Entretien avec Shimizu senseï (3) : Budo, Bujutsu, Kakutogi
Quelle est la différence entre les Budos, Bujutsus et Kakutogis?
Les Kakutogis sont des sports. Mais le sport aujourd'hui est destiné à être montré, vu. On réunit des clients et cela devient un spectacle. Les combattants développent leur technique mais ils doivent le faire en gardant à l'esprit la satisfaction du public. Les Kakutogis sont donc aujourd'hui des sports/spectacles.
Les Bujutsus sont des méthodes de "shinshin tanren", forge du corps et de l'esprit.
Les Budos enfin sont des Voies. Lorsqu'on poursuit un Do on s'engage sur un chemin. Un chemin fait de la poursuite d'austérités…
Mais ce sont des notions parfois difficiles à différencier et aujourd'hui certains croient que l'Aïkido est un Kakutogi. Le vocabulaire évolue peu à peu et malheureusement certaines notions deviennent vagues, se mélangent…
"Les Kakutogis sont des sports. Mais le sport aujourd'hui est destiné à être montré, vu. On réunit des clients et cela devient un spectacle. Les combattants développent leur technique mais ils doivent le faire en gardant à l'esprit la satisfaction du public. Les Kakutogis sont donc aujourd'hui des sports/spectacles."
La nature de sport des Kakutogis est un point commun à la réflexion des maîtres Hino, Akuzawa et Shimizu. Toutefois ce dernier est le seul à avoir mentionné la notion de spectacle qui est un élément essentiel de ces disciplines aujourd'hui.
Les sports de combats peuvent être pratiqués pour le simple plaisir qu'ils procurent. C'est probablement le cas de la majorité de ses adeptes. Toutefois les champions de ces disciplines sont là pour assurer le spectacle. Il est important qu'ils gagnent, mais presqu'aussi important est la manière. Qu'un champion sans charisme à la technique terne domine une compétition et celle-ci verra immanquablement son audience baisser. C'est le cas du K1 qui va à vau l'eau depuis quelques années que se succèdent deux champions sans attraits, Rémy Bonjasky et Semmy Schilt. Un champion n'est pas obligatoirement quelqu'un qui gagne mais quelqu'un qui fait vibrer. Jérôme La Banner qui n'a jamais remporté de titre du K1 en est un parfait exemple.
Une conséquence est que nombre de pratiquants travaillent en cherchant à imiter le style de leurs modèles, modèles souvent d'autant plus populaires que leur technique est spectaculaire. Au final le travail développé n'est ainsi pas toujours le plus simple mais le plus remarqué.
La nature de spectacle des sports de combats influe aussi sur ses règles et ses tenues, des dogis bleus du Judo à la récompense des techniques les plus spectaculaires en Karaté ou Taekwondo…
"Les Bujutsus sont des méthodes de "shinshin tanren", forge du corps et de l'esprit.
Les Budos enfin sont des Voies. Lorsqu'on poursuit un Do on s'engage sur un chemin. Un chemin fait de la poursuite d'austérités…"
Il est intéressant de constater que la différence principale que l'on sent entre les Budos et les Bujutsus dans les paroles de Shimizu senseï tient à l'engagement. Shimizu senseï utilise indifféremment les mots Budo et Bujutsu lorsqu'il parle de la pratique de l'Aïkido. La différence ne tient pas tant à la nature de la pratique qu'à la façon dont on l'aborde. Un pratiquant de Bujutsu utilise un outil. Sa pratique est une méthode de forge du corps et de l'esprit qui lui permet d'assumer son rôle de samouraï. C'est une nécessité. La pratiquant de Budo, si sa pratique peut être semblable, s'engage dans une Voie. C'est un choix.
"Un chemin fait de la poursuite d'austérités…"
J'ai beaucoup aimé cette phrase de Shimizu senseï. Si la pratique au Tendokan est toujours gaie et enthousiaste, elle ne perd jamais son caractère sérieux et intense. Au-delà de ce qu'ils ont pu absorber de sa pratique, je pense que les uchi-deshis d'Osenseï ont surtout été imprégnés d'un état d'esprit. Un esprit dont une des facettes majeures était faite de constance et de persévérance…
Shimizu senseï donnera un stage en France les 27 et 28 février.
