Ri-aï, l'harmonie des logiques dans l'Aïkido, avec Farouk Benouali

27 Mars 2015 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #NAMT et Aïki Taïkaï

Ri-aï, l'harmonie des logiques. En Aïkido ce terme désigne la similarité des principes d'utilisation du corps et des stratégies utilisés dans la pratique aux armes et à mains nues. C'est une des marques de fabrique d'écoles mettant l'accent sur le travail des armes comme celle de Saïto Morihiro ou Nishio Shoji, mais c'est aussi une notion fréquemment démontrée par des maîtres n'enseignant pas ou peu le buki waza comme Shimizu Kenji.

Shimizu Kenji

Cohérence de pratique

Certains professeurs d'Aïkido n'enseignent pas les armes, et c'est très bien ainsi. D'autres y accordent une grande importance, et c'est aussi très bien ainsi. Ce qui peut parfois poser problème est le manque de cohérence entre les deux parties. Voici ce que j'avais écrit sur le sujet il y a quelques années :

"En Aïkido j'ai souvent été le témoin de ce manque de cohérence lorsque des pratiquants, et pire encore des enseignants, copiaient le travail d'armes, soit d'autres disciplines, soit d'autres styles d'Aïkido. Dans ce dernier cas je comprends l'exaspération des élèves de maître Saïto de voir leur pratique pillée et exprimée de façon incohérente.

Le travail de Saïto senseï est lié à sa pratique à mains nues. La façon d'utiliser le corps est la même. Vouloir la coller à d'autres styles d'Aïkido est incohérent. J'ai toujours considéré que l'Aïkido pouvait s'exprimer de différentes façons et que Mochizuki senseï, Tomiki senseï, Shioda senseï, Nishio senseï, Tamura senseï ou Saïto senseï étaient tous aussi légitimes. Pourtant il ne convient pas de mélanger leurs pratiques, à moins d'être un géant à leur égal, ou mieux encore à celui d'Osenseï, capables d'assimiler, synthétiser et sur cette base créer quelque chose de nouveau… et cohérent."

Nishio Shoji

Farouk Benouali est évidemment un élève de Tamura senseï. Mais il est aussi un proche de deux de ses meilleurs élèves, Stéphane Benedetti et Malcolm Tiki Shewan. Ces deux adeptes, amis de longue date, ont une pratique qui leur est propre. Mais une de leurs caractéristiques communes, est le ri-aï. La présence de principes qu'ils expriment brillamment de manière transversale.

Lors de sa démonstration à la NAMT et de son cours au Taïkaï, Farouk a prévu d'illustrer cette notion de ri-aï. Je suis impatient de voir ce que ce travailleur acharné va proposer sur ce sujet. Nul doute qu'avec les enseignants qu'il a suivi, le résultat vaille le détour !