels) avec un sabre qu'il choisit quelques minutes avant sa démonstration !
Katanas, bokkens et iaïtos
Si des shinkens, de véritables sabres sont parfois utilisés lors des entraînements, la très large majorité des experts utilisen bokkens et iaïtos pour la pratique régulière. L'un des experts reconnus dans ce domaine est Jordy Delage, fondateur de Seïdo et BudoExport. Familier de tous les ateliers de l'archipel, il partage ses connaissances sur ce blog.
Vendant les meilleurs produits aux meilleurs prix, Jordy est tout simplement LA personne a qui vous voulez avoir affaire lorsque vous achetez du matériel pour la pratique.
L'origine et la fabrication de l'iaïto, réplique du katana japonais
Les secrets du katana
Pour la première fois le MastersTour 2018 célèbrera l'œuvre d'art mortelle qu'est le katana avec deux jours chez Matsuba Kunimasa, l'un des plus célèbres forgerons de l'archipel. Un séjour durant lequel il révèlera dans son atelier le processus de fabrication du katana, et permettra aux volontaires de… s'initier à la coupe !