Aunkaï et Aïkido, Aïki, Kokyu…
J'ai récemment abordé la question de la disparition de certaines capacités d'Osenseï chez ses successeurs à travers l'ouvrage d'Ellis Amdur, "Hidden in plain sight". Ellis Amdur a à plusieurs occasions mentionné le travail d'Akuzawa senseï comme pouvant être une clé pour retrouver certaines de ces capacités et je partage pleinement son opinion.
Evolution de l'Aïkido
L'Aïkido que je pratique est essentiellement issu du travail de Tamura senseï. C'est la forme qui me convient et m'attire le plus parmi toutes celles que j'ai rencontrées. Si, comme celles des maîtres Yamaguchi, Nishio ou tant d'autres, elle s'est éloignée de celle d'Osenseï de par son aspect extérieur, j'ai la conviction que l'esprit qui l'anime est le même.
Voici ce que dit Suga senseï à ce sujet:
"Maître Chiba, entre autres, disait que maître Tamura était la copie conforme de maître Ueshiba. Les gens le caricaturaient. Tamura senseï reproduisait toutes les techniques d'Osenseï. Sur cette base il a développé une pratique extraordinaire. Mais aujourd'hui nous sommes à l'heure où son travail s'exprime sous une forme personnelle qui diffère dans sa forme extérieure de celle d'Osenseï. C'est l'étape finale, ri, dans le processus d'étude traditionnel japonais shu-ha-ri.
Shu, ha et ri sont trois étapes qui sont suivis par les voies traditionnelles japonaises classiques. En simplifiant on peut dire que shu correspond à l'intégration, c'est une période où l'élève travaille dans une imitation totale de son maître. Ha est la période "destructrice". L'élève travaille dans des directions parfois opposées à celle de son maître et fais le maximum d'expériences possibles afin de s'approprier ce qu'il a reçu dans l'étape précédente. Finalement le dernier stade, ri, est l'expression véritable de l'art que l'élève, devenu maître à son tour, a développé. Il est au-delà de la dualité et ne cherche ni à imiter ni à se différencier. Il est devenu son art et l'art s'exprime spontanément à travers lui. C'est l'état qu'à atteint aujourd'hui Tamura senseï dans sa pratique de l'Aïkido."
Kokyu-ho
Pourtant, que les maîtres aient développées leurs propres expressions de l'Aïkido ou essayé de préserver ce qu'ils considèrent être celle du Fondateur, aucun ne semble à même de démontrer les capacités qui lui permirent de subjuguer des lutteurs de Sumo ou des champions de Judo. Une capacité à faire jaillir une force stupéfiante, un enracinement incroyable…
Sans aucun doute la plupart des maîtres d'aujourd'hui sont par exemple capables de renverser leur partenaire lorsqu'ils travaillent Kokyu-ho, quelle que soit la différence de force et de gabarit. Mais j'avoue, bien que j'ai pu être subjugué par le travail développé, ne pas en avoir rencontré qui le fasse de la manière dont j'imagine Osenseï le faire ou dont on m'a rapporté qu'il le faisait. Ce que j'ai senti qui s'en rapprochait le plus est la façon de faire… d'Akuzawa senseï.
Aunkaï et Aïkido
Paradoxalement, alors que j'ai le sentiment que c'est la pratique d'Akuzawa senseï qui peut apporter le plus de clés aux pratiquants qui sont intéressés par la pratique du Fondateur, la plupart des Aïkidokas avec qui j'ai abordé le sujet me disaient que bien qu'ils aient apprécié le travail, ils avaient du mal à faire le lien avec leur Aïkido. Je crois que cela est dû à une méconnaissance du travail d'Osenseï et à la grande évolution de l'utilisation du corps de ses successeurs.
La preuve… par Akuzawa
Akuzawa senseï est sans doute le maître le plus abordable que j'invite. Sans doute parfois de façon excessive. Mais c'est une chance pour les stagiaires car il accepte de démontrer ses techniques sur n'importe qui et à tout moment. Et le résultat est réellement stupéfiant…
Akuzawa senseï sur l'Aïki:
Votre travail est souvent qualifié d'Aïki mais vous ne semblez pas utiliser ce terme vous-même.
Des pratiquants d'autres disciplines tel que l'Aïkido viennent ici et me disent "Senseï ce que vous faites est de l'Aïki!".
(rires) Mais personnellement je n'utilise pas non plus ce terme. J'enseigne simplement une méthode d'utilisation du corps.
Un journaliste de magazine spécialisé m'a dit un jour que si on utilise pas de termes connus comme Aïki par exemple il est difficile de capter l'attention des lecteurs. Aussi aujourd'hui tout le monde parle d'Aïki. Il suffit de faire un tour sur internet pour voir un nombre de personnes incroyable en parler mais chacun en a sa propre interprétation.
Parler d'une pratique physique est très subjectif car le sens que chacun peut mettre derrière un mot est différent et il est essentiel de sentir avec le corps pour comprendre réellement. Dans le bujutsu nous devons percevoir avec notre corps et aller au-delà de la compréhension intellectuelle. Le corps est l'instrument qui nous permet de mesurer si telle ou telle méthode est valide.
Parce que la forme est puissante et que l'on juge à ce que l'on voit, les gens affirment en voyant quelque chose qui ressemble à ce qu'ils connaissent qu'il s'agit de la même chose. Je ne peux rien répondre à cela, il n'y a que l'expérience directe qui peut faire comprendre la différence. (rires)
Akuzawa senseï donnera un stage du 10 au 13 décembre à Paris et débutera pour la première fois la formation d'instructeurs de l'Aunkaï.
