Budo no Nayami

Pratique martiale, sécurité et incertitude

18 Mars 2021 , Rédigé par Léo Tamaki Publié dans #Budo - Bujutsu

La richesse de notre existence vient de ses paradoxes. Que serait l'amitié sans la solitude, l'amusement sans l'ennui ? Et c'est bien l'infortune qui nous permet, en contraste, d'apprécier la prospérité. S'il nous semble évident qu'il est plus agréable d'être heureux que triste, nous savons instinctivement que l'un ne peut être que parce que l'autre existe. Ainsi de la sécurité et l'incertitude…

 

Parce qu'il n'y a d'ombre sans lumière

 

La coopération dans la pratique martiale

La pratique martiale traditionnelle a pour but de nous permettre de faire face à une opposition qui nous est supérieure, en gabarit, qualités athlétiques, nombre, etc. Il faut donc pour cela non seulement une technique irréprochable, mais aussi une modification profonde de l'utilisation du corps, afin de pouvoir réaliser des mouvements inattendus dans leurs formes et/ou résultats pour l'opposition qui nous fait face.

Afin d'intégrer une nouvelle façon de bouger aussi sophistiquée, l'entraînement à travers le kata, la répétition de formes pré arrangées, est la méthode de base. Balayant l'incertitude, elle permet de se focaliser sur le développement de points particuliers efficacement et en toute sécurité.

Mais il devient évidement facile de briller lorsque l'on connait les évènements qui vont se dérouler. Qu'il sera aisé à un goal un tant soit peu entraîné d'arrêter un tir dont il connait la cible exacte, ou à un joueur de tennis de renvoyer une balle dont il sait la trajectoire. C'est pourquoi le travail fondamental du kata, requiert un indispensable pendant, la pratique ouverte.

 

Précision du travail de kata

 

Le travail libre dans la pratique martiale

Le combat de survie est la situation chaotique par excellence. Sur un champ de bataille un guerrier risquait de se retrouver face à un nombre d'adversaires inconnus dont il ne savait rien, ni de l'équipement ni de la façon de combattre. Pour se préparer à faire face à l'incertitude, le travail dans un cadre de plus en plus ouvert en parallèle de l'étude du kata, dès le début de la pratique, donne d'excellents résultats.

C'est ainsi, en alternant le travail dans le respect strict de formes, et celui du combat de plus en plus libre, que l'adepte se construit. C'est l'équilibre de deux formes d'études opposées qui lui permet d'atteindre l'excellence.

 

Travail libre avec tanto

 

Méfie-toi de ce que tu demandes

À l'heure où chacun d'entre nous paierait une fortune pour connaître le déroulement des mois à venir, il semble difficile de se réjouir de l'inconnu. Après plus d'une année d'incertitude, nous avons soif de repères fixes. Mais imaginons un instant que nous sachions TOUS les évènements qui vont se dérouler durant notre existence. La vie perdrait immédiatement tout intérêt.

 

Embrasser l'inconnu

J'en conviens, cela fait beaucoup d'incertitudes sur une longue période. L'épreuve n'est pas facile, mais elle nous met face à nos capacités de résilience, patience et courage. Pas plus que vous je ne sais de quoi demain sera fait. Je n'ai pourtant jamais cessé de planifier, lancer des projets. Certains ont aboutis, comme l'application d'Aïkido Kishinkaï Online, ou le KishinTaikaï d'Albi l'été dernier. D'autres comme les 24h du Samouraï ont dû être reportés, parfois la veille de leur réalisation. Mais je me suis tenu à ma décision de ne pas subir les évènements et faire tout ce qui était possible avec la plus grande réactivité.

 

 

J'annoncerai ainsi la semaine prochaine les détails du KishinTaïkaï 2021 et des MastersTour, et je suis en train de planifier mon calendrier de stages. Ai-je une garantie que TOUT se passera comme je l'ai prévu ? Aucunement. Et quelques heures avant de probables annonces de nouvelles mesures sanitaires, il peut sembler utopique de se projeter dans l'avenir. Mais il vaut toujours mieux avoir une stratégie quand on s'engage dans une bataille, et l'adapter lorsque les conditions changent. Parce que la vie est incertitude, ce n'est qu'avec un objectif clair et un esprit souple que l'on avance efficacement.

Surtout, notre seule véritable défaite serait la résignation. Alors rêvons, prévoyons, anticipons, et très vite après nous être projetés dans le futur, c'est sur les tatamis que nous nous retrouverons. Le Kishinkaï sera prêt, je serai prêt, et je suis certain que vous aussi.

 

 

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J
Mon père m' a appris , pleurer est un signe de faiblesse , s' excuser est un signe de faiblesse mais en réalité un homme peut pleure pour évacuer toute sa rancoeur afin de mieux repartir au combat car pour moi la vie est un combat..Le faible périt , le fort mentalement et physiquement survit.C'est malheureux mais c'est comme ça. Veni, vidi vici
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Y
Courage Léo, cela va bien finir par s' améliorer!!!<br /> Merci pour tes articles et ton application qui nous permettent de se motiver et de s' entrainer!!!<br /> A trés vite!!<br /> Y
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L
Merci Yannick !<br /> <br /> À très vite sur les tatamis !!!<br /> <br /> Léo