Ue wo muite arukou, marchons la tête haute
Certaines années semblent, plus que d'autres, marquées par des évènements durs, tragiques. Ce fut indéniablement le cas de 2011. Et à l'aube d'une année que l'on prédit, au mieux, difficile, j'ai pourtant le cœur empli d'espoir et de gratitude.
Gratitude
Face à l'adversité il paraît souvent bien difficile de faire sienne ces paroles de Tamura senseï:
"Quoi qu'il arrive, il faut toujours remercier."
"Quoi qu'il arrive, il faut toujours remercier."
Au-delà de la simplicité apparente de cette affirmation, je crois que maître Tamura nous livrait un enseignement de vie des plus profonds. Une leçon que je médite régulièrement, et que j'aimerai arriver à faire vivre plus souvent.
Merci
A titre personnel l'année 2011 a été riche de progrès, de joies et de succès. Toutes choses pour lesquelles je tiens à remercier mes maîtres, ma famille, mes élèves, mes amis et tous ceux qui y ont, de près ou de loin, contribué.
Du fond du cœur, merci
Espoir
Il est difficile d'être positif face au flot continu des tragédies et prophéties apocalyptiques dont nous abreuvent les médias. Pourtant, comme le dit Dostoïevski, je crois que "Vivre sans espoir, c'est cesser de vivre.".
Parmi les drames qui ont ponctués 2011, les tremblements de terre et les tsunamis qui ont frappés le Japon m'ont particulièrement touché. En cette fin d'année que je passe au Japon, de nombreuses émissions qui reviennent sur les évènements marquants des douze mois passés ne parlent que de cela, ou presque. Et si, souvent, les larmes me viennent lors des témoignages des survivants ou de l'évocation des disparus, c'est, au final, un sentiment d'espoir qui m'habite.
Le 11 mars 2011 a laissé des marques qui ne cicatriseront sans doute jamais tout à fait. Aujourd'hui encore ses conséquences terribles sont le quotidien de bien trop de personnes. Pourtant, à force de courage et de dignité, le Japon et les japonais se sont relevés. Leur exemple est je crois, plus que mille discours, une source d'espoir pour chacun d'entre nous.
Ue wo muite arukou
"Ue wo muite arukou" est une chanson de Ei Rokusuke et Nakamura Hachidai interprétée par Sakamoto Kyu. Cette chanson connue aux Etats-Unis sous le nom de "Sukiyaki" est le seul titre japonais à y être devenu numéro un des ventes, en 1963.
"Ue wo muite arukou" est une chanson que connaissent tous les japonais et qu'ils ont, entre autres, pour habitude de chanter lorsqu'ils font face à une tragédie. Ce fut le cas à la suite du 11 mars 2011. En voici plusieurs versions…
Une version incluant de brefs passages de "One love" de Bob Marley, chantée par des musiciens des régions dévastées, sur les lieux du drame. Le clip met en outre en scène de nombreux habitants.
Clip Suntory
Afin d'encourager les victimes du désastre, Suntory, la plus ancienne société de fabrication et distribution de boissons alcoolisées de l'archipel à demandé à toutes les stars étant apparues dans ses publicités d'enregistrer deux chansons de Sakamoto Kyu, "Ue wo muite…" et "Miagete goran, yoru no hoshi wo". La vidéo ci-dessous regroupe les clips de 30s ou 60s qui étaient diffusés.
Version originale de Sakamoto Kyu
La version originale, délicieusement datée mais si optimiste, de ce qui allait devenir la chanson de ralliement de tout un peuple face à l'adversité.
Ue wo muite?
Il traîne plusieurs traductions de la chanson sur le net. N'ayant pas le courage d'en donner une moi-même je vous renvoie à celle de Kurisu.
Pourquoi cette balade est-elle devenue un hymne face à l'adversité?
Ue wo muite arukou
Namida ga koborenai youni
Que Kurisu traduit par:
Regardant en l'air, je marche
Afin que mes larmes ne coulent pas
Mais la première phrase peut aussi se traduire par "Marchons la tête haute". Alors nous aussi, cette année et celles à venir,
Marchons la tête haute, le cœur plein d'espoir et de gratitude