Note: Ces entretiens font partie d'une nouvelle série enregistrée. Il est possible que des erreurs se soient glissées dans mes retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes fautes. Je prie les lecteurs de considérer ces entretiens comme des conversations rapportées qui pourront nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
Les Kakutogis sont des sports. Mais le sport aujourd'hui est destiné à être montré, vu. On réunit des clients et cela devient un spectacle. Les combattants développent leur technique mais ils doivent le faire en gardant à l'esprit la satisfaction du public. Les Kakutogis sont donc aujourd'hui des sports/spectacles.
Les Bujutsus sont des méthodes de "shinshin tanren", forge du corps et de l'esprit.
Les Budos enfin sont des Voies. Lorsqu'on poursuit un Do on s'engage sur un chemin. Un chemin fait de la poursuite d'austérités…
Mais ce sont des notions parfois difficiles à différencier et aujourd'hui certains croient que l'Aïkido est un Kakutogi. Le vocabulaire évolue peu à peu et malheureusement certaines notions deviennent vagues, se mélangent…
"Les Kakutogis sont des sports. Mais le sport aujourd'hui est destiné à être montré, vu. On réunit des clients et cela devient un spectacle. Les combattants développent leur technique mais ils doivent le faire en gardant à l'esprit la satisfaction du public. Les Kakutogis sont donc aujourd'hui des sports/spectacles."
La nature de sport des Kakutogis est un point commun à la réflexion des maîtres Hino, Akuzawa et Shimizu. Toutefois ce dernier est le seul à avoir mentionné la notion de spectacle qui est un élément essentiel de ces disciplines aujourd'hui.
Les sports de combats peuvent être pratiqués pour le simple plaisir qu'ils procurent. C'est probablement le cas de la majorité de ses adeptes. Toutefois les champions de ces disciplines sont là pour assurer le spectacle. Il est important qu'ils gagnent, mais presqu'aussi important est la manière. Qu'un champion sans charisme à la technique terne domine une compétition et celle-ci verra immanquablement son audience baisser. C'est le cas du K1 qui va à vau l'eau depuis quelques années que se succèdent deux champions sans attraits, Rémy Bonjasky et Semmy Schilt. Un champion n'est pas obligatoirement quelqu'un qui gagne mais quelqu'un qui fait vibrer. Jérôme La Banner qui n'a jamais remporté de titre du K1 en est un parfait exemple.
Jérôme Le Banner
Une conséquence est que nombre de pratiquants travaillent en cherchant à imiter le style de leurs modèles, modèles souvent d'autant plus populaires que leur technique est spectaculaire. Au final le travail développé n'est ainsi pas toujours le plus simple mais le plus remarqué.
Mirko "Crocop" et Sakuraba
La nature de spectacle des sports de combats influe aussi sur ses règles et ses tenues, des dogis bleus du Judo à la récompense des techniques les plus spectaculaires en Karaté ou Taekwondo…
"Les Bujutsus sont des méthodes de "shinshin tanren", forge du corps et de l'esprit.
Les Budos enfin sont des Voies. Lorsqu'on poursuit un Do on s'engage sur un chemin. Un chemin fait de la poursuite d'austérités…"
Il est intéressant de constater que la différence principale que l'on sent entre les Budos et les Bujutsus dans les paroles de Shimizu senseï tient à l'engagement. Shimizu senseï utilise indifféremment les mots Budo et Bujutsu lorsqu'il parle de la pratique de l'Aïkido. La différence ne tient pas tant à la nature de la pratique qu'à la façon dont on l'aborde. Un pratiquant de Bujutsu utilise un outil. Sa pratique est une méthode de forge du corps et de l'esprit qui lui permet d'assumer son rôle de samouraï. C'est une nécessité. La pratiquant de Budo, si sa pratique peut être semblable, s'engage dans une Voie. C'est un choix.
"Un chemin fait de la poursuite d'austérités…"
J'ai beaucoup aimé cette phrase de Shimizu senseï. Si la pratique au Tendokan est toujours gaie et enthousiaste, elle ne perd jamais son caractère sérieux et intense. Au-delà de ce qu'ils ont pu absorber de sa pratique, je pense que les uchi-deshis d'Osenseï ont surtout été imprégnés d'un état d'esprit. Un esprit dont une des facettes majeures était faite de constance et de persévérance…
Shimizu senseï donnera un stage en France les 27 et 28 février.
Note: Ces entretiens font partie d'une nouvelle série enregistrée. Il est possible que des erreurs se soient glissées dans mes retranscriptions mais j'ai pensé que l'intérêt des réponses dépassait le risque de mes fautes. Je prie les lecteurs de considérer ces entretiens comme des conversations rapportées qui pourront nourrir des réflexions et non comme paroles d'évangiles.
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