Photos Pierre Sivisay, Sébastien Chaventon et droits réservés
Evolution de l'Aïkido
L'Aïkido que je pratique est essentiellement issu du travail de Tamura senseï. C'est la forme qui me convient et m'attire le plus parmi toutes celles que j'ai rencontrées. Si, comme celles des maîtres Yamaguchi, Nishio ou tant d'autres, elle s'est éloignée de celle d'Osenseï de par son aspect extérieur, j'ai la conviction que l'esprit qui l'anime est le même.
Voici ce que dit Suga senseï à ce sujet:
"Maître Chiba, entre autres, disait que maître Tamura était la copie conforme de maître Ueshiba. Les gens le caricaturaient. Tamura senseï reproduisait toutes les techniques d'Osenseï. Sur cette base il a développé une pratique extraordinaire. Mais aujourd'hui nous sommes à l'heure où son travail s'exprime sous une forme personnelle qui diffère dans sa forme extérieure de celle d'Osenseï. C'est l'étape finale, ri, dans le processus d'étude traditionnel japonais shu-ha-ri.
Shu, ha et ri sont trois étapes qui sont suivis par les voies traditionnelles japonaises classiques. En simplifiant on peut dire que shu correspond à l'intégration, c'est une période où l'élève travaille dans une imitation totale de son maître. Ha est la période "destructrice". L'élève travaille dans des directions parfois opposées à celle de son maître et fais le maximum d'expériences possibles afin de s'approprier ce qu'il a reçu dans l'étape précédente. Finalement le dernier stade, ri, est l'expression véritable de l'art que l'élève, devenu maître à son tour, a développé. Il est au-delà de la dualité et ne cherche ni à imiter ni à se différencier. Il est devenu son art et l'art s'exprime spontanément à travers lui. C'est l'état qu'à atteint aujourd'hui Tamura senseï dans sa pratique de l'Aïkido."
Kokyu-ho
Pourtant, que les maîtres aient développées leurs propres expressions de l'Aïkido ou essayé de préserver ce qu'ils considèrent être celle du Fondateur, aucun ne semble à même de démontrer les capacités qui lui permirent de subjuguer des lutteurs de Sumo ou des champions de Judo. Une capacité à faire jaillir une force stupéfiante, un enracinement incroyable…
Sans aucun doute la plupart des maîtres d'aujourd'hui sont par exemple capables de renverser leur partenaire lorsqu'ils travaillent Kokyu-ho, quelle que soit la différence de force et de gabarit. Mais j'avoue, bien que j'ai pu être subjugué par le travail développé, ne pas en avoir rencontré qui le fasse de la manière dont j'imagine Osenseï le faire ou dont on m'a rapporté qu'il le faisait. Ce que j'ai senti qui s'en rapprochait le plus est la façon de faire… d'Akuzawa senseï.
Façon... "classique"
Avec... le petit doigt!
Aunkaï et Aïkido
Paradoxalement, alors que j'ai le sentiment que c'est la pratique d'Akuzawa senseï qui peut apporter le plus de clés aux pratiquants qui sont intéressés par la pratique du Fondateur, la plupart des Aïkidokas avec qui j'ai abordé le sujet me disaient que bien qu'ils aient apprécié le travail, ils avaient du mal à faire le lien avec leur Aïkido. Je crois que cela est dû à une méconnaissance du travail d'Osenseï et à la grande évolution de l'utilisation du corps de ses successeurs.
Démonstration de puissance (à une main)
Démonstration similaire à la NAMT08
Avec Brahim Si Guesmi lors du Masters Tour 08
La preuve… par Akuzawa
Akuzawa senseï est sans doute le maître le plus abordable que j'invite. Sans doute parfois de façon excessive. Mais c'est une chance pour les stagiaires car il accepte de démontrer ses techniques sur n'importe qui et à tout moment. Et le résultat est réellement stupéfiant…
Une stabilité exceptionnelle...
... quel que soit le nombre de pratiquants...
...et leur gabarit
Akuzawa senseï sur l'Aïki:
Votre travail est souvent qualifié d'Aïki mais vous ne semblez pas utiliser ce terme vous-même.
Des pratiquants d'autres disciplines tel que l'Aïkido viennent ici et me disent "Senseï ce que vous faites est de l'Aïki!".
(rires) Mais personnellement je n'utilise pas non plus ce terme. J'enseigne simplement une méthode d'utilisation du corps.
Un journaliste de magazine spécialisé m'a dit un jour que si on utilise pas de termes connus comme Aïki par exemple il est difficile de capter l'attention des lecteurs. Aussi aujourd'hui tout le monde parle d'Aïki. Il suffit de faire un tour sur internet pour voir un nombre de personnes incroyable en parler mais chacun en a sa propre interprétation.
Parler d'une pratique physique est très subjectif car le sens que chacun peut mettre derrière un mot est différent et il est essentiel de sentir avec le corps pour comprendre réellement. Dans le bujutsu nous devons percevoir avec notre corps et aller au-delà de la compréhension intellectuelle. Le corps est l'instrument qui nous permet de mesurer si telle ou telle méthode est valide.
Parce que la forme est puissante et que l'on juge à ce que l'on voit, les gens affirment en voyant quelque chose qui ressemble à ce qu'ils connaissent qu'il s'agit de la même chose. Je ne peux rien répondre à cela, il n'y a que l'expérience directe qui peut faire comprendre la différence. (rires)
Akuzawa senseï donnera un stage du 10 au 13 décembre à Paris et débutera pour la première fois la formation d'instructeurs de l'Aunkaï.
Photos Pierre Sivisay, Sébastien Chaventon et droits réservés